Dopage > La marijuana de plus en plus populaire dans les sports d’endurance, le pourquoi.

Récemment, un ami me disait qu’une connaissance à lui venait de se faire contrôler positif pour usage de marijuana. Ces annonces font généralement sourire, on pense y reconnaitre une bêtise de jeunesse. L’athlète a fait l’usage d’une drogue récréative qui n’a rien à voir avec la performance et pourtant!

Il faudra désormais voir cette substance d’un autre oeil. Depuis quelques années, elle a été légalisée dans plusieurs états américains et sa popularité est tellement grandissante que l’état du Colorado a baissé les taxes locales ne sachant plus quoi faire des revenus générés par cette drogue.

Contrairement à certaines régions du globe, en Amérique, l’ultra trail rejoint une classe sociale plus bohème et fréquemment consommatrice de marijuana. Le cliché de l’homme plongé dans la simplicité volontaire et proche de la nature est bien réel. Dans ce rapprochement, cela n’a pas pris de temps pour que des coureurs commencent à courir sous l’effet de la drogue.

Cela vient pourtant en contradiction avec les croyances scientifiques puisqu’elles mettent en évidence que sous cette substance, un athlète perdrait sa puissance et ses facultés motrices. D’ailleurs le produit est bien interdit par l’agence mondiale antidopage durant les compétitions puisqu’elle invoque que cela permettrait de diminuer l’anxiété et pourrait augmenter l’entrée d’air (volume) dans les poumons.

Les Canadiens se rappelleront d’ailleurs du cas positif à la marijuana d’un snowboarder aux Jeux olympiques (Nagano 98). Il finira pourtant par récupérer sa médaille puisque la substance n’était alors pas interdite. Avec le temps, on sait désormais que c’est une excellente manière pour diminuer le stress et l’on peut facilement comprendre son intérêt avec la pression olympique.

Par amusement, certains coureurs ont donc essayé de courir sous l’effet de cette drogue. À leur grande surprise, ils se sont sentis invincibles, contrairement à la croyance, lorsque la dose est adaptée, cela permettrait THC toucherait des récepteurs dans notre cerveau nous permettant d’avoir une attitude plus agressive.

Le bénéfice principale s’effectue donc au niveau du cerveau. La perception de l’effort chez l’athlète est complètement changée. Il n’y a plus cette fixation sur la douleur ou l’athlète se demande constamment s’il en fait déjà trop. Ce phénomène est logique puisque lors de l’effort le corps génère du endocannabinoids. C’est l’endorphine du coureur. Le THC vient simplement l’amplifier. Le pot vient donc vous préparer à ce processus.

Tout cela peut sembler surnaturel, mais plusieurs publications comme Outside Magazine et même le New York Time encouragent les coureurs à fumer avant d’aller courir ou d’aller faire du vélo.

Cette drogue est donc en train de devenir extrêmement populaire dans les épreuves d’Ultra Trail américaines. Ils y trouveraient un moyen de réduire la douleur, la perception de leur fatigue, mais aussi les nausées. Même si le produit est interdit par l’agence mondiale anti dopage (AMA), il semble être difficile à faire respecter ce règlement d’autant plus que les contrôles se font rares.

Évidemment, c’est une pratique très questionnable puisque le coureur s’allège du challenge proposé par un ultra trail. Cela fait aussi réfléchir puisque cette pratique étant médiatisée, elle fera forcément son apparition dans le triathlon.

D’après notre compréhension, l’AMA contrôlerait l’usage de cannabis uniquement durant les compétitions. Elle parle d’un niveau de THC. Cela signifierait que la substance ne serait donc pas interdite à l’entrainement.

Chose certaine, maintenant que cette drogue est légalisée aux États-Unis, l’AMA devra rapidement réagir.

3 commentaires
  1. Ex très gros fumeur désormais repenti, je peux affirmer que ce n’est pas sous THC qu’on est bon à quoi que ce soit en terme d’effort physique. Cela dépend peut être de la dose d’après votre article, mais personnellement, même dans une moindre mesure, je ne vois pas.
    Par ailleurs je pense que c’est sous d’autres modes de consommation que la « fumette » que ces sportifs en usent. Les goudrons étant extrêmement délétères pour les alvéoles pulmonaires. Reste les infu, space cake, marmelades, etc.

  2. Pourtant j’ai une morphologie d’athlète et je n’ai jamais pris pour excuse le fait de fumer pour ne pas courir. Goudron ou pas, votre corps est une machine d’adaptation.
    Je vous assure que cet article correspond bien à une réalité, la mienne.
    Les effets ressentis, notamment le rapport à la douleur, sont complètement différents, ce qui a tendance à donner une drôle de sensation la première fois…
    J’avais comme l’impression que je pouvais augmenter ma performance lors de l’effort et je n’ai pas osé abuser, par méconnaissance des risques réels.
    La Science, c’est bien beau mais la réalité sera toujours la vérité par excellence, alors ne tentons pas le diable… Juste courons pour le plaisir et pas forcément pour la performance mais ce n’est pas évident!

    Pour les curieux, voici les effets: sensations de douleur en diminution, possibilité d’effectuer des efforts plus intenses et une dilatation des conduits respiratoires qui permet une absorption d’oxygène plus importante.

    Risque: Un effort augmenté par rapport à l’effort max. habituel qui comporte le risque de  » débrider  » ses performances, ce qui à mon avis comporte des risques importants.