édito > Les médias triathlétiques en mutation, pour le meilleur ou le pire

Comme le dit Frédéric Beigbeder, l’amour ne dure que 3 ans ou 7 ans, enfin bon dans le cas du mythique magazine Inside Triathlon, cela fut 21 ans. D’ailleurs, je me rappelle que c’est l’un des rares magazines sur le triathlon que j’ai acheté. À cette époque, je trouvais les textes incroyablement trop longs et je ne comprenais pas ce besoin de faire des longs sujets alors que tout le monde dans le tri veut le « tips » du moment qui fera la différence ou pas…

Ah, tous ces fameux clichés du moment comme qu’il faut absolument augmenter sa cadence pour éviter la blessure (en raccourcissant son geste à un point qu’il n’est plus du tout économique) ou te faire expliquer l’importance ultime de tous ces gadgets qui définissent le coté si matériel et obsessif du triathlète. On s’en lassera jamais ou pas…

Cette culture a grandement été véhiculée par nos médias et on peut mieux se demander à quel point elle est contrôlée surtout qu’on est tous un peu obsédé par son image.

Au lieu de s’intéresser vraiment sur la pratique et sa signification, on nous pousse sans cesse à consommer plus et lorsqu’on tombe dans le style de vie, je me demande même si on n’est pas dans le sectaire? Ai-je vraiment besoin de découper une citrouille pour Halloween en y figurant les trois sports. Est-ce besoin d’y faire de même dans la crème de mon café? Cela semble pourtant la meilleure chose à véhiculer par nos fédérations…

L’arrêt d’Inside Triathlon n’est pas un choque pour moi et même si cela peut paraître étrange, je ne lis pas vraiment pas vraiment les média-triathlétiques parce que je fini toujours par me questionner sur l’intérêt d’un article, a qui cela profite ce texte? Est-ce un autre placement média déguisé? À force de vouloir vendre notre sport, nos mères ont été plus que bradées.

Tout cela pour dire que lorsque je vois que durant un colloque organisé par le regroupement Triathlon Business International, qui se congratule du fait que le triathlon n’a jamais été aussi populaire et dont le partenaire principale est le groupe Competitor qui est propriétaire du Inside Triathlon en question décide d’arrêter une publication de 21 ans qui était d’ailleurs très distingue, je me pose des questions.

Pourquoi cette publication n’avait plus sa place tout d’un coup alors que la pratique de notre sport n’a jamais été aussi populaire? Est-ce la mort de l’imprimé? En fait, après  réflexion, on s’attend à l’arrêt du médium papier et non d’une publication. Rien ne les empêchaient de faire une édition numérique. Pourtant, ils n’ont pas jugé cet effort nécessaire.

Alors dans le passe temps préféré de Trimes.org, on va rentrer dans notre mode spéculatif préféré. Pour ne plus croire dans un projet, il y a plusieurs possibilités, manque de budget, mauvaise distribution ou manque de lectorat. Dans ce cas, c’est la dernière possibilité qui est la plus probable et pourtant comme on vous l’a répété, il n’y a jamais eu autant de triathlètes.

On doit donc en conclure que le lectorat a tout simplement changé et que le magazine papier ne correspond peut-être plus à la réalité. J’ai récemment entendu parlé un ancien politicien très connu des Yvelines dire que tout était dans le moment. Nos hommes politiques traites de problèmes dans le moment, on essaye de convaincre les gens avec des phrases et non des textes argumentés.

Avant, on écrivait des longs essais, maintenant on écrit des tweets.

Est-ce que les médias sont aussi dans cette logique? Si vous l’avez remarqués Trimes rend publique le nombre de lectures d’un article. Cela vous permet donc de comparer sa popularité. Cela signifie qu’un petit article sur Chrissie Wellington parlant d’un nouveau défi fera surement 4000 vues alors qu’une longue entrevue avec Power2max qui donne certaines infos jamais dites fera à peine 1000.

Si Trimes était dans la marche à suivre par la majorité, on se contenterait sûrement à publier des communiqués en série et multiplier les posts afin de multiplier les visites.

Le volume VS la qualité? Ça te dit quelque chose?

Malheureusement, dans la logique des publications en ligne, écrire un texte de qualité ne permet pas de rendre son écriture plus lucrative. Au contraire, plus vous y passez du temps  et allez en profondeur dans un sujet plus il risque de se destiner à un lectorat plus restreint.

Dans ce cas, grâce au financement des magazines papiers, il est encore possible d’écrire des textes de qualités. Ma participation dans le dernier numéro de Trimag était l’une des rares fois où j’avais le sentiment que pousser la réflexion à fond sur un sujet était justifié. Évidemment, en m’offrant cette chance, cela m’a conforté sur mes choix d’écrire des textes sur des sujets moins populaires.

Cela ne veut pas dire que je bâcle en écrivant sur Trimes. On dira poliment que je subi le fameux manque de temps et la dominance du momentané.

Si on donne tant d’importance à des messages Facebook ou Twitter, pourquoi s’appliquer à faire des longues argumentations? C’était d’ailleurs la marque de commerce d’Inside Triathlon.

La problématique est donc que ce n’est plus le lecteur qui finance une publication mais la publicité. Pour faire court, les annonceurs veulent avant tout pouvoir toucher le plus de consommateurs possibles et ne sont donc généralement pas préoccupés par le contenu.

Cela signifie que le traffic prime. Dans ce sens, la plus grande ironie est que certaines publications vont jusqu’amentir totalement sur leur influence, invoquant des visites uniques supérieurs aux nombres de licenciés francophones. 

La réalité est que lorsque Trimes touche 4000 lecteurs sur un texte, si tu segmentes réellement les francophones triathlètes qui sont intéressé à lire sur l’actualité de l’élite  du triathlon, on ne doit pas être loin du compte. En étant pas totalement grand publique, on se ferme forcément des portes.

Si tu te poses des questions sur la relation de Trimes et la publicité, nous avons effectivement une sorte de collaboration mais nos relations sont claires. On les mettra en valeur si cela est vraiment justifié et nous sommes très alertes face à ces problématiques. D’ailleurs, Trimes a déjà refusé certains projets pour ne pas tomber dans le conflit d’intérêt.

Je préfère essayer d’élever le débat que de me conformer à ce qui est le plus populaire.

De nombreux sites sont dans cette réalité, et du coups, l’autre façon de faire de générer du revenue est donc de faire du contenu que j’appelle complaisant avec intérêt. On voit donc de moins en moins d’objectivité dans nos médias qui n’ont aucun scrupules à brouiller les limites entre critique et placement médias. D’ailleurs l’industrie a très bien su exploiter toutes ces publications qui essayent de se faire un place. Il y a certaines publications où je me demande si cela n’est pas la réincarnation des magazines de FanClubs. Au moins, cela avait l’honnêteté d’afficher leurs affiliations.

Nos chers rapporteurs qui se font offrir des voyages pour couvrir un sujet par l’intéressé s’assure d’obtenir bonne presse. Cela fini par devenir exaspérant à quel point tout est devenu une sorte de placement média. Même si le terme corruption est peut être trop fort, la vrai problématique demeure dans le non-dit et par le fait qu’on est entrain d’oublier ce qu’est l’indépendance.

C’est juste du sport? Surement, mais si personne n’ose se mettre en opposition, est-ce que le sport peut vraiment grandir dans un climat si complaisant?

Il y a ce fameux site américain qui est très doué pour mettre à l’amende tout ceux qui publie sur leur forum tous ceux qui n’ont pas affiché publiquement leurs connections et pourtant, ils n’ont aucune gène a protéger des marques dès qu’elle sont des annonceurs et produire du contenu très complaisant qui répond clairement à des commandes.

Souvent, je me fais souvent répondre que c’est la seule façon pour rester dans le circuit. J’ai toujours cette naiveté de croire que ce sont tes lecteurs qui t’imposent. Cela signifie qu’il n’y a pas d’indépendance si elle n’est plus devenue indispensable pour toi.

Et oui ce texte m’aura pris 1h a rédiger et fera surement moins de traffic que trois lignes sur Lance…

Tout cela pour dire que l’indépendance à un prix et qu’en ce moment, on se demande qui doit payer et est-ce vraiment important?

 

 

 

 

4 commentaires
  1. Tl;dnr, what was that bit about lance? Lol. Just kidding. It’s good that someone is thinking long about such things.

  2. En parlant du temps pour écrire un article, je trouve qu’il y a de plus en plus de fautes d’orthographe et de syntaxe sur trimes… Peut être qu’une petite relecture, juste 5 minutes, ne serait pas de trop…