C’est ce week-end > Nicola Spirig en ironman ou lorsque l’athlète à besoin de voir autre chose

Discussion avec un cadre technique d’une fédération…

– Nicola Spirig va faire Cozumel en Ironman.
– Ah, donc elle ne veut plus aller faire Rio.
– Pourquoi tu dis cela?
– Elle va perdre toute sa vitesse
– Oui, mais elle ne veut surtout pas perdre sa motivation…

Pas la peine de vous dire que ce choix de Nicola Spirig fait parler dans les différentes fédérations, mais pas uniquement pour les raisons que vous croyez. Certaines structures sont sur la défensive, elles pensent qu’un athlète ITU doit rester sur le circuit pour se préparer aux Jeux. Malheureusement, à part quelques exceptions comme Andréa Hewitt, les femmes ne sont pas en mesure d’aligner plusieurs saisons dominantes (limitées à un cycle olympique).

Derrière cela se cache l’impératif de toujours devoir répondre à un cadre contraignant imposé par les fédérations. Ces dernières décennies, les meilleurs coachs ont d’ailleurs tenté de faire populariser une planification sur 4 ans en vue des Jeux olympiques. Il n’y a pas de place pour l’égarement

La réalité est que toutes les têtes d’affiche de l’ITU ont commencé à voir ailleurs. Voici une petite liste non exhaustive. Alistair Brownlee, tentative sur 10 000m, Javier Gomez, 70.3, Xterra, course olympique sans drafting, David Hauss ultra trail, Vincent Luis s’amuse à faire du cross (vélo). Norden a tenté le 70.3, certaines filles comme Stimpson seront aussi à Challenge Bahrein. Tout cela n’était pas des escapades spontanées mais des occasions de développer une autre force.

Même si l’ITU reste leur priorité, il y a une certaine prise de conscience qu’il est nécessaire d’aller voir ailleurs pour casser la routine. La routine des charges massives semaine après semaine finie à jouer dans la motivation des athlètes ITU. Contrairement aux autres en longue distance, ils n’ont pas vraiment le choix dans leur calendrier.

Voici des propos de Bret Sutton, quand Nicola a rejoint le squad, j’ai utilisé tous mes trucs de coach pour obtenir le max de son talent athlétique, jusqu’au jour où j’ai réalisé qu’elle n’était pas comme les autres athlètes… Nicola avait besoin d’avoir une vie en dehors du triathlon afin d’apprécier ce qu’elle voyait comme un passe-temps sans totalement être consommée par lui. 

Sortir du sentier tout tracé est aussi de conserver leur passion pour leur sport. Mais cela ne s’arrête pas là. Même si le triathlon olympique est très intense, cela reste un sport d’endurance. Lorsque Alistair ou Nicola Spirig se concentrent sur la course à pied en faisant un 10 000m ou même un marathon, leur but non affiché est aussi de devenir des meilleurs coureurs pour le triathlon.

Connaissant l’obsession de Bret Sutton (entraineur de Nicola Spirig) à trouver de nouvelles voies pour toujours améliorer ses athlètes, il croit surement que pour qu’un athlète ITU continue à progresser cela ne passe pas forcément par une présence inconditionnelle sur le circuit. Questionnable? Oui.

Mais à la fin du compte, pour qu’un athlète élite reste performant dans le sport, il doit forcément trouver un équilibre dans sa vie.

Aucun commentaire

Commentaire fermé