Editorial > S’exTrimer librement.

Écrire Trimes n’est pas de tout repos parce que je ressens le besoin de continuer à marcher sur une ligne déjà toute tracée et que certains s’attendent à ce que je tire sur tout ce qui bouge. Je continue à penser que le milieu est dans la complaisance et dans un rapport de force qui brime l’expression. Mais avec le temps, je me rends aussi compte qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences. Cela me fait tout de même rire/enrager la couverture de certains événements puisque certains y tirent des avantages et ne communiquent jamais sur leurs conflits d’intérêts.

Il en demeure qu’internet est une plateforme d’opinions, pour le meilleur et pour le pire. À la base, le succès relatif de Trimes vient justement de cette liberté d’expression et d’une sorte de refus d’écrire selon les attentes. À force, je me questionne souvent si écrire sur certains sujets en valent la peine. Et dans cette idée, je me suis longuement questionné si je devais relayer les infos sur Laurent Vidal par crainte de mal faire.

Critiquer les fédérations, les organisations, parler de dopage n’est jamais une chose facile quand on le fait à visage découvert parce que l’on sait qu’on en subira certainement les conséquences. Il m’est d’ailleurs devenu difficile de critiquer publiquement le comportement des athlètes.

Alors, j’ai souvent des doutes et surtout l’envie de passer à autre chose, et pour être honnête, c’est surtout grace a des personnages comme Joel Hauss, Laurent Vidal et plusieurs élites que je continue. Ils ont un rôle de validation sur ce que je me permets d’avancer. Quand Laurent c’était proposé  lui même d’écrire pour Trimes, c’était pour moi la confirmation que j’étais dans le vrai.

D’ailleurs, dans tout ce questionnement face à la liberté d’expression, il est difficile de laisser de coté certains commentaires face à l’accident qui est arrivé à Laurent Vidal. À la base, il a toujours été un athlète exemplaire et, il a toujours voulu partager ses expériences. Pourtant, des personnes n’ont pu s’empêcher d’associer les malaises cardiaques de Laurent au dopage.

À la base, on est encore dans l’exploration, dans les limites humaines puisque les athlètes en ITU redéfinissent constamment les limites de l’endurance.

On peut donc effectivement remettre en question la liberté d’expression face à certaines opinions dans les forums ou articles. Sans véritable connaissance, ces gens là pensent tout savoir et ne semblent pas vouloir s’affranchir des conséquences que cela peut avoir. On ne peut pas continuer à faire perdurer le ‘tous dopés’ et à casser les rêves de notre jeunesse. On peut avoir des avis dissidents, mais il faut alors être en mesure de les assumer et d’être au minimum renseigné sur le sujet.

Ironiquement, la semaine dernière, Trimes a reçu sa premiere lettre lui demandant de retirer un article sous peine de poursuite.

À la base, c’était un article sur Lance Armstrong et pourtant la demande venait d’un athlète qui considérait qu’un commentaire attaquait sa vie personnelle. Après plusieurs recherches, j’ai effectivement compris que si vous affirmez qu’un athlète a été suspendu pour dopage, il a effectivement le droit de vous demander de retirer l’information (droit à l’oubli). À la base, sa demande que je peux considérer comme hostile ne me permet pas de penser que cet athlète est sorti du déni et assume les conséquences. Au contraire, il vient en quelque sorte attaquer ma liberté d’expression.

Et voilà le paradoxe, déclarer qu’un athlète a été suspendu en utilisant son identité est plus risqué que de spéculer qu’un athlète est dopé parce qu’il a eu un accident sous l’anonymat…

 

10 commentaires
  1. Je viens de m’étouffer avec mon pâté chinois…le droit à l’oubli, elle est bien bonne. N’importe quoi pour pouvoir faire des poursuites pour rien…et pourquoi pas le droit à la vérité? Aux faits? Est-ce que l’athlète peut invoquer ce droit lors d’une récidive de dopage? Et est-ce que ce droit s’applique à tous en dehors du milieu sportif (bandits de tout genre)? Est-ce que les médias traditionnels sont exclus de ce droit? J’en reviens tout simplement pas…Continue Alex.

    1. Salut René, en fait la loi est fait pour que tes actes en tant que sportif n’est pas un impact sur les autres domaines de ta vie. D’une certaine façon, je trouve la loi juste. La distinction est que tu as toujours le droit de communiquer une sanction, ce qui est puni, c’est de refuser de la retiré.

  2. http://www.onlinetri.com/phpBB2/viewtopic.php?f=11&t=30148&hilit=apnée

    la censure était moins présente avant… on ne peut pas parler librement de dopage (ou l’évoquer) pour un athlète connu mais pour les autres c’est beaucoup plus tolèrent bizarrement…
    ce n’est pas parce qu’un athlète est sympathique, français et fait parti de la lutte antidopage qu’il n’y a pas anguille sous roche.
    zapper la thématique dopage dans le sport c’est vraiment se voiler la face.

    1. Pedro, je comprends totalement le scepticisme et on est en droit de questionner tout. Je crois par contre qu’il y a une malhonnêteté a affirmer des choses sans prendre connaissance qu’un arrêt cardiaque peut venir pour d’autres raisons. On est d’ailleurs au début de la connaissance du phénomène de la fatigue du coeur. Enfin, il suffit de parler avec des cardiologues pour savoir. A chaque week-end, il y a des morts en marathon ou en triathlon avec des personnes propres et entrainées.

      1. le problème c’est que la réponse de l’anomalie cardiaque écrase complètement l’hypothèse du dopage alors que tant qu’on ne sait rien la seconde possibilité devrait être prise avec les mêmes considérations.
        Fatigue du coeur, ok mais due à quoi? hérédité? prise de produits même autorisés qui aident à supporter la charge de travail jusqu’à une certaine limite qu’il ne fallait pas dépasser?
        un cadre est soumis à des pressions et prend de l’aspirine ou des anxiolytiques pour être au top tous les jours, alors pourquoi un sportif professionnels ne prendrais pas des médocs pour les mêmes raisons?

        1. Je te recommande de faire recherches sur fatigue du coeur du sportif. À la base, c’est vraiment une sorte de sur-utilisation. Je comprends ton point. Il en demeure que Laurent étant un athlète sous la fédé est controlé tout le long de l’année avec passeport bio et tout. Je peux t assurer que si un triathlete est mal intentionné, l’itu ne sera pas son choix.

    2. Etre sceptique au point de douter de tout le monde, en prenant le risque de salir des athlètes comme Laurent Vidal, c’est avouer qu’on a rien compris aux sports d’endurance.
      Il faudrait un jour que quelqu’un qui accuse tout le monde de dopage, ce qui est une accusation assez lourde, qui considère qu’accuser des athlètes propres est moins grave que de ne pas accuser des athlètes dopés, m’explique sur quoi cette personne base sur ses allégations… De sa longue expérience devant sa télé pendant le tour de france ? De ce qu’il a lu dans l’Equipe ?

      Pour ma part, si Greg lemond dit que ce gars là est sale, je n’ai aucun problème avec ça, mais ceux qui se permette d’accuser n’importe qui planté devant sa TV, ça m’énerve un peu. Pour ma part, j’accorde le bénéfice du doute à tout le monde, jusqu’à ce que les autorités démontre le contraire, car je reconnais être trop extérieur à ce monde là pour juger de quoi que ce soit.

      1. il y a une différence entre « accuser » et « évoquer la possibilité que… »
        le bénéfice du doute c’est bien mais par définition quand on doute on admet l’existence de plusieurs facteurs, on hésite entre le oui et le nom, entre le dopé et le clean ect…