Edito > Sommes-nous négligents avec la sécurité de nos élites?

On a souvent l’image que les élites sont des supermans que rien ne peut les arrêter et de ce fait, on les pense hors de tout danger. L’ITU ne semble pas avoir établi une limite où les conditions atmosphériques seraient trop extrêmes. C’est pourtant le cas en athlétisme et surtout en marathon.

Cela fait pourtant deux week-ends d’affilé que des élites sont victimes de coup de chaud. Zaferes à Dallas et récemment Aurélien Lescure à Huatulco. Dans le cas de l’américain, il a même du passer plusieurs jours à l’hôpital. Il s’est d’ailleurs réveillé sous respirateur et n’est pas en mesure de se rappeler de l’accident.

Contrairement à la croyance, ce n’est pas la chaleur qui est dangereuse mais l’humidité, elle expose  les athlètes à faire des coups de chaleur,  le corps n’étant  plus capable de se tempérer à l’aide de la transpiration et, de ce fait ce n’est même plus qu’une question de niveau de sodium.

On doit rappeler que le corps envoie des signaux forts lorsqu’il se considère en danger, c’est sa façon de sonner l’alarme. Et tout cela était accompagné par un nombre record d’abandons.

Dans ces deux accidents, il n’y a aucune fatalité mais on peut tout même se questionner sur la pertinence de tenir des courses au Texas ou au Mexique en plein mois de Juin. Malheureusement, on semble être les seuls à s’ interroger sur ce problème. Pourtant face aux courses PAN AM et Coupe du Monde qui ont souvent du mal à rassembler des plateaux compétitifs, pensez-vous réellement que les meilleurs élites ne réfléchiront pas plusieurs fois avant de s’engager pour ces courses?

Oui mais Kona? Courir dans la chaleur n’est il pas une spécificité du triathlon? La longue distance et la distance olympique, ce sont deux mondes opposés puisque sur un effort de 2h, on est dans intensité qui nous expose encore plus aux accidents.

Juste une question de chaleur?
Et non, après des discussions avec plusieurs élites en WTS, on entend parler d’un durcissement dans la natation où les coups sont de plus en plus nombreux et même chez les femmes. Quand un athlète ne semble pas avoir une natation à son niveau, c’est bien souvent le fruit des coups reçus.

L’ITU avait instauré le virage progressif en 3 bouées (60 degrés) pour éviter le kung-fu aquatique et pourtant, on observe aux différentes étapes un mauvais alignement avec un virage à 90 degrés dès la première bouée. Dans cette situation, les athlètes s’exposent aussi à des commotions cérébrales.

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Évidemment, on ne peut pas éviter tous les accidents, mais on peut tout de même être plus prévoyant. Un exemple parfait est de placer une seule bouée dans un parcours de natation. Cela a pourtant été fait sur une course regroupant les meilleurs au monde…

Évidemment, certains diront que cela correspond à la nature du sport et que cette virilité est nécessaire. Il en reste que certaines carrières d’athlètes se sont terminées, brisées de cette manière.

 

5 commentaires
  1. Et encore le virage à 90° pour 30 athlètes pro c’est déjà dangereux, mais en amateur quand tu arrive sur la bouée dans un peloton, tu serais bien content d’avoir un virage moins prononcé, quitte à faire 200m de plus.