Champions du Monde juniors, que sont-ils devenus ?

J’ai entendu le weekend dernier sur un triathlon avenir « l’important ce n’est pas d’être un champion en minime, il vaut mieux gagner en junior ». Je suppose que l’idée est de ménager le jeune athlète dans les petites catégories et l’emmener progressivement vers un statut de sportif de haut niveau en junior. Cette optique permet à un jeune triathlète d’arriver plus frais dans les catégories séniores tant du point de vue psychique que physique, il est « moins » fatigué que s’il avait carburé depuis la catégorie pupille. 

» Article écrit par un anonyme qui voulait rétablir certains faits…

J’ai souhaité voir ce qu’étaient devenus les 20 derniers champions du monde junior. Début de cette série avec les hommes de 1997 à 2008.

1997 : Andriy GLUSHCHENKO (UKR) : quelques victoires sur Coupe d’Europe jusque 2010, il n’aura jamais transformé les performances de ses années juniors dans la catégorie supérieure.

1998 : Tim Don (GBR) : triple participations au Jeux, champion du monde en 2006, quintuple champion de Grande-Bretagne, le sulfureux Britannique est toujours dans la compétition puisqu’il compte 13 victoires en 70.3 et 3 victoires sur Ironman. Une carrière de 20 ans au plus haut niveau, costaud.

1999 : Courtney ATKINSON (AUS) : vainqueur de sa première Coupe du Monde dès l’année suivante, Atkinson sera l’un des grands triathlètes australiens des années 2000. Multiple vainqueur en Coupe du Monde, il participera en 2008 et 2012 aux Jeux olympiques avec deux top 20 à la clé.

2000 : Frédéric BELAUBRE (FRA). Evidemment on ne le présente plus, triple champion d’Europe,  6 fois Champion de France (1 fois en longue distance), 2 victoires en Coupe du Monde et respectivement 5e et 10e des JO de 2004 et 2008. Un exemple de régularité pendant 15 ans.

2001 : Sebastian DEHMER (GER) : 1 victoire en Coupe du Monde U23, c’est le maigre palmarès de cet allemand de la génération FRODENO. Il participera en 2004 au JO d’Athènes en terminant 26e. Il essaiera de relancer sa carrière pour les J0 de 2012 sans succès.

2002 – 2003 : Terenzo BOZZONE (AUS) : double champion du Monde junior, Terenzo n’a jamais réussi à percer en élite sur le format Olympique. Souvent blessé, ses qualités l’ont orientés en 2008 sur des formats moyen et longue distance avec à la clé un titre de Champion du Monde 70.3 en 2008, 18 victoires sur 70.3 et 2 victoires sur Ironman.

2004 : Valentin MESHCHERYAKOV (KAZ) : 3e en 2003 derrière Bozzone et notre français David Hauss, il remporte le titre junior l’année suivante. Il mine sa carrière internationale en 2016 avec une victoire en Coupe du Monde et plusieurs podiums sans aucunes participations aux Jeux olympiques.

2005 : Steve DUPLINSKY (USA) : le grand espoir américain de l’époque (à note la 3e place d’Aurélien Raphaël alors cadet 2e année) n’aura jamais réussi sa transition chez les séniors. Énormément blessé durant sa carrière il essaiera difficilement de se relancer en course à pied, notamment à la prestigieuse université de Standford. Il n’arrivera pas à revenir à son meilleur niveau.

2006 : Alistair BRONWLEE (GBR) : la méga star du triathlon sur CD, 3 participations aux Jeux pour 2 médailles d’or, double champion du Monde, triple champion d’Europe et 22 victoires en WTS. À l’époque sa natation était plus que friable, mais sa technicité et son niveau de course à pied étaient déjà au-dessus du lot.

2007 : Aurélien Raphaël (FRA) : après avoir fait sauté Brownlee en natation, Aurélien avait filé jusqu’au titre mondial. Champion d’Europe junior, taulier de l’équipe de France depuis plus de 10 ans, on espérait une carrière plus brillante pour Aurélien. De belles victoires en coupe d’Europe et des podiums en Coupe du Monde, mais aucune participation aux JO.

2008 : Vincent LUIS (FRA) : triplé pour Vincent cette année-là, champion de France, d’Europe et du Monde. Deux participations aux Jeux olympiques avec une 11e et une 7e place, 1 victoire en WTS et plusieurs podiums, 3e du championnat du monde en 2015. Vincent est un triathlète solide sur le plan international depuis son titre junior.

2009 : Mario MOLA (ESP) : 3 podiums au classement mondial avant de devenir champion du Monde senior en 2016, Mario MOLA est le meilleur coureur actuel du circuit, mais certainement pas le meilleur nageur ce qui lui vaut un échec cuisant au dernier Jeu de Rio. Vainqueur de 11 WTS durant sa carrière.

2010 : Fernando ALARZA (ESP) : légèrement dans l’ombre de son compatriote Mola, il en a un peu le même profil, excellent coureur, moins bon nageur. À son palmarès : 1 victoire en WTS, plusieurs podiums et une troisième place au ranking mondial en 2016.

2011 : Lukas VERZBICAS (USA) : LE triathlète qui devait faire peur aux frères Brownlee. L’année de son titre de Champion du Monde junior de triathlon, à 19 ans, il bat le record junior des USA sur 5000m en 14’06. L’année suivante il gagne 3 coupes du Monde de triathlon (circuit en dessous de la WTS). L’ascension du jeune prodige est stoppée net en 2012 après une lourde chute à vélo. Il n’a toujours pas récupéré son niveau d’antan et n’a participé à aucune WTS depuis (participation au championnat du monde U23 en 2015).


Trop récent pour en tirer une conclusion.

2012 : Wian Sullwald (AFS) : Gagnant d’une coupe du monde, il manquera les JOs de Rio.

2013 : Dorian CONINX (FRA) : Gagnant du titre U23, olympien à Rio et a déjà monté sur le podium d’une WTS en 2016.

2014 : Raphaël MONTOYA (FRA) : Deux top 5 WTS en 2017.


Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

  • La France a le plus grand nombre de champion du Monde junior sur les 20 dernières année (5).

  • Le pic de performance se situe environ entre la 6ème et la 5ème et 7ème année après le titre.

  • Sur les 17 derniers champions du Monde depuis Montoya, 8 ont participés au Jeux. – Sur ce même nombre, 2 ont gagné le classement général ITU ou WTS, 5 sur le podiums.

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