Denis Gargaud se fait trimer > C’est naturel! entre champion olympique de Canoe et dirigeant de Mulebar (produits de nutrition sportive)…

Trimes s’est récemment donné comme mission de donner la parole à l’industrie. Pourquoi? Parce que derrière des compagnies, il y a aussi des individus prêts à défendre leurs idées. Mulebar, compagnie qui développe des barres et des gels énergétiques qui est dirigée par Denis Gargaud. Ce jeune homme à la particularité d’avoir un double emploi. En aout dernier, il est devenu champion olympique de Canoë (slalom). Trimes s’est donc entretenu avec lui pour en savoir plus son parcours atypique et sur sa philosophie qui anime le développement de mulebar.com.

En 2015, toi et ton associé, Grégoire Dandres, vous décidez de racheter Mulebar, qu’est-ce qui vous motive à faire cela?

Un concourt de circonstance c’est certain!

Grégoire était le distributeur de la marque en France depuis 8 ans, mais aussi le distributeur de ma marque Duo Tonic (absorbée par Mulebar depuis). Mulebar n’allait pas bien, car les propriétaires fondateurs n’avaient plus de trésorerie. Si nous n’avions pas repris le flambeau, cette superbe marque serait morte ainsi que l’activité de Grégoire et donc la mienne. Nous nous sommes donc associés et avons racheté la marque en 15 jours pour ne pas perdre la place dans les magasins.

Alors… J’imagine que vous y voyez une opportunité à prendre…

Plus que ça, c’était avant tout un réflexe de survie, car tout allait s’arrêter du jour où lendemain faute d’argent pour produire. C’est ensuite que nous avons réfléchi à comment la relancer. Nous avons tout remis à plat et changé pas mal de choses. Après 18 mois, on peut dire que la marque est bien sauvée et en fort développement 

Et en aout 2016, tu deviens aussi champion olympique (Canoe Slalon) lors des Jeux de Rio, cela fait un peu double personnalité?

Non je ne pense pas!

La plupart des triathletes qui sont finishers d’un Ironman, s’entrainent durs, ils ont aussi un boulot , souvent chefs d’entreprises d’ailleurs, moi c’est pareil!

Plus sérieusement, ça m’apporte un équilibre d’avoir ces deux activités. L’entrainement pour mon sport le Canoé est moins contraignant que la natation ou l’athlétisme par exemple. Le physique compte c’est sur, mais la technique et la glisse encore plus. Je suis du genre hyper actif donc il me fallait faire autre chose que mon sport pour occuper mes journées. Au départ de la final des jeux, j’étais plus zen qu’à n’importe quelle autre course, pourtant moins importante, et surement plus que mes adversaires, car je me disais qu’en cas de défaite, j’avais de quoi rebondir et faire vivre ma famille. J’ai donc pris le départ pour me faire plaisir avant tout… Sans pression.

French Olympic gold medalist Denis Gargaud with production line staff who make his MuleBar. Picture by FRANK REID

As-tu le sentiment que ton esprit compétitif a un effet sur le milieu des affaires? Tu dois savoir slalomer entre les obstacles du milieu…

Il y’a des transferts, c’est certain, mais ils sont beaucoup plus complexes que LA simple détermination ou valeur basique qu’on attribue au sport!

Ce qui m’aide c’est ma capacité à me poser des questions à avoir des objectifs à court et moyen termes et ma capacité et mon expérience pour gérer ces objectifs !

En affaire comme dans le sport il faut de la résilience, ne jamais abandonner, car dans les deux milieux les concurrents ne font pas de cadeaux. Une de mes forces est de ne jamais abandonner.

Quels sont les aspects qui t’ont poussé à t’intéresser à la nutrition? 

J’adore manger j’adore cuisiner et je fais du sport… donc c’était évident!

Les produits du marché ne me convenaient pas. Souvent efficaces pour l’apport énergétique, mais encore plus souvent mauvais au goût or il faut avant tout se faire plaisir quand on mange, surtout en compétition. C’est bon pour le moral, le mental qui compte probablement plus que le physique en fin de parcours. Je ne comprends pas les gens qui s’obstinent à manger des produits qu’ils avouent eux-mêmes ne pas trouver très bons. C’est souvent par méconnaissance et c’est pour cela que je crois énormément en Mulebar.

Est-ce que ton titre olympique semble avoir eu un effet pour promouvoir ta marque? Certains peuvent se dire que le Canoe n’est pas réellement une discipline d’endurance…

C’est complètement faux! La course dure certes 90 secondes, c’est ultra intense, mais durant une journée de course je me lève à 7h et je me couche à 20 h avec un réveil musculaire, deux échauffements, deux courses, deux récupérations actives, deux séances de récup avec le Kiné… On n’a plus le temps de faire un vrai repas donc on se nourri de barres et de boissons malgré le stress et l’estomac noué … je sais donc de quoi je parle.
L’impact sur les ventes est difficile à quantifier. Ce qui est clair c’est que le capital sympathie a explosé, la notoriété de Mulebar est plus forte donc ça fait forcément du bien à la marque sur le long terme. Notre nouveau distributeur aux États-Unis a découvert la marque grâce à un reportage de France 2 pendant les JO, c’est le seul cas vraiment concret qui me vient à l’esprit.

Alors, parle-nous de Mulebar, le domaine de la nutrition sportive est très compétitif et collectionnent les termes pseudo scientifiques, comment se place Mulebar dans le marché?

Je suis tout à fait d’accord avec vous il y a beaucoup de noms bizarres pour des sirops des sucres et des barres.. Moi, je pense que les marques veulent faire croire que plus leurs produits sont compliqués meilleurs ils sont. C’était vrai dans les années 80-90, mais maintenant le marché explose sur le naturel. Je sais que ce sont des arguments marketing et je considère que chaque marque à une responsabilité … Chez Mulebar nous vendons des barres, des gels et des boissons 100% naturelles. J’encourage vos lecteurs à lire les ingrédients des produits qu’ils utilisent habituellement, ce que peu de gens font finalement. S’il y a des noms bizarres, des ingrédients inconnus ou des conservateurs, aromes artificiels, huile de palme (souvent appelée huile végétale par « pudeur »), posez-vous les bonnes questions et testez en d’autres, plus saines.

Je ne veux que le meilleur pour la performance et le naturel m’offre tout cela!

Mais puisque vous mettez avant tout en valeur le gout, j’imagine que vous respectez certaines règles de distributions entre sodium, glucide, sucre, etc.. Non?

De quelles règles parlez-vous? Je veux dire de quel diététicien?

La nutrition n’est pas une science exacte, elle est basée sur des retours d’expériences et c’est bien la dernière des choses qu’un scientifique prend en compte dans l’analyse d’une recette!

Chaque humain est différent et réagit différemment au nutriment il est impossible de faire la recette parfaite, mais oui nous respectons certaines grandes règles, mais la goût, la texture, la digestibilité restent la priorité. Combien de gens n’ont pas fini leur course à cause de problèmes gastriques ? Avec Mulebar c’est vraiment très rare et la marque a déjà 10 ans d’expérience.

Avant de sortir un nouveau produit, je le teste d’abord, puis je le fais tester par des athlètes pros dans pas mal de disciplines différentes, mais aussi par des sportifs amateurs. C’est ce retour terrain qui compte avant toute composition théorique.

D’ailleurs, peux-tu nous parler de la procédure pour développer un produit?

Oui, en général nous essayons d’imaginer des recettes pour leurs goûts afin de nous démarquer des autres (c’est l’ADN de Mulebar de proposer des parfums nouveaux), ensuite nos fabricants sont chargés de trouver les meilleurs ingrédients possible avec dans l’ordre de priorité bio et issu du commerce équitable.

Ensuite une fois les ingrédients trouvés nous faisons des échantillons et je les teste personnellement. Ensuite j’en passe à des amis sportifs pros, très exigeants, qui sont donc de bons testeurs, mais aussi à des amateurs ! Si les retours sont bons alors nous négocions le prix de fabrication et si celui-ci est correct (pour notre marge et celle de nos revendeurs avec un prix de vente public bien placé) nous lançons la partie marketing à savoir le design de l’emballage puis la fabrication à grande échelle. Ce processus prend entre 2 et 4 mois.

Est-ce que l’on peut affirmer que vos produits sont développés pour toutes les pratiques sportives?

Oui absolument nos produits sont développés pour les personnes actives qui bougent et qui aiment se nourrir de bonnes choses.

Votre question me surprend, car aucune marque ne fait cela! Pourquoi développer un produit spécifiquement pour un sport? C’est évident sur certains matériels même si les pratiquants du triathlon n’ont pas tous un vélo de chrono. La pratique d’un sport peut donner l’idée de créer un produit spécifique, comme une barre salée pour le trail par exemple ou pratique pour répondre à un besoin comme nos gels refermables, mais ensuite il sont utilisés pour tous les sports. Nos barres céréales et fruits sont même consommés par certains en snacking au bureau, c’est bien meilleur que les barres chocolatées industrielles.

Mais, êtes-vous conscient que dans ce monde où tout devient extrêmement spécialisé, le fait d’offrir un produit pour une pratique générale peut être mal vu… enfin pas assez spécifique selon les besoins d’un triathlète.

Oui, je comprends qu’avec toutes les bêtises qu’on peut lire sur la nutrition sur les programmes de diététiciens qui varient d’un extrême à l’autre selon le gourou ou la marque avec qui il collabore. Que les consommateurs soient perdus et pensent qu’une nutrition spécifique existe… mais ce sont des conneries! 

C’est du marketing pour les gogos qui se rassurent en achetant un pack Marathon qui contient les mêmes produits que le pack VTT, mais avec des photos différentes. Ça permet surtout aux marques de démultiplier les références pour occuper plus d’espace en magasin au détriment de la lisibilité du rayon et souvent des ventes.

Savez-vous par exemple qu’un athlète avec une masse grasse de 6% à environ 20000 kcal de réserve ce qui signifie qu’avec de l’entraînement à jeun et sans prendre de complément pendant l’effort un athlète pourrait courir un Ironman sans se nourrir… Les vainqueurs des Marathons ne prennent jamais rien d’autre que de l’eau ?

Je sais que Mulebar fait des efforts pour être écoresponsable. Peux-tu nous en parler?

Avec plaisir c’est dans l’ADN de notre marque autant que d’être naturel! Nous essayons de concevoir des produits eco pensés!

Par exemple, nos gels refermables et réutilisables grâce à leur éco recharge pour les remplir de nouveau. L’emballage du gel peut être rincé et réutilisé ? Nous avons aussi développé des fioles en Silicone réutilisables pour ne plus avoir d’emballages de gels un peu partout dans la nature. Plusieurs marques nous ont déjà copiés sur ces fioles, c’est très bien, car à plusieurs on aura plus de chance de convertir les mordus des pipettes dont le bouchon est systématiquement jeté dans la nature sans parler du tube tout collant que peu ramènent avec eux.

Nous sommes membres de 1% pour la planète et reversons donc 1% de notre chiffre d’affaires à Mountain riders, Mountain bikers, Sud vélo ! Ne jetez plus et cette année nous sommes aussi partenaire de Run eco team, un superbe mouvement soutenu par Mark Zuckerberg en personne, qui encourage chaque coureur à ramasser les détritus rencontrés lors de sa sortie d’entrainement.

Consommer une barre ou un gel Mulebar c’est prendre de l’énergie en se faisant plaisir avant tout, mais aussi un acte engagé pour la planète même à raison de quelque cent par produit. Si toutes les marques agissaient ainsi, ça changerait pas mal de choses, mais la course au profit en décide autrement.

Mais ironiquement, le gel en tube est une pratique très française, est-ce qu’il ne faudrait pas l’abolir tout simplement?

C’est vrai que le tube est très français et qu’on trouve plutôt des déchets souples à l’étranger. Pourtant sur le salon du dernier marathon de Paris, combien d’étrangers nous ont félicités d’avoir mis un bouchon sur nos gels pour permettre de les prendre en plusieurs prises. Les femmes notamment adorent ce concept, car elles trouvent les gels trop sucrés et trop volumineux pour une seule prise donc souvent elles n’en consomment pas. Pour les hommes c’est un bon moyen de conserver un niveau de sucre stable dans les muscles plutôt que de faire du yoyo.

Un tube comme le notre coute bien plus cher qu’un sachet, c’est donc bien moyen rentable, mais comme nous sommes petits, nous devons nous démarquer des autres et surtout écouter les consommateurs plutôt que de copier les autres (même si l’idée du gel à bouchon n’est pas de nous, mais des fabricants de dentifrice)

Nos ventes de gels en tube sont en forte croissance partout où la marque est présente soit 19 pays, c’est le meilleur indicateur pour nous

Un sachet ne sera jamais réutilisable, il coulera toujours un peu quand il est fini donc il collera donc il finira malheureusement encore trop souvent jeté dans la nature par des pratiquants irresponsables

Qu’est-ce qu’il faut souhaiter à Mulebar dans les prochaines années?

D’avoir les moyens de financer nos développements produits, d’innover, d’embaucher et d’ouvrir de nouveaux pays. Nous avons 8 pays dans les starting-blocks sans compter les US qui viennent juste de démarrer. Nous venons de terminer une belle collecte de fonds pour cela et nous avons même déjà eu deux offres d’achat de la marque que nous avons refusées, car on s’éclate trop avec Grégoire et notre commercial Victor pour le moment.

Le bouche-à-oreille reste notre meilleur allié c’est pour cela que notre selling line est « Share it, it’s natural !» donc n’hésitez pas et goutez Mulebar, vous risquez juste de ne jamais revenir à votre marque habituelle !!!

Pour en savoir plus sur Muleba, c’est ici.

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