La Super League fait déjà oublier le championnat FFtri de D1.

Le triathlon professionnel est toujours en évolution et cela signifie que certaines institutions dans le sport peuvent tomber.

En France, le sport triple pouvait se vanter d’avoir le meilleur circuit domestique avec le championnat de France des clubs de D1. Cette distinction est d’ailleurs le poumon du triathlon de l’hexagone. En obtenant le soutien financier d’un club, un athlète y gagne un financement important. Cela a d’ailleurs permis à la fédération de se décharger du sort de nombreux athlètes en développement.

Mais n’oublions pas que son succès tient avant tout à la volonté de quelques bénévoles et d’un financement institutionnel.

Si cette formule a probablement permis à de nombreux athlètes d’émerger, le circuit s’effrite continuellement et sombre toujours progressivement sans véritable sursaut. Chaque saison, on voit des clubs lancer la serviette sans que rien ne change. À cela, il faut ajouter des athlètes internationaux qui préfèrent aller voir ailleurs.

Malheureusement, on aimerait dire le contraire, mais ce championnat n’évolue pas. Il n’existe toujours pas de site web regroupant les résultats ou classements. Il faut se contenter de communiqué dont nous ne sommes plus assez dignes pour les recevoir. Si la critique est acceptée dans tous les autres secteurs, en triathlon, il faut être un média relayeur et soumis…

D’ailleurs, ce circuit domestique est en opposition à la série mondiale. La France n’organise tout simplement plus de courses ITU. En 2017, elle n’a réclamé que trois dossards pour ses représentantes féminines en WTS. Est-ce que cela serait vraiment le cas sans les Grand-Prix?

D’ailleurs, sa retransmission avec ses reportages vidéos est souvent simplement perçue comme des triathlètes en action où il faut produire les plus belles images quitte à être trop proche des athlètes (moto mettant les athlètes à l’abris). Est-ce que c’est réellement intéressant de voir un résumé de course 24h plus tard? Est-ce assez pour contrer la concurrence? À cela, il faut ajouter les véritables enjeux sportifs. Les meilleurs athlètes abordent ces courses comme des entrainements… Le succès de ces reportages dépend avant tout du gagnant.

Si la fédération se doit de médiatiser le sport, on finit par se rendre compte que se sont les organisateurs des courses longues distances qui réussissent à se faire une place à la télé… Alpe D’Huez, Ironman Vichy, Tri international de Cannes, etc… sont encore à Sport+.

Malheureusement, la problématique des diffusions des Grand-Prix, c’est que l’amateur ne s’y projette pas. Cela pourrait être offert comme une sorte d’émission magazine où on y trouverait des conseils ou encore des portraits d’athlètes… Il y a sans aucun doute quelque chose à faire. Quel est le véritable objectif des productions actuelles à part rappeler que ces courses ont eu lieu?

Finalement, le hit de l’année est la rétrospective, Rio un an après. Reportage où tout le monde veut bien paraitre…

Ce week-end marque pourtant un tournant important avec la seconde épreuve de la Super-League. C’est plutôt ironique de voir que cet événement a lieu en même temps que la finale du championnat de France de D1. La juxtaposition de ces courses ne semble pas avoir terrifié l’équipe à Macca (Chris McCormark).

La Super League a su très facilement convaincre les vedettes internationales. Elles ont préféré l’Angleterre à la promenade des Anglais. Juste une question d’argent? 

Ironie ironie…

La chaine l’équipe s’offre d’ailleurs la diffusion de ce week-end de course à Jersey. Oui, l’ile si proche de la France. Elle avait pourtant diffusé le GP de Nice il y a deux ans, elle a préféré investir dans le nouveau circuit qui permet d’offrir plus fréquemment du triathlon en direct. Si Emmie Charayron a fait le voyage, athlète qu’on n’a pas revu en WTS après sa chute à la première WTS de la saison, aucun compatriote masculin ne l’accompagne. 

Si Trimes n’avait pas été convaincu par la première expérience de la Super League en mars dernier, elle a su apporter rapidement les correctifs. Avec un format simplifié et plus compréhensible, on a vu rapidement les meilleurs triathlètes au monde à l’avant.

La Super League réalisé ce que le triathlon ne réussit plus. Créer une histoire et des enchainements entre les efforts. À peine après la première manche, on veut déjà la suite. Dans ce cas, on ne parle pas d’une course toutes les cinq semaines (série mondiale).

À cela, on ne pouvait qu’apprécier les commentaires d’Alistair Brownlee. En à peine une heure, il vient de réécrire l’encyclopédie du triathlon… démontrant l’importance du positionnement, de la stratégie, de connaitre ses adversaires, tout nous a été expliqué.

La lumière existe.

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