2014, une année fondatrice pour Triathlon Québec

Ce week-end avait lieu le gala traditionnel de Triathlon Québec. Cela permet avant tout de prendre du recul sur le passé récent et l’avenir. En quelques années, on est passé d’une fédération moribonde à une organisation qui n’a plus de complexes et qui est devenue une référence dans le pays. 

Bilan rapide, Mont-Tremblant s’est imposé comme une référence mondiale dans l’accueil de courses internationales. Elle a obtenu les championnats du monde de 70.3 et le championnat nord-américain Ironman. Elle a lancé une nouvelle forme de triathlon avec le triathlon d’hiver ITU (Québec). Elle a su faire homologuer cette discipline par l’ITU et la formule sera déjà reprise dans de nombreux pays. 

Cela ne s’arrête pas là puisque le centre-ville de Montréal accueillera une coupe du monde ITU et espère déjà intégrer la série mondiale. Et on ne doit pas oublier des organisations comme celle du triathlon Magog qui continue à recevoir une course ITU PAN AM. 

Ces initiatives ne s’arrêtent pas là, puisque la fédération organise aussi des triathlons scolaires. C’est un projet important permettant à nos jeunes d’être introduits à un sport qui est malheureusement très peu médiatisé ici.  

Et l’excellence?

On se rappelle que Trimes redoutait énormément l’arrivée d’Ironman au Québec. Même si comme tous, on était très excité de pouvoir faire ces courses, on affichait une véritable crainte que le triathlon québécois soit uniquement focalisé sur Mont-Tremblant et qu’on y oublie nos jeunes. La longue distance a su générer l’arrivée de nouveaux clubs qui n’ont pas de chapitre jeunesse.

Le Québec est une province qui était reconnue pour développer des talents, mais qui échouait à leur faire franchir le pas des U23 et élites. C’est une chose qui est en train de changer. 2014 a aussi été une année exceptionnelle pour le triathlon québécois. La fédération nationale qualifiera pas moins que 4 athlètes québécois chez les juniors.

Xavier Grenier Talavera et Jeremy Briand prendront la 9e et 11e place en junior au Championnat du monde. Emy Legault terminera 14e chez les femmes (junior). 

Alexis Lepage réussira l’exploit de se faire sélectionner en U23 et surtout de prendre une 7e place à Edmonton. Probablement l’un des meilleurs résultats pour un Canadien. Il ne faut pas oublier Amélie Kretz qui prendra tout de même la 6e place en U23. Dans son cas, on sait déjà qu’elle a le potentiel pour espérer beaucoup mieux. 

Charles Paquet de Port-Cartier (une région très isolée) s’est qualifié pour les Jeux olympiques de la jeunesse. Dans ce succès, on y voit un sport qui reste accessible à tous. 

Sarah Anne Brault représente à nouveau le Québec, elle termine 3 fois dans le Top 12 en série mondiale, dont une 4e place à Auckland. Cela représentait tout simplement le meilleur résultat de l’histoire du triathlon québécois. Elle détrône Kathy Tremblay. 

Pas mal pour une province recouverte par la neige la moitié de l’année et qui n’a pas plus de 4000 licenciés. 

Comment expliquer ces résultats?
Un changement d’attitude dans la fédération? Francis Sarrasin-Larochelle est devenu dédié à temps plein à l’excellence. Le mécanisme pour le financement d’athlètes a grandement été changé et l’implication de la fédération a changé.

Au lieu d’attribuer des montants en fonction de la hiérarchie, les athlètes se sont fait imposer des critères de temps. Ils sont devenus redevables. Les exigences sont devenues plus grandes et cela a changé les mentalités.

Triathlon Canada a aussi subi des transformations ces deux dernières années. Ils se sont montrés plus ouverts face aux athlètes francophones (cela reste à débattre). L’implication d’acteurs comme Libby Burrell et Jamie Turner qui sont reconnus mondialement a eu une énorme influence sur nos jeunes. Lorsque l’entraineur de Gwen Jorgensen croit en vous, cela motive.

Triathlon Canada a aussi lancé son programme Rising Star. Ces initiatives ont aussi permis aux athlètes de mieux comprendre les exigences pour devenir un élite. Lorsque l’action se passe principalement en Europe, les athlètes sont très isolés et même déconnectés de la réalité. 

Nos Québécois ont d’ailleurs eu le privilège de faire le voyage en Espagne pour s’entrainer avec le groupe de Jamie Turner avec quelques uns des meilleurs athlètes au monde comme Gwen Jorgensen et Aaron Royle. Ils sont revenus transformés.

Il faut souligner le travail de Kyla Rollinson. Le succès qu’elle a eu avec Amélie Kretz dans le passé est devenu contagieux avec ces autres athlètes. Ils savent désormais qu’en suivant le plan, la réussite pourrait être au rendez-vous. Les choses sont toujours plus simples quand un entraineur à déjà su amener un athlète au plus haut niveau. 

Plus de la moitié des Québécois qui sont désormais sur la scène internationale sont passé par elle. Et évidemment, son succès n’est pas une question d’une génétique, mais avant tout d’un savoir-faire. On se rend rapidement compte que ces jeunes ont bien la tête sur les épaules. 

Une question de culture?
Sans doute, pour devenir un élite il faut connaitre les exigences. On a l’impression chez trimes.org d’y avoir contribué en quelque sorte à 0.1%, mais peut-être pas assez non plus. On a ressenti que les athlètes comprenaient mieux les courses, les prérequis et surtout qu’ils comprennent qu’il y a un autre monde en dehors du Québec. 

Chose certaine, au fils du temps, on se rend compte à quel point le support des athlètes est important et il serait faux de croire que c’est juste une question de génétique.

Et 2015? Pourquoi s’arrêter là?   

Oui, cet article peut paraitre complaisant. On a été très dur dans le passé avec Triathlon Québec, enfin cela remonte à plusieurs années, mais il serait injuste de notre part de ne pas souligner les bons coups.

Photo par Triathlon Québec (Alexis Lepage avec Barrie Shepley)

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