Le franco-allemand, Maurice Clavel se fait trimer. La future relève en 70.3?

Rares sont ceux qui connaissent déjà Maurice Clavel. Ce franco-allemand a pourtant marqué les esprits en prenant la 3e place au championnat d’Europe de 70.3. Celui qui partage certains de ses entrainements avec Sebastien Kienle vient récemment de signer avec Scott. La marque suisse ne se trompe généralement pas dans ses signatures. Trimes a voulu en savoir plus sur lui.   

Un nom francophone pour un Allemand! Tu peux t’expliquer?
Oui, mon père est français et ma mère allemande.  C’est la raison de mon nom.

Pourquoi as-tu préféré l’Allemagne à la France?
Ouf, ça c’est une question compliquée. J’ai vécu les deux premières années en France. Pour des raisons de travail, on a quitté la France, mais je ne me rappelle plus, j’étais trop jeune à l’époque, c’est venu à moi naturellement.

Est-ce que cela te chagrine d’être assez peu reconnu par les Français? Surtout que dans ton cas, tu n’as pas coupé tous les ponts avec la France, de mémoire, tu courrais dans les deux championnats nationaux.
Oui, je courrais pour Metz en première division triathlon et en Allemagne pour AST -Süßen. Pour moi, ça n’avait pas d’importance de rester inconnu en France.

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J’imagine que tu dois comparer souvent les deux cultures dans le triathlon. Est-ce si différent?
Je le prends avant tout comme une chance, je peux comparer. Comprendre les deux cultures de triathlon, c’est bien et j’essaie d’en tirer des choses positives dans les deux cultures.

Peux tu nous parler de ton développement dans le sport, tu te destinais avant tout vers l’ITU, non?
Oui, en 2007 j’ai attrapé le virus du triathlon. Avant j’étais surtout un nageur. Très rapidement, j’ai intégré l’équipe allemande ( Baden- Württemberg). Dans ma progression, la fédération allemande m’a soutenu et poussé pour faire des coupes d’Europe et puis des coupes du monde. En regardant sur le passé, c’était très formateur pour moi.

Comment te qualifierais-tu comme athlètes?
L’importance est de tout donner pour le sport. C’est le cas depuis la dernière saison. Avoir le mental et de garder le focus sur les courses.

Quel a été le déclic vers la longue distance?
Je ne voulais plus être dépendant de la fédération en regagnant ma liberté. Je voulais pouvoir faire les courses que je souhaitais vraiment faire.

Tu obtiens ton premier résultat marquant avec une 3e place au championnat européen de 70.3. As-tu l’impression que c’est un point tournant pour toi?
Oui! Ça m’a permis de prendre conscience de mon potentiel et de réaliser que je pouvais gagner de grandes courses. Je suis devenu nettement plus professionnel après cette course.

Tu partages d’ailleurs le même entraineur que Sebastian Kienle. Comment ta relation a débuté avec lui?
Exactement, on a le même entraineur. Lubos Bilek, était l’entraineur de l’équipe du Baden-Württember. C’est là où on s’est rencontré. Je travaille avec Lubos depuis 2 ans maintenant.

On a su que Sebastian Kienle t’avait prêté son vélo, tu es aussi l’un de ses partenaires d’entrainement. Parle-nous de ta relation avec lui.
Je connais Sebastian depuis ma première saison en triathlon. Cela fait déjà 5 ou 6 ans maintenant. Ma relation est excellente avec lui. On s’entraine parfois ensemble, je profite beaucoup de son niveau à vélo pour progresser et lui de mon potentiel en natation. En course à pied, on est très comparable, c’est donc le duel. C’est vraiment stimulant et on aime beaucoup cela!


Maurice-Clavel-Schrei-Wiesbaden-5x4_DiashowOn imagine que son succès a une influence sur toi, non? Il est d’ailleurs très franc et ne semble jamais se trouver de fausses excuses…
Sebi est un athlète qui dit réellement ce qu’il pense et j’apprécie beaucoup cela. Même après son titre à Hawaii, il est resté le même et il continue à devenir encore plus professionnel. Les athlètes de Lubos profitent tous de son influence, tout cela est très positif.

Avez-vous l’impression de faire les choses autrement que les autres pros? Vos forces sont surtout dans le vélo. Là ou on ne pensait plus que les courses pouvaient être gagnées après la longue série de victoires australienne (Macca, Crowie…).
Je ne me vois pas aussi dominant à vélo, je suis un athlète plus équilibré dans les trois disciplines. À part ça, je ne crois pas que nos entrainements sont si particuliers. Peut-être qu’on essaye de s’entrainer plus à la manière des cyclistes.

Tu viens d’ailleurs de rejoindre les rares athlètes sponsorisés par Scott comme Kienle et Mckenzie et Viennot, j’imagine que cela vient augmenter les attentes sur toi…
Avec SCOTT, j`ai un partenaire qui est vraiment le top. Étant l´un des plus jeunes dans cette équipe, je veux profiter de l`expérience de Kienle et des autres. Je donnerai tout sur les courses, comme avant! Donc pour moi, c’est plutôt une source de motivation d’avoir SCOTT derrière moi! 

Quels sont tes objectifs pour 2015 ?
Pour 2015, je veux continuer à progresser encore dans les trois disciplines. Les objectifs majeurs sont les mondiaux 70.3 a Zell am See, le Championnat d’Europe à Wiesbaden et les 5150 Worlds à Des Moines.

Tu sembles vouloir privilégier avant tout le format 70.3 et non l’ironman. On imagine que tu souhaites prendre ton temps avant de monter en Ironman, non?
Oui, je viens tout juste de terminer ma première saison en 70.3, donc il faut rester calme et s’entrainer fort avant de monter sur Ironman. J’espère pouvoir le faire dans deux ans.

Est-ce que l’ITU est vraiment fini pour toi? As-tu une sorte de sentiment d’échec face à cela?
Non, je ne ressens absolument pas ce sentiment. Pour moi, cela reste une période très intéressante, mais maintenant je suis sur un nouveau plateau – et je l’adore!

Maurice sera de retour à la compétition en février à Challenge Dubai, on lui souhaite une bonne saison.


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