Économie de la foulée > Comment la mesurer? Indicateur de bonne technique?

Le débat sur la technique en course à pied est très lucratif. Comme nous le mentionnons fréquemment, si courir sur l’avant/milieu du pied (en prohibant l’attaque talon) est ressenti par certains comme l’unique manière pour être performant et ne pas être blessé, tout cela n’est pas aussi simple. De nombreux éléments doivent être pris en considération comme la vitesse et les capacités actuelles de l’athlète.

Si vous regardez le geste de Tiger Woods, cela n’est pas pour cela que vous serez capable de le reproduire et qu’il est l’optimal pour  votre gabarit.

Se poser les bonnes questions ? L’économie de la foulée : la vraie priorité

La performance en course à pied est déterminé par deux éléments principaux : 1) les capacités physiologiques, avec 2 indicateurs majeurs : le Vo2max et l’endurance (%age de temps de soutien pour une durée donnée) mais aussi 2) sa technique, dans ce cas, on parle de l’économie de la foulée.

L’athlète d’endurance doit faire le moins d’effort (limiter coût énergétique) pour atteindre une vitesse X. Dans les deux cas, c’est uniquement l’entrainement qui vous permettra de faire des progrès. Si l’athlète peut être soucieux de sa technique, le changement s’effectuera uniquement s’il en a les moyens.

Une meilleure technique peut-être acquise plus rapidement lorsque l’athlète à cette capacité de traiter plus d’informations. Le simple fait de courir plus fréquemment et/ou sur la pré-fatigue est également un bon moyen de diminuer son coût énergétique et améliorer son économie de foulée via une meilleure coordination des gestes pour générer une meilleure poussée et réception.

Comme nous l’avons déjà mentionné, le geste ne peut évoluer que lorsque le cerveau l’a associé à une sensation et à une nécessité. Lorsque cela est acquis, l’athlète fait le geste sans réellement y penser.

Ce qui est le plus étonnant dans ce questionnement face au bon geste, c’est qu’instinctivement, si l’athlète court d’une certaine façon, c’est parce que son cerveau a décidé que cela était le plus économique.

Un coureur aura une cadence jugée trop faible parce qu’il n’est pas encore assez adapté. Courir à 180 de cadence augmentera son rythme cardiaque.

Un coureur qui court sur l’arrière du pied, c’est aussi par un manque d’adaptation. L’arrière de sa jambe n’est pas assez fort.

Mais voilà, tout cela est dépendant à une vitesse. Courir sur l’avant du pied devient nettement plus facile vers 14 km/h. On parle d’une vitesse de planage. Le corps est en quelque sorte suspendu dans les airs. L’athlète peut plus facilement effectuer son mouvement afin d’avoir une réception à plat et donc limiter toute décélération.

Tout cela reste théorique alors comment le prouver ?

La bonne nouvelle c’est qu’il existe désormais des moyens de mesurer l’économie de votre foulée et donc de connaitre quel geste est le plus efficace en fonction de vos capacités du moment.

Rappelez-vous, votre technique doit se modifier en fonction de votre vitesse. Vous pouvez être très efficace à haute vitesse et inefficace à basse vitesse et vice versa.

La meilleure piste pour se repérer dans ce débat, c’est de mesurer l’économie de sa foulée. Pour cela, il faut mesurer sa consommation en oxygène puisqu’il fait office de carburant et permet d’indiquer votre niveau d’effort.

Dans un laboratoire, il est possible de mesurer directement votre consommation d’oxygène. Dans notre cas, il faudra se fier à votre rythme cardiaque.

Maintenant pour que vos mesures soient justes, il est préférable de courir sur un tapis puisque cela permet d’avoir l’assurance de courir à la même vitesse durant le test.

Dans ce test, il faut prendre conscience de la dérive cardiaque, en fonction de la longueur du test, avec la fatigue, l’athlète devrait observer une augmentation dans son rythme cardiaque s’il manque d’endurance. Mais il existe un autre phénomène, sur la longueur, l’athlète perd en quelque sorte sa technique. Il doit donc fournir plus d’effort pour garder la même vitesse.

Pour notre test, on a donc décidé d’alterner des périodes de 2 minutes par chaque technique. Celle qui est suspectée comme la plus taxante doit être la première.

Dans notre cas, nous avons couru à 13km/h. Alternant des périodes de 2 minutes en medio, puis 2 minutes sur une reception arrière légère.

À chaque fois que nous sommes passés sur ce style d’appui, notre rythme cardiaque a recommencé à baisser. De plus, étant équipé d’un capteur de puissance (Stryd), on a aussi remarqué une baisse de plus de 40 watts (220 watts medio, 180 watts arrière).

Cet appareil étant sensible aux accélérations et décélérations, on peut émettre l’hypothèse que notre technique permettait de limiter les changements de vitesse. Il détecte avant tout les accélérations et la direction de vos appuis.

Dans notre cas et pour cette vitesse, cela nous a confirmé que courir sur l’avant était plus taxant. Cela s’explique par une sollicitation musculaire différente. La seule certitude est qu’en fonction de nos aptitudes actuelles, c’est la technique la plus efficace.

On a poussé les efforts plus loin en repentant l’exercice. C’est à 15 km/h que l’on n’observait plus des différences entre les deux appuis.

D’autres pistes peuvent aussi être explorées comme en augmentant sa cadence. Si vous faites ces tests, n’hésitez pas à les partager avec nous.

Même si vous n’êtes pas équipé d’un capteur Stryd, sachez qu’il existe une application intéressante pour les possesseurs d’une Garmin (c0nnect IQ). L’Application Efficiency Running  offre un indice sur votre efficacité. Elle vient tout simplement mettre en rapport votre rythme cardiaque avec votre vitesse. L’outil est simple et efficace.

 

 

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