À quoi s’attendre #4 – ITU Série Mondiale 2015 > Les hommes à surveiller cette saison, y-a-t-il véritablement une place pour la relève.

Contrairement aux femmes où une athlète peut rapidement éclore en série mondiale, il suffit de penser à Paula Findlay qui a gagné à répétition dès ses premières courses, la densité chez les hommes est nettement plus forte. À ce jeu, il est devenu impossible d’espérer faire sa place sur le circuit sans avoir un profil très complet.

Les frères Brownlee ont eu le talent dans les 5 dernières années de redéfinir course après la course le sport. Alors qu’on espérait voir de nouveaux athlètes se rapprocher, les Britanniques se sont assurés de transporter le triathlon ailleurs. Les frangins ont toujours une longueur d’avance. Dans certaines circonstances (parcours vélo exigeant et lorsqu’ils sont à 100%) le seul athlète à pouvoir rivaliser avec est Javier Gomez, mais cela devrait changer cette saison. Il manque généralement un aspect important aux autres pour réussir. Mario Mola et Richard Murray sont sans aucun doute les 2 athlètes qui ont prouvé que battre les Brownlee ou Gomez était possible. La grande question est de savoir s’ils seront véritablement en mesure de mettre fin à leur vulnérabilité dans l’eau.

Il y a d’ailleurs toute une nouvelle génération qui arrivera cette année et qui a été développée pour répondre aux nouvelles exigences. L’équipe de France sera très bien représentée cette année. Avec Pujadas (blessé pour Abu Dhabi), Coninx, Le Corre, Luis, Raphael et même Hauss, on peut s’attendre à voir de nombreux tricolores sortir en tête de l’eau. Cela pourrait aussi se révéler vrai avec les Australiens avec Royle, Dan Wilson et Baillie pourraient aussi se retrouver ensemble dans une échappée.

Un autre coup d’avance pour les Brownlee?

Que cela soit les Brownlee avec Varga ou Gomez avec Schoeman, il existait des alliances qui permettaient aux favoris d’obtenir de l’aide afin de mettre à distance les meilleurs coureurs. Les noms changeront cette année, les BB profiteront de l’aide de Blumenfelt (NOR). Ironiquement, Javier Gomez a aussi accepté un norvégien dans son squad avec Gunderson.

Même si partager ses entrainements avec des athlètes internationaux ne se traduit pas obligatoirement par une aide en course, on peut s’attendre à voir des nouvelles stratégies en course. Le meilleur exemple est l’arrivée de Philip Graves en WTS (fera son entrée à Auckland) qui aura comme rôle d’assister les Brownlee dans une stratégie très offensive à deux roues. En réponse, l’espagnol Vicente Hernandez s’entraine désormais avec Javier Gomez, il pourrait aussi lui rendre quelques services. Le Squad de Filliol (Mola, Murray, Silva) a surement préparé sa réplique.

Il est fort probable qu’en 2015, certains athlètes ne seront pas en mesure de monter sur le podium uniquement parce qu’ils ne profiteront pas d’aide. Si le plan britannique fonctionne, les autres fédérations devront rapidement trouver une parade.

Ce phénomène pourrait tout de même être atténué sur les distances de sprint. Il est généralement plus difficile d’éliminer des athlètes après la natation. Les meilleurs résultats de Mola sont généralement sur la distance Sprint. Le jeune espagnol s’est tout de même rapproché en natation en 2014 et il pourrait continuer dans cette voie.

Mais qui pourrait aussi chambouler la hiérarchie?

Le véritable problème actuel est qu’il existe beaucoup d’athlètes sur le circuit qui ne pensent pas être en mesure de battre les Brownlee et Gomez de ce monde. Face à cette attitude, il y a un manque d’opportunisme et des athlètes qui sont anxieux et refusent de jouer leurs chances. Les athlètes qui ont une certaine insolence sont rares. Généralement, ils sont reconnaissables parce qu’ils ont déjà gagné dans leur jeunesse.

Des athlètes qui n’ont peur de personne?

Encore une fois, avec Le Corre, Luis, Montoya, Coninx, qui ont tous été champion du monde junior ou U23 dans le passé. Ils ont déjà cette attitude qui définit les champions. David Hauss semble finalement prêt pour faire son retour sur le circuit. Il sera très attendu cette année. Dans ces athlètes opportunistes, on peut aussi ajouter le jeune prodige australien Jake Birtwhistle. S’il est en mesure de limiter les dégâts en natation, il pourrait marquer sa présence dès Auckland. À ne pas oublier Wian Sullwald (AFS).

Dans la hiérarchie, les premières années sur le circuit sont généralement déterminantes. Il est rare de voir des athlètes progresser drastiquement d’une saison à l’autre. La progression d’un élite s’explique généralement par le changement d’environnement et le progrès dans une discipline qui ne les permettait pas d’accéder à de meilleurs résultats.

Fréquement, le résultat n’est pas la circonstance d’un niveau athlétique, mais bien de circonstances de course.

Si proche?

En 2014, des athlètes comme Joao Pereira (POR), Gregor Buchholz (ALL), Fernando Alarma (ESP), Aaron Harris (GB), Tom Bishop (GB),  Matthew Sharp (GB), Ivan Ivanov (UKR), Gbor Faldum (HUN), ont démontré une impressionnante vitesse en course à pied. Le nombre de sprints cette saison pourrait rapidement leur permettre de se démarquer. Nos deux Français, Etienne Diemunsch et Simon Viain sont à ajouter dans cette catégorie. Ces deux athlètes ont impressionné dans leurs saisons de cross.

Il y a aussi ces nageurs comme Henri Schoeman (AFS) et Richard Varga (SLK) qui continuent de progresser en course à pied. Ces projets prennent du temps. On espère voir Aurélien Raphael (ancien champion du monde) qui est considéré comme le meilleur nageur du circuit mieux terminer ses courses. Sa récente performance au 10km de Cannes est plutôt prometteuse.

À surveiller le retour de certains vétérans comme Justus Steffen (ALL), Sven Riederer (SUI) ou encore Joao Silva (POR) qui pourraient retrouver leur meilleur niveau à l’approche des Jeux.

Et évidemment, il y a tous ces athlètes qui n’ont pas encore réussi a exprimer tout le potentiel. Cela s’explique par une série de conjonctures. On pense à un athlète comme Tony Dodds (NZ) victime d’une chute à vélo qui hypothéqua le reste de saison. À Kyle Jones (CAN) qui a régulièrement été embêté par un problème mystérieux. À Declan Wilson (AUS) qui semble avoir progressé récemment en natation et qui a un incroyable potentiel à pied. On attend aussi le retour de Florin Salvisberg qui a fait une saison blanche et qui avait pourtant des résultats très prometteurs en 2013. Même si Anthony Pujades n’est pas aussi attendu que ses compatriotes, son succès en grand prix devrait lui permettre d’aborder la WTS avec une certaine confiance.

Les oubliés?

Les Russes seront la nation mystère cette année. Même si Dmitry Polyansky a eu quelques résultats marquants en 2014, cette nation a été en retrait cette dernière saison. À l’approche des Jeux, elle ne devrait pas rester longtemps au second plan. Les russes ont l’habitude de développer de redoutables nageurs.

Tout comme les femmes, les Italiens sont en train de se faire une place sur le circuit, à l’image d’un Alessandro Fabian qui profite généralement de la dynamique imposée par les Brownlees.

Autre grande interrogation, les États-Unis. Même si leur équipe féminine est dominante, la situation est inversée chez les hommes. Le projet de convertir une star d’athlétisme en triathlonien (Alan Webb) semble très hasardeux. Zafares et Maloy semblent être leurs meilleures chances à moins que Hunter Kemper réussisse l’incroyable projet de prendre part à 5 olympiades. Vanort et surtout McDowell sont d’autres talents qui devraient rapidement émerger.

1 commentaire
  1. Que penses tu du pari de Allan Webb ? Venir au triathlon avec un record de 27’34 » sur 10000m et ancien nageur quand il était ado ? du bluff ou ça peut marcher ? sera-t-il à Abu Dhabi ?