La NCAA c’est quoi
C’est le circuit universitaire américain. Les sports vedettes sont le football américain, le basketball mais aussi le course à pied et, la natation etc. Le triathlon avait déjà un titre national universitaire mais n’était pas reconnu par la NCAA et ne suivait pas leurs règles et contraintes.
L’ajout du triathlon féminin dans la NCAA est une nouvelle majeure dans le développement de notre sport. Avec plus de 500 000 participants à des triathlons aux États-Unis (chiffre USAT) et par le fait que c’est le sport olympique qui se développe le plus rapidement, le lucratif rassemblement sportif ne pouvait plus l’ignorer.
L’intérêt
En fait, ce circuit est à l’origine du succès américain aux jeux olympiques puisqu’il offre un cadre à des athlètes pour s’entrainer dans des structures adaptées et dans un circuit très compétitif. De plus, les athlètes reçoivent une éducation en se voyant offrir une scolarité gratuite afin de les attirer dans les universités. Il n’y a aucun équivalent en générateur d’athlètes dans le monde et c’est d’ailleurs pourquoi de nombreux étrangers tentent l’aventure. Les infrastructures universitaires sont comparables à des centres nationaux puisque certains programmes sont incroyablement riches en remplissant des stades de 70 000 (football) et 20 000 (basketball) durant de nombreux week-end.
Pour le basketball et le football, c’est clairement un passage obligatoire. Pour les sports olympiques, cela devient nettement plus compliqué puisque les exigences de la NCAA peuvent bloquer le développement d’un athlète.
Il existe bel et bien une logique ou les jeunes utilisent la NCAA afin de financer leurs études puisque certaines des grandes universités sont toutes simplement inaccessibles pour eux sans accéder aux privilèges accorder aux sportifs.
Et la triathlon?
Pour quelle raison la fédération américaine s’est battue pour se faire une place. La réponse est simple et complexe. La NCAA pousse les universités à produire un très grand nombre d’athlètes en course à pied et en natation. Le fantasme des directeurs techniques est justement de connecter les points et réussir à attirer des coureurs et des nageurs pas assez dominant à venir faire du triathlon. L’exemple de Gwen Jorgenssen qui pratiquait justement les deux sports à l’université est un exemple parfait puisqu’elle n’avait jamais considéré le triathlon avant. Cela prouve le manque d’exposition de la forme élite du sport triple.
L’inclusion de ce sport permettra sans aucun doute de lui offrir une meilleure visibilité mais surtout de développer/ forcer la transition d’un type d’athlète vers le triathlon.
Mais aussi d’avoir une plateforme pour introduire les athlètes dans des courses avec sillonnage.
Il est indéniable qu’avec la popularité du sport aux États-Unis, l’USAT n’est pas satisfaite par son manque de réussite aux jeux et souhaite profiter des mêmes mécanismes de la NCAA.
Oui mais!
Avec cette nouvelle, on a l’impression que toutes les U25 du monde vont vouloir se joindre à ce nouveau circuit. Cela ne reste pas si simple et dans notre spéculation, il est difficile de prévoir la réussite de ce programme à cause des incroyables exigences du circuit. Pour le moment, il est difficile de trouver l’information pour savoir si la NCAA s’adaptera aux réalités des élites.
La NCAA impose des restrictions sur le financement des athlètes (sponsors, donations, etc.). Un athlète sur une équipe nationale qui reçoit de l’argent serait forcé de limiter son financement pour pouvoir respecter les normes.
On peut donc se questionner si les athlètes oeuvrant en NCAA s’interdissent de participer à des circuits dit professionnels comme les FGPs ou toutes courses avec une prime.
Le triathlon serait aussi un sport considéré comme Automnal. Cela signifie que l’on poussera l’athlète à être dans une forme optimale à l’année longue. Elle devra s’assurer de faire ses preuves en ITU pour y faire sa place, mais aussi de remplir les exigences pour son université. Même si cela correspond en quelque sorte les exigences des athlètes en hémisphère sud, cela ne permettra plus à certains de se concentrer sur une discipline pendant la saison morte.
Il y a aussi un certain danger en matière de coaching. Puisque le sport serait présent dans 3 divisions, cela demandera de former un nombre record de coach. Aussi à cause des moyens présents, on peut déjà se questionner si la NCAA ne va pas venir voler tous les coachs étrangers qui forment d’excellents athlètes mais qui ont de la difficulté à s’assurer une sécurité d’emploi.
Il existe aussi cette fameuse limitation en NCAA qui interdit les athlètes de s’entrainer plus de 20h.
Alors quoi?
Il est certain que tout le monde va surveiller le programme et il ne serait pas étonnant de voir des initiatives similaires se créer dans d’autres pays. Il en demeure que la richesse de la NCAA s’imposera. Maintenant, il faut surtout se questionner sur le cadre. Lorsqu’on voit de plus en plus des athlètes U23 intégrer des squads internationaux à temps plein, on se demande si on va véritablement voir des talents sortir de la NCAA. Gwen Jorgensen était potentiellement une exception.
À suivre.