La non-résolution de changer votre foulée.

Si vous êtes un lecteur régulier, vous devez remarquer que nous ne sommes plus obsédés par la technique. Disons que nous sommes sorti de table face à un débat qui tourne en rond… On vous encourage d’ailleurs de lire « Courir Léger – Light feet running » de Solaberg Séhel qui collabore pas assez fréquemment à Trimes. Il a selon nous le discours le plus cohérent face à la technique, peut-être parce qu’il a juste un livre à vendre.

Dans la popularisation de tout ce débat, de notre humble point de vue personnelle, on est tombé dans une généralisation où on a omis de dire que la technique évoluait en fonction de la vitesse et du niveau de fatigue et on a surtout focalisé sur les blessures et non l’économie/efficacité de votre foulée.

Il existe une multitude d’études et pourtant aucune ne semble véritablement celer qu’une chaussure est plus efficace qu’une autre. Talon, pas talon… minimale, pas minimale… En fait récemment, l’une des études démontraient qu’il était plus économique de toucher le sol avec le talon que sur l’avant du pied (si cela est fait sans blocage avec un pied qui touche trop en avant). À partir d’une vitesse très relative de 14km/h, l’athlète se met véritablement à courir et sa technique se met à changer.

Alors, chez Trimes.org, on a une vision simpliste de la course à pied, mais la meilleure façon de ne pas se blesser c’est avant tout de se muscler les jambes et le haut du corps. Et pour cela, avant la technique, il faut surtout pratiquer. Contrairement aux apparences, votre foulée est capable de s’adapter à votre vitesse en changeant spontanément le type d’appui. Alors, un changement de technique devrait avant tout venir si vous êtes trop fréquemment blessé.

Contrairement aux dires, courir sur les talons procurent généralement des blessures sur l’avant de la jambe et courir en médio, sur l’avant. Cela signifie que vous êtes mieux d’être un touche à tout et surement d’arrêter de vous en pré-occuper trop. En fait, penser à sa technique devrait avant tout être fait à certaines vitesses et non à toutes les vitesses.

Un des faits les plus importants et que généralement l’athlète focalise sur son appui et pense uniquement à ce qui se passe en bas de sa jambe. Dans la réalité, tout part du haut. C’est avant tout les hanches qui doivent initier le mouvement. Ce sont elles qui permettent au pied d’être déjà dans le mouvement arrière avant de toucher le sol et par ce fait, d’éviter tout blocage.

À partir de là, il est très difficile de toucher le sol en se bloquant. D’après nos observations, le triathlète est un sujet critique par le fait qu’il est habitué à éviter tout mouvement du bassin sur vélo afin d’être plus stable. Cette immobilisation à surement un impact sur notre façon de courir. Donc voilà, pour 2014, on va arrêter de se prendre la tête, courir des fois avec des chaussures très minimalistes pour se forcer à se muscler, des fois avec du talon et beaucoup d’amorti et vous pouvez assez lire le livre de notre ami Solaberg Séhel pour en finir une fois pour toute avec ce débat interminable.

P.S: Et oui, les Kenyans battent les records du monde en marathon avec des dénivelés de 8 à 10 mm…

 

9 commentaires
  1. les Kenyans battent des records avec des chaussures à drop 8 à 10mm peut être mais pdt toute leur enfance ils ont pratiqué la càp naturelle et ont donc renforcés leur pieds Ce n’est pas la chaussure qui fait le record mais le « pieds  » à l’interieur !

    1. Le Kenyan ne jog pas, il court. Il a développé une technique de coureur et non d’un marcheur qui essaye de courir… Donc oui, je suis dans la meme logique que toi pour dire que c’est le coureur et non la chaussure qui fait le record. Ma remarque est surtout pour ceux qui pensent qu’il faut absolument une chaussure minimale etc… Dans la réalité d’un marathon, la foulée va forcément se détérioré et le moins taxant est souvent ce type de chaussures.

  2. Je suis d’accord avec presque tout. On mets effectivement trop d’importance sur la technique de course. Pour le drop et les kenyans par contre, j’ai 2 questions pour vous : 1. ce drop a-t-il une raison souhaitée ou testée (blessure, efficacité) ? 2. Les kenyans qui cours 2h03 sur marathon utilisent-ils vraiment les chaussures avec 8-10mm de drop par choix?

    PS : j’ai déjà fait un camp d’entrainement à Albuquerque, New Mexico avec des kenyans (6 gars qui courraient sous les 28min au 10k…) et j’ai eu la chance de jogger un 30min avec un d’eux à 6’/km… tout ça à 170-190 pas par minutes et une pose au sol midfoot 🙂

    1. Blaise, je pense que les Kenyans ne se font pas imposé les chaussures. D’après ce que j’ai compris, ils sont surtout conscient de la dégradation de leur foulée sur la distance et préfère courir avec plus de talon sur les derniers kilomètres. Malheureusement, c’est vrai qu’ils ne sont pas très loquaces sur ces points. Après, en tant que mon humble expérience, je suis de ceux qui pensent qu’il faut varier les dénivelés pour s’assurer de faire tourner les zones sollicitées.

      1. Chacun ses choix et ses expériences. Pour ma part j’ai toujours couru avec du dénivelé de 12 à 20mm (années 1990 à 2000)… sans trop me poser des questions : C’est ce que le marché offrait. (les discussions sur le drop sont très jeunes… et elles ont bouleversées toutes les compagnies qui ont tous réduit leur drop… au moins un peu)

        Pourquoi maintenant on est entre 8 et 12? pourquoi pas 4 à 8… ou 0… ou pourquoi pas revenir à 16 de moyenne comme il y a 5 ans?

        Les Kenyans n’y ont même pas pensé… c’est juste ce qu’on leur à proposé avec le sponsorship… OUI je pense que le drop leur est imposé comme à nous tous depuis toujours. Ma question demeure : ce drop a-t-il une raison souhaitée (sensation) ou testée (scientifiquement) sur la perf ou les blessures ?

        1. Tu en sais plus que moi sur le sujet. Honnêtement, dans des cas comme Mutai, Coolsaet etc… qui courent pour des records et des bonus, j’ai de la difficulté à penser qu’ils courent avec une chaussure qu’ils considèrent handicapante. Pour Mr tout le monde, un coureur moyen a sans aucun doute le besoin de courir avec des chaussures minmales pour son apprentissage et la dessus je te rejoins. Tout comme le fait que certaines chaussures avaient trop de talon parce qu’on voulait croire que c’était ultra technologique.

          De mon humble avis, une chaussure pour le marathon (8mm) s’est imposée parce qu’elle n’est plus handicapante par son poids et qu’elle permet d’offrir une bonne protection sur une course sur la route sur 42km et ou tes appuis vont finir par changer (traumatisme).

          Evidemment, tu peux adapter ta foulée pour amortir le plus possible, mais est-ce que tu ne vas pas perdre en vitesse?

          Et oui, je suis tout a fait d’accord avec en disant qu’on est dans une certaine inconnue, cela serait plus intéressant d’avoir des études sur l’économie de foulée en fonction du drop à DES VITESSES DE COURSES.

          La seule étude que j’ai vu récemment sur le sujet parlait justement qu’un coureur talon à moins de 14km/h avait une meilleure economie…

          Enfin la question est très vaste, tu bien plus compétent que moi la dessus.

          1. Pour l’étude sur l’attaque talon de Ogueta-Alday, je reste interrogatif. Il est effectivement possible qu’une attaque talon *subtile*, comme nos athlètes de haut niveau, soit efficace (sans que ça soit plus que de l’avant-pied) d’un points de vu économie de course… voir notre blog pour une critique de cet article: http://www.therunningclinic.ca/blog/2013/10/l’attaque-talon-plus-economique-que-l’attaque-avant-pied-is-rearfoot-striking-more-economical-than-midfoot-striking-¿el-ataque-talon-es-mas-economico-que-el-ataque-antepie/

            Ceci-dit, cette économie n’a rien à voir avec le drop. Quand tu dis « j’ai de la difficulté à penser qu’ils courent avec une chaussure qu’ils considèrent handicapante », je ne pense pas qu’ils pensent que leur chaussure est handicapante… je pense qu’ils ont jamais pensé qu’il pouvait exister mieux… le *drop* leur était un mot inconnu il y a 4 ans de cela. On pourrait demander à Reid Coolsaet si c’était un choix de progresser à travers ces année de courses avec des chaussures à haut drop.

            J’ai rencontré des tonnes d’athlètes / coureurs / scientifiques / coaches / professionnels de la santé, et personne ne connait vraiment l’intérêt du drop d’un point de vue prévention ou performance… très peu ont une opinion, très peu ont testé avec plus ou moins. La seule chose que l’on sait aujourd’hui, c’est que nos habitudes ne nous permettent pas de nous en passer facilement.

          2. oui, il y a sans aucun doute une sorte de tradition qui s’est installée. On verra comment cela évolue. Je sais qu’une université Canadienne a validé un gain en économie avec la version Adios Boost VS Adios et j’ai aussi vu le studio NB japonais commencer à valider leurs chaussures aussi sur des comparatifs de consommation d’oxygène…

            Encore une fois, tu dois en savoir plus que moi la dessus. J’imagine que le rendement sera la future obsession.

  3. Idem, pour ma part, je ne focalise pas uniquement sur ma foulée. Elle s’adapte à ma vitesse, aux situations de course. Quand ça accélère, je passe médio. Quand le terrain est technique, je passe sur les pointes, et quand je suis cramé et/ou autour d’un ravito, je repasse sur les talons. En trail comme en tri. Mais je me sens plus fort en sachant identifier quelle foulée utiliser dans quelles condition, que lorsque je ne courrais que comme un joggeur classique, sur les talons