Special Kona-ITU LD > Cyril Viennot se fait Trimer > en route vers les championnats

Avec son accident, cet hiver dernier, il était impensable que Cyril Viennot puisse réussir à s’aligner pour les deux prochains championnats du monde longue distance, soit Ironman et l’ITU LD. Gagnant de son premier Ironman en 2014, on en a réussi à l’intercepter avec son départ en Chine afin d’en savoir plus sur la suite. 

La dernière fois qu’on s’est parlé, c’était pour annoncer ton retour. On peut dire que les choses se sont replacées depuis?

Oui je n’ai pas à me plaindre c’est clair!

Es-tu étonné d’avoir retrouvé la forme te permettant de gagner ton premier Ironman?
Un peu, mais en réalité je ne savais pas trop comment j’allais pouvoir revenir, donc je ne me suis pas vraiment fait de plans… C’est sûr qu’à la reprise je pensais aller faire un ironman fin juillet pour ne rien regretter, mais je n’imaginais pas le gagner. Ensuite, plus les semaines passaient, plus je me sentais capable de faire un podium.

D’ailleurs, avec le nouveau système du KPR (reformulé en 2014 qui récompense plus les premiers que ceux qui font beaucoup de courses), tu réussis a aller chercher ton billet en concourant finalement très peu en comparaison aux autres. Cela démontre l’importance d’avoir un bon résultat à Kona. As tu l’impression que cela joue sur la course. Les athlètes savent très bien qu’en étant trop agressif, ils  jouent leur prochaine saison.

28283_athlete_1Je me suis qualifié avec une seule course, et ma place à Hawaï… Donc oui, il est important de bien tourner là-bas, c’est certain. Après je ne pense pas que cela joue sur l’investissement des athlètes pendant la course. Etre en gestion à Hawaï est quand même difficile! Pour moi ça joue plutôt sur les abandons : un Llanos par exemple qui l’an dernier se retrouve 13 ou 14e à un moment donné sur le marathon aurait peut-être abandonné il y a quelques années. Là il ne lâche rien et finit finalement 11e…

Dans ton cas, on pense tout de suite au fameux dicton: « ce qui ne tue pas rend plus fort » ce n’est peut être pas physiquement, mais on sent que mentalement, tu vois le sport très différemment, non?

Un peu, mais pas tant que ça… Très sincèrement je me dis surtout que je serais plus fort en ce moment si je n’avais pas eu l’accident, et j’espère reporter mes ambitions sur 2015… Mais je suis toujours autant stressé, voire plus car je suis moins certain de mes capacités… (à pied par exemple)

As tu quand même l’impression que cela a eu un effet positif dans tes entrainements? On veut dire par là que que vu ta mésaventure, il est facile de relativiser et de ne plus se décourager pour presque rien.

C’est vrai que la motivation pour revenir a été grande et m’a permis de plus m’investir à l’entraînement qu’avant.

Peux tu nous dire comment tu envisages les championnats du monde. Est-ce que le changement de distance est en à faveur?

Pas vraiment… En général je suis plutôt meilleur quand cela dure, donc la réduction de la course à pied à 20km n’est pas en ma faveur je pense. La natation est longue, et en plus risque d’être sans combinaison, ce qui pourrait créer de gros écarts. Cela dit j’ai beaucoup nagé depuis la reprise, je me suis préparé au mieux et j’espère pouvoir tirer mon épingle du jeu malgré tout. Il faudra que je sois très en forme en natation et à vélo, c’est une certitude.

C’est peu connu, mais pour un athlète comme toi qui est en équipe de France, peux tu nous rappeler de l’enjeu qui se cache derrière?

L’enjeu est de rester sportif de haut niveau et donc de bénéficier des avantages qui s’y rapportent (aides en tous genres, etc…)

As tu l’impression que la Fftri joue plus le jeu des ITU LD que les autres fédérations. Vu tout ce qui se passe dans la sphère Ironman, on devrait pratiquement leur donner raison de négliger la WTC.

La FFTri joue plus le jeu de l’ITU que d’autres fédérations en longue distance, c’est sûr. Après, raison ou pas, peu importe. On accepte cela ou alors on se débrouille autrement. Moi j’ai choisi de « jouer le jeu » et donc mon objectif principal est sur les mondiaux LD ITU. Bon, pour cette année je ne sais pas si je serai au top, mais dans les années à venir j’espère faire de belles choses en ITU…

Maintenant parlons de Kona. Je me rappelle qu’après la course de 2013, tu étais très déçu de ne pas avoir accroché un top 10. Est-ce que cet objectif est inchangé pour toi?

Pas vraiment… Je ne sais pas trop comment se passera la course, et je suis dépendant de la dynamique de course tan que je ne progresserai pas en natation. Donc pour cette année, on verra bien, mais je ne me prends pas trop la tête. Je suis déjà très content de m’être qualifié. Je vais faire un gros travail en natation cet hiver, et en 2015 j’espère que je serai un peu plus aux avant-postes.

De l’extérieur, on a l’impression que le talent est de plus en plus dense et qu’il y a de plus en plus de gagnants potentiels contrairement aux années passées. Non?

C’est vrai, c’est de plus en plus dense. Le KPR y est pour quelque chose. Mais bon, en un an cela n’a pas non plus changé du tout au tout.

As tu l’impression de venir à cette course avec un profil différent? Malheureusement pas vraiment. Enfin si, je suis sans doute plus fort en vélo et un peu moins à pied.

Avec le retour des ubberbikers comme Kienle, FVL et Starykowicz qui fait le ménage ainsi que les ITUiens comme Frodeno et Docherty qui attendront sagement leur tour après la T2. As tu l’impression que la dynamique de course est presque déjà connue? Disons que Kienle et Starykowicz auront une tactique connue, c’est sûr. Mais n’était-ce pas déjà le cas de l’époque de Stadler, ou Lieto?

Pour finir, as tu changé ta préparation pour cette édition en comparaison aux années précédentes? Si oui, comment. La préparation s’est faite un peu plus en amont dans le sens où l’objectif est le 21 septembre, trois semaines plus tôt que d’habitude. Sinon il y a des similitudes avec les autres années mais j’ai plus nagé par contre.

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