Session d’élite – Cécile Lejeune > Une sortie longue qui se transforme en poème.

Cécile Lejeune est une triathlète talentueuse junior – ancienne détentrice  du record français de 10km route cadette (35’41 – oct 2014) . Au lieu de nous décrire son entrainement… voici le résultat d’une longue sortie à vélo. Un poème triathlétique.

A triathlete’s rave

Nous nous sommes élancés, cœurs battants, jambes fraîches,
Par ce beau matin du nouveau mois de janvier,
Nous nous sommes élancés, Rê allumait sa mèche,
À l’aube muette, matin de nouvelle année.

Fraîcheur? Non, brasier arctique, rude rongement.
La morsure de l’hiver perçait vaillants gants,
Épaisseurs empilées, sur le corps assiégé.
Combat perdu, l’air glacial ne sait que gagner.

Nos longues ombres sombres que nous étirions,
Loin devant nous sur le goudron, s’étalaient, loin…
Elles nous suivaient, nos uniques compagnons
Sur cette longue route, qui s’annonçait sans fin.

Phébus trônait, brillant sur son miroir azur,
Ce flot de vagues, que l’on nomme: Méditerranée.
Des rayons, bons, si chauds, venaient nous aveugler,
Mais quel privilège, de sentir la lumière, pure.

« St Tropez, St Tropez… Cette ville magique,
Est-elle loin? La route prendra-t-elle fin? »
« Garde ton souffle, inutile est cette réplique,
Roule, roule, roule! Il y a encore du chemin. »

Alors, nous avons continué, yeux rivés
Sur l’horizon, jambes tournant, se répétant.
Alors, nous avons cheminé, nos cœurs tournés
Vers l’avenir, poussant tirant, tirant poussant.

Et puis, comme dans un rêve, St Trop’ arriva…
Muscles rouges, souffle court, nous étions arrivés!
On admirait, satisfaits, le port siégeant là,
La gendarmerie, les yachts, et les blancs pavés.

Jambes rouillées, mais un esprit bien contenté,
Nous pleurions notre faim, quand soudain, chef déclare
« En selle, mangez bien, on n’en est qu’à la moitié »
Ajoutant « une p’tite barre, et ça repart! »

Alors, nous avons continué, yeux fixés,
Sur l’éternité. Une plénitude régnait.
Alors, nous avons cheminé, et on changeait,
Ne devenant qu’un, la meute s’était soudée.

« I’ll try my best, could do no less » Eric Lidell, 1924, Paris Olympics

Photo Mickael Ayassami

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