Kona au réparateur > La réglementation pour les dépassements et la couverture médiatique.

La nuit porte conseil. De nombreux pros se sont réveillés et n’arrêtent plus de s’ interoger sur leurs choix tactiques. Fallait il ignorer Starykowicz,  aurait on dû contrôler à distance les vrais athlètes dangereux. Sachant qu’il y avait 4 athlètes en mesure de courir un marathon en 2:40, que Frederik Van Lierde devait courir dans les 2:47 et Kienle dans les 2:52.

En fin de compte, les favoris ont couru comme des amateurs, surestimant leur force, ils ont atteint leur point de rupture pour être incapable de courir un bon marathon derrière. On a même vu un Raelert complètement exploser sur le vélo.

Il est nécessaire de chercher à savoir pourquoi le train des 20 ne s’est pas sectionné en plusieurs wagons et surtout pourquoi ce fameux train n’a pas offert  ce fameux avantage.

Kona demeure une course très différente puisqu’il y a une densité de talents incroyable. Elle est aussi différente dans la réglementation puisque le zone de sillonage n’est pas de 12m mais de 13.50m (40 pieds), elle correspond aux lignes  avec réflecteurs. C’est un repère visuel assez efficace. Cela fait déjà plusieurs années qu’elle a été proposée par le fameux Jimmy Riccitello (le chef des arbitres).

Il y a un an, triathlete magazine avait créé la polémique en déclarant qu’avec la règle actuelle, il était tout de même possible de gagner 15watts. L’amateur ne le sait pas toujours  mais  les pros utilisent déjà les lignes comme repère.

Ce qui demeure pratiquement inconnu, est qu’un pro qui double doit obligatoirement se placer 12 m en avant du dépassé. Avant, celui qui se faisait doubler devait absolument ralentir dés que la roue avant du dépasseur était en avant de la sienne. Cela limitait les risques pour qu’un athlète entrain de se faire dépasser accèlère pour forcer l’autre à être en infraction. Dans le monde obscure des pros, ceci est déjà arrivé avec des personnes un peu moins gentleman que la moyenne.

Cette réglementation pour le dépassement est entrain de devenir totalement problématique  au vu de l’évolution de ce sport.  Il y a quelques années, on voyait des trains de 4-5 athlètes. Il était alors beaucoup plus facile pour un athlète de décider de sa place.

Avec une course ou ils sont 20 comme samedi dernier, cela signifie que Kienle a du se mettre dans le rouge pendant plusieurs minutes. Avec un train de 270m de long, on peut se questionner à savoir si cet effort ne l’a pas tout simplement mis hors course. Évidemment, il a été en mesure de faire un bon vélo au final, mais il n’avait plus de punch.

Évidemment, cela n’a pas gêné Kienle à Las Vegas, mais comme certains le disent, l’Ironman est un autre sport où il faut être un vrai comptable dans ses réserves.

Le cas de Crowie est aussi très intéressant. Ayant percé en début de course et perdant ainsi une minute, il a été en mesure de revenir dans le train. La problématique est qu’il a été rejeté en arrière, ce qui  signifie qu’il lui a été impossible de réagir depuis cette position, surtout en cas de détachement d’un groupe en avant.

Il est faux de croire que les athlètes à l’exception des Kienle sont en mesure de dépasser un groupe sans se mettre hors jeu pour le reste de la course.

Le but du jeux est donc de sauter sur l’occasion et de dépasser dès que l’athlète en avant est entrain de perdre du terrain sur celui qui le précède. À ce jeux, il est impossible de remonter progressivement le train et les athlètes finissent encore plus que jamais par subir le rythme.

Tout ça est entrain de pourrir cette discipline sportive chez les pros. 2013 ne s’est pas gagné sur le talent, mais avant tout sur le sens tactique. Avec tous ces coureurs qui pouvaient nous sortir 2:40, il est facile d’affirmer que des pros ont perdu en se faisant imposer le rythme du train.

Etait-il possible d’en sortir, de s’en séparer? Cette règle risque d’être débattue prochainement car que les pros sont entrain de se rendre compte du revers de la médaille.

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Pourquoi la diffusion a été si mauvaise cette année? Contrairement aux  années précédentes , il est difficile de savoir qui produit le show. Le Show n’étant plus sur la plateforme UniversalSports, est ce  la raison d’un manque de moyen et d’expertise évidente.

De plus en plus, on voit Ironman utiliser ce show pour le transformer en publi-reportage sportif. Il y a quelques années, on se souvient que la retransmission commençait 1h30 avant le départ. Cette année, cela a commencé à peine 10 minutes avant le départ. Impossible de faire ressentir cette fameuse atmosphère d’avant course.

Et la course? On a malheureusement eu très peu de belles images. L’hélicoptère semblait en pause syndicale.

Le plus fâchant dans tout ça, est que le show est sans cesse en régression alors que les moyens techniques sont de plus en plus accessibles. Encore plus ironique lorsque la course est commanditée par GoPro et que nous avons eu aucune image embarquée.

D’une certaine facon, on veut surtout être en mesure de savoir ou les athlètes se situent. Il y a encore quelques années,  on pouvait accéder au service SRM live afin de comprendre à quel point un athlète cravachait ou pas pour rattraper le train.

Durant la diffusion, on n’avait aucune façon de savoir qui était en arrière du train et à la limite de se faire éjecter! On se souvient pourtant, il y a quelques années, des courses faisaient embarquer des GPS sur les vélos d’athlètes. Ironiquement, on aurait préféré suivre quelques points de couleurs nous permettant d’éclaircir tout cela. Avec la technologie actuelle,  WTC à largement les ressources pour faire ça.

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En fin de compte, on à l’impression que l’amateur n’est pas récompensé et on regrette le manque de prévoyance de la WTC avec cette règle qui a peut-être gaché en grande partie le spectacle.

Et oui, après cette course, pour ma part, j’ai juste hâte de regarder la prochaine ITU WTS!

Présentement, on peut facilement affirmer que la WTC prend des décisions sur des motivations budgétaires. Rassurez-vous, on ne dit pas que les courses Ironman doivent être ignorées, on va plutôt affirmer que l’on n’ aime pas son développement.

Macca a été très clair récemment, affirmant que la WTC n’avait aucune crédibilité en continuant à faire des choix influencés par des valeurs mercantiles et non sportives.

On peut de plus en plus se questionner s’ils ne sont pas entrain d’ouvrir la porte afin que Challenge démarre sa grande finale. Évidemment, les opinions sont différentes en fonction des continents.

Ironiquement, c’est la WTC qui à le pouvoir et qui peut décider de garder son statut en faisant les bons choix.

 

12 commentaires
  1. ça fait des années que la diffusion est loin d’être professionnelle avec cette parlote permanente entre deux ou trois gars qui racontent leur vie !!!!!un spectacle vite lassant quand on attend qu’une chose !! DES IMAGES . De plus ces longues lignes droites interminables appauvrissent le spectacle……

  2. Dans une interview en Allemand à tri-mag.de, Raelert s’est plaint d’un nerf coincé qui aurait totalement endormi sa jambe (d’où le pied sorti de la chaussure vélo ?). Sinon je partage totalement ton analyse/avis.

      1. Raelert n’est pas du genre à se plaindre et apparemment c’est son 1er DNF. Ca n’est pas que je veuille le défendre à tout prix mais dans le doute on peut le créditer d’une certaine sincérité. Du coup je trouve ta formulation « préférant accuser sa selle que lui même » au mieux décalée.

        1. Eric tu as tout a fait raison. Ma remarqué est déplacé et pas assez vérifiable. Je suis que Macca a affirmé que cette course pouvait signifier la fin de sa carrière à Kona. Quand tu donnes tout et que tu n’y parviens pas… tu finis par tellement douter… En ce moment, il doit ressentir une certaine pression tout de même. Il faut se rappeler qu’il y a quelques années, tout le monde voyait les deux frères sur les deux plus hautes marches.

  3. Etonnant malgré tout de voir des athlètes expérimentés comme Jacobs ou Alexander totalement enterrés par la configuration de course. Et du coup le vainqueur, s’il a été un excellent gestionnaire de course, ne brille pas autant que par le passé. Globalement, je partage ton analyse, si ce n’est que chez les filles on a pu assister (pour autant qu’elles aient eu du temps TV) à une très belle course, avec du suspense et un retour de l’arrière qui, s’il était attendu, n’en était pas moins plein de panache ! Et une lauréate fille qui court plus vite que le vainqueur homme…

    Concernant la qualité de diffusion, c’est effectivement pauvre. Et tu as raison de souligner le paradoxe du sponsoring GoPro. Quand on voit l’America’s Cup par exemple, avec incrustation écran en temps réel de la direction et de la vitesse des bateaux, on se prend à rêver à avoir la même chose en tri avec puissance et vitesse en temps réel. Des cameras sur tous les arbitres avec possibilité de zapping, une analyse plus fine du parcours avec dénivelée, points chauds, vent, etc. C’est vrai que l’écart se creuse entre ce que la technique peut faire et ce qui nous est proposé. Plus simplement, on pourrait déjà avoir de la vraie HD avec un débit digne de ce nom. Et pour finir je suis toujours étonné qu’on soit incapables de suivre la partie vélo façon tour de France, avec 3-4 motos qui assurent la couverture ! On est aux US, il n’y a pas de montagne, techniquement c’est vraiment simple…

    1. Ludo, ce qui est fascinant avec les pros, c’est le fait qu’ils savent tous les résultats de leurs adversaires. Pour Jacobs et Alexander, on devrait se questionner aurait eu la même dynamique sans Las Vegas. C’est certain que le résultat du 70.3 WC a influencé la dynamique de la course.

  4. Premier DNF pour Raelert et il est venu en parler avec Bob Babbit. Je le crois quand il dit qu’il était blessé. Finalement y’a pas mal de pros qui arrivent avec des pépins sans rien dire (normal).
    La réalisation était pire que les autres années j’ai trouvé. J’ai abandonné au marathon, trop marre de ne rien voir, à part de la pub bien entendu. Je n’ai pas manqué de le faire remarquer sur la page FB, et ça parle beaucoup sur les forums.
    Je ne suis pas un grand fan de la WTC, et ça ne monte pas ! Dommage car il y avait du spectacle à voir. Sacré course, dommage qu’on est tout raté. Heureusement, on sait qu’ils vendent un pèse personne, un blender etc…
    Benoit

  5. Faut pas pousser non plus, FVL n’a pas eu que du sens tactique, il était aussi trés fort. Qui pouvait le battre cette année ?

  6. pour un événement qui se veut un championnat du monde, la couverture médiatique est incompréhensible. le potentiel média est énorme et si mal exploité. on pourrait en parler beaucoup mais en définitive, je leur donne 0 ou 1 sur dix. ils devraient mettre une équipe média du tour de France ou autre événement bien médiatisé et Ironman/triathlon exploserait encore plus. une façon de redonner au sport et populariser le triathlon encore plus. Dommage!