Special Kona > Une course à trois scénarios.

Nous revoilà dans l’imprévisible-prévisible. Toi, le fanatique de Kona, tu viens de lire en 2 semaines plus que tu le fais dans le reste de l’année. Tu as essayé de déchiffrer qui sera bon ou pas. Malheureusement, à chaque année, il y a des athlètes très sur-évalués ou non.

Généralement, il faut comprendre que Kona est un Ironman très différent des autres courses puisque sa dynamique est très différente. Contrairement aux autres courses avec moins de talents présents. Un athlète gère sa course selon son propre chef – généralement, il est dans un effort optimal.

À Kona, tout est différent puisqu’avec la densité du talent, il est en mode réaction. C’est pourquoi cette course est très différente. Elle demande énormément d’expérience afin de trouver les bonnes réponses. Lorsque vous regarderez les pros à vélo, n’oubliez pas qu’avant de se questionner sur leur état de fraicheur, ils vont surtout se questionner sans cesse sur leur tactique. Suis-je dans le bon train, combien de temps je peux lui laisser, suis-je dans le point de non retour avec Kienle?

Rassurez-vous, les pros ont plusieurs schémas tactiques dans leur tête. Et d’une certaine façon, il est fort probable qu’il y ait certaines alliances. Sur papier, Crowie, Raelert, Jacobs, Docherty seraient mieux de collaborer ensemble.

Il ne faut jamais oublier non plus qu’en triathlon, il existe aussi le fameux montrage de maillot. Romain Guillaume l’a fait parfaitement  l’année dernière. Il ne faut jamais oublier que la course de vélo commence généralement dès le retour après 100km, Lieto nous a habitué à toujours commencer ses croisades à ce repère.

De plus, les grands écarts se font généralement à partir de 140 à 150km puisque certains sont déjà en sur-régime depuis trop longtemps ne voulant pas quitter le fameux Kona Train. Ces derniers années nous ont d’ailleurs prouvé que la première heure était abordée à pratiquement 90% du FTP pour redescendre à 80 en moyenne.

Capture d’écran 2013-10-12 à 08.18.33

 

Comme ils le disent, la course ne se gagnera pas sur le vélo, mais elle se perdra en natation et en vélo. Un exemple parfait, si Jordan Rapp n’est pas en mesure de faire une bonne natation et d’accrocher Kienle. Son retour sera impossible. On pense de la même chose avec le Belge Bart Aernouts qui est selon nous celui sur qui vous devez parier un peu d’argent dans l’espoir d’en faire énormément. (Désolé, j’écoute trop RMC sports).

Alors voici la vérité. Il y a réellement 6 athlètes pouvant gagner et il existe  3 scénarios possibles.

Sebastian Kienle
Pete Jacobs
Craig Alexander
Federik Van Lierde
Eneko Llanos
Bevan Docherty

Et comme mention spéciale, Andrew Starykowicz. (non, il ne gagnera pas, mais animera la course comme si…)

Alors voici les 3 grands scénarios inachevés, évidemment, il y aura des variantes, mais ce sont les grandes lignes.

1- Starykowicz révolutionne Kona.
Kona est généralement une course d’attente, où le but est avant tout de rester dans le train puisque même avec 12 mètre d’écart, cela procure un avantage aéro mais surtout psychologique. Avoir l’impression d’être en bonne position et en contrôle.

Starykowicz est un talent très rare. Étant un nageur supérieur et ayant affiché son attention d’attaquer le vélo dès le premier coup de pédale. Il pourrait tout simplement faire exploser la course en propageant une insécurité totale chez les autres puisqu’il pourrait rentrer avec 20 minutes d’avance en T2 (à l’exception de Kienle) et forcer une désorganisation. Lorsqu’il y a effectivement un Kona Train, cela permet un gain de 5 minutes et surtout amène certains athlètes à réaliser des temps hors de leur portée normalement. Cela signifirait que  les athlètes complets, (Jacobs, Crowie, Raelert, Llanos, Docherty) seraient isolés,

Ce scénario tournera à l’avantage de Kienle et de Van Lierde. 

++++++

2-La course en fonction de Kienle.
Starykowicz aura sans doute une influence importante sur la course, il en demeure que Kienle est l’homme avec les multiples pancartes dans le dos. Nombreux pensent que la course commencera dès son retour sur le train. Ce qu’il faut savoir est que la réglementation demande aux athlètes de dépasser complètement un athlète ou un groupe. Auparavant, dès que vous dépassiez un athlète, il devait ralentir pour sortir de votre zone. Ceci n’est plus le cas et cela a malheureusement un grand impact sur les dynamiques puisque les trains deviennent de plus en plus ingérables et que les positions sont pratiquement fixes. Cela signifie, que l’athlète qui est en avant, fait le travail pour les autres.

Kienle est très conscient de tout cela, c’est pourquoi, il est pratiquement improbable qu’il reste paisiblement avec le train. Lorsqu’il le rattrapera, il voudra tout de suite s’en échapper. Il en demeure que le jeux pour les autres sera de refuser la séparation avec lui le plus longtemps possible, afin de limiter son avance en T2.

Malheureusement, tout cela était annoncé à Las Vegas et personne n’a trouvé la parade. Il est donc très probable que cela recommence. N’oubliez jamais que l’objectif de Kienle est avant tout de gagner Kona et non Las Vegas. L’année dernière, il a prouvé qu’il pouvait être un acteur dans cette course. Par contre, avec sa saison retardée par des petits pépins. On peut se questionner s’il sera en mesure d’avoir le volume pour bien encaisser le marathon. Tout le monde sait qu’avec un marathon en dessous de 2:52, il gagnera, et en dessous de 2:57 il gagnera probablement.

La différence avec le premier scénario est qu’il y a une lutte entre Kienle et le train contrairement au premier scénario ou on voit tout le monde isolé. Dans ce petit scénario, on pense que Van Lierde et Llanos ont peut-être une opportunité de se détacher de Crowie et de Pete Jacobs.

Ce scénario tournera à l’avantage de Kienle et de Van Lierde. Il sera vraisemblable si Kienle sort une natation étonnante avec un écart en dessous des 3 minutes sur les athlètes complets.

++++++++++++++

Le scénario prévisible imprévisible classique australien
Dans la continuité de Kona et la tradition australienne, ou le lièvre allemand ou la tortue australienne. Comme le dit très bien Macca, la course n’est pas finie après le vélo puisqu’avec le nombre d’athlète complet, il est certain qu’il y aura plusieurs athlètes qui nous sortiront un marathon de 2:45.

C’est pourquoi, on croit véritablement à une alliance des athlètes complets qui seront aidés par des domestiques pas si improvisés. Ils seront en mesure de contrôler Kienle et surtout de ramasser les corps morts sur le marathon.

C’est évidemment un scénario pour Crowie, Raelert, Docherty et Jacobs. Avec l’évolution du sport du triathlon où la densité est de plus en plus présente, on ne serait pas étonné qu’ils posent le vélo ensemble avec un écart assez restreint sur Kienle. En dessous des 8 minutes et que l’allemand se fasse rejoindre vers le 30e kilo.

Llanos et Van Lierde ne seront pas très loin, mais ils auront l’intelligence d’essayer de se détacher dans les derniers kilos en vélo. Cela serait le scénario le plus fantastique. Il faudra donc vérifier rapidement le statut de Starykowicz.

Ce scénario tournera à l’avantage des athlètes complets. Petit avantage psychologique pour Pete Jacobs et Crowie puisqu’ils ont déjà eu de la réussite dans la matière. Les autres : Raelert, Docherty et Llanos risquent de manquer de patience à ce jeux. 

 

 

 

 

Aucun commentaire

Commentaire fermé