Léonie Periault se fait trimer > Retour vers le futur

Nous avions envie de mieux connaitre la vice championne du monde U23, Léonie Periault, sociétaire de Poissy Triathlon. Nous l’avons rencontrée, elle revient avec nous sur ses débuts en triathlon, et nous livre ses envies et ses projets. Nous avons découvert une athlète pétillante, parfois taquine, dont assurément l’immense potentiel n’a pas encore été entièrement exploité.


Quand tu étais petite, quel était le premier métier que tu voulais exercer?

Comme maman! Je voulais être éducatrice en crèche pour les jeunes enfants.

La première fois que tu découvres le triathlon?

La toute première fois j’avais 8 ans. Comme mes frères, j’ai commencé en bébé nageur. J’ai donc toujours fait de la nat, et étonnamment c’est mon point faible (rires). Je nageais à Vélizy et l’entraîneur m’a proposé de participer à mon premier triathlon.

Q2 - découvre le triathlon

Et alors, tu as accroché?

Oui, courir me paraissait évident. Tous les enfants passent leur temps à courir. Et je faisais du VTT de temps en temps avec mon père. Mais ce que j’aimais c’était surtout nager. Donc oui, j’ai accroché avec le triathlon car il y avait de la natation et de la compétition. Mais le club était à Saint Cloud, c’était bien trop loin de Vélizy où j’habitais.

Ta première licence de triathlon c’était quand?

En 2009. J’étais en cinquième. Je faisais partie d’une classe natation. J’avais des cours le matin et l’après midi, je nageais. Le Club de Versailles a organisé un aquathlon, que je gagne. Du coup, ils m’ont proposé de m’inscrire car ils ouvraient la première section jeunes. J’ai accepté. Nous n’étions qu’une dizaine d’enfants. Nous nous entrainions donc surtout avec les adultes.

 La  première fois que tu as senti que tu avais du potentiel?

Pas tout de suite. J’étais un peu une petite Poulidor (rires). Il y avait toujours une fille devant moi: Justine (Guérard – Metz Triathlon). Je fais donc 2ème en duathlon et en triathlon au championnat de France minimes puis encore 2ème l’année suivante en triathlon. En 2011 je fais une nouvelle fois 2ème en triathlon (Grrrr Justine!), mais je gagne (enfin!) mon premier titre en duathlon. Et devant les juniors alors que je suis cadette! Et là j’ai un déclic.

Q5 - potentiel

C’est-à-dire un déclic?

En fait, je commence à m’investir davantage. Je change un peu de vision, de philosophie. Je m’y mets sérieusement, en me disant que j’ai peut être «quelque chose à faire». Je prends plus en compte mon ressenti, mes besoins en termes d’entrainement et mon envie de travailler dans une ambiance positive et sereine. Je prends ma carrière en main. Auparavant, c’était plus un jeu.

Comment s’est manifestée cette prise en main?

J’ai décidé de contacter le coach d’Issy les Moulineaux, Guillaume Lepors, que j’avais rencontré en stage Ligue et avec lequel j’avais bien accroché. J’ai suivi mon instinct. Et cette année là, je rafle tout. Je gagne 5 titres de championne de France, et ma première sélection pour le championnat d’Europe. Je termine vice championne du monde à Auckland avec des conditions climatiques de guerrières. J’ai adoré.

La première fois que tu t’es sentie «triathlète professionnelle»?

L’année suivante. Après mon bac en 2012, je me suis inscrite en DUT «Gestion Entreprise et Administration» en alternance. J’ai été employée par la ville d’Issy, qui a été d’un grand soutien. Ils ont compris les enjeux et les contraintes d’avoir des ambitions internationales dans le triathlon. Je bénéficiais donc d’un temps aménagé pour m’entrainer tout en poursuivant mes études. J’ai reçu mon premier salaire. Pour la première fois, je ne dépendais plus de mes parents. Je vivais grâce au triathlon.

La course dont tu es la plus fière?

En 2013 aux France de duathlon, Cassandre (Beaugrand) a 20 secondes d’avance à la fin de la 1ère cap. Je fais une transition éclair, on sort ensemble du parc vélo, le parcours commence par une grosse bosse. Je savais que je pouvais tirer un avantage de cette difficulté. Je m’échappe, je fais toute la boucle en solitaire. Et quel plaisir sur le dernier tour à pied de pouvoir dérouler! Je gagne avec 2 minutes d’avance.

Le prochain temps que tu veux faire tomber?

Les 34’ sur 10 km.

Q12 - avec steph

Ton petit défaut insupportable mais qui fait tout ton charme?

Je ne suis pas très rigoureuse sur la paperasse sportive (HRV, carnet d’entrainement à jour) ni sur les soins (kiné, ostéo…). Avec moi la coach est obligée de naviguer à vue. Mais pas sûr qu’elle trouve ça charmant!

Justement, ta coach voit tous tes défauts, c’est le moment d’en balancer un sur elle.

Elle boit trop quand elle fait la fête!

La dernière bonne nouvelle que tu aies eue?

J’ai appris récemment que j’allais être sponsorisée par la Fondation Française des Jeux!

J’avais déposé un dossier avec mes résultats, mes ambitions et mes revenus. J’ai beaucoup de chance d’avoir été retenue. Ca va m’aider à aborder cette saison avec sérénité.

Ta dernière grande décision?

J’ai décidé de reprendre mes études à Montpellier, tout en poursuivant mon entrainement au Pôle. D’autant que Stéphanie Déanaz, qui me coach, est sur place.

Le sponsor que tu aimerais séduire?

Tous! Mais attention la séduction doit être réciproque! Et si je n’ai droit qu’à une réponse, allez, L’Oréal, parce que je le vaux bien. Et aussi pour voir s’ils arrivent à dompter ma crinière de lionne (rires).

Elle sera pour qui ta prochaine grande victoire?

Pour Trimes évidemment! Plus sérieusement, pour la coach qui s’investit nuit et jour, pour mes plus fervents supporters, ainsi que pour les sponsors et le club de Poissy sans lesquels rien ne serait possible. Puis pour moi-même, parce que ça fait toujours plaisir d’être récompensée des efforts fournis au quotidien.

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