Special Kona > Les pros français, une année de transition.

Depuis l’instauration d’un système à points pour se qualifier pour Kona, cela fait déjà plusieurs saisons que les tricolores sont habitués à  envoyer 3 représentants. 

Avec sa 5e place en 2014 et 6e en 2015, Cyril Viennot est désormais un habitué de l’épreuve, malgré une qualification obtenue plus difficilement en 2017 où il a fallu gagner Ironman UK en fin de période qualificative, il en demeure l’athlète francophone le plus accompli sur la distance. Son accident lors du Championnat du monde ITU l’a probablement privé d’un autre possible titre. Il aurait tout de même fallu contenir Lionel Sanders. Reste que sa 18e place en 2016 à Kona fait en sorte qu’il n’est plus autant attendu pour jouer les premiers rôles. Rappelons-nous que Cyril est généralement très régulier à Kona et que ce moins bon résultat s’expliquait avant tout par une pénalité lors du vélo. Comme dans le passé, la natation n’est pas le point fort de Cyril. Il devra au minimum s’assurer de faire partie du second groupe. 

Pour 2017, on retrouvera pour une 3e reprise à Hawaii le jeune Denis Chevrot. 23e en 2016, son processus pour se qualifier n’a pas été aussi simple que l’année précédente. Une chute à vélo à quelques jours d’un Ironman en Australie est venue chambouler sa planification. Denis a fait le choix de ne pas courir à tout prix après la qualification en faisant la course en trop. Gagnant de deux 70.3 cette saison, il nous a fréquemment étonnés par sa manière de finir les courses. Dans son cas, c’est la fin du vélo qui risque de décider du résultat final.  

C’est un fait, selon le spécialiste en statistique de trirating, sa simulation veut que Denis Chevrot termine 42e et 28e pour Cyril Viennot. N’oublions pas que la communauté internationale ne pensait jamais voir Cyril Viennot figurer dans le top 10. 

Pour cette cuvée 2017, on peut effectivement dire que les deux athlètes les plus accomplis sur la distance Ironman sont bien présents. Malheureusement, il est difficile de ne pas avoir une certaine déception puisque Romain Guillaume ou encore Antony Costes ont échoué dans leurs tentatives. Des athlètes comme Bertrand Billard ou encore Jeremy Jurkiewicz ont encore besoin de temps pour retrouver Hawaii. 

À l’exception d’Antony Costes qui vient tout simplement de signer la 10e meilleure performance Ironman et le premier sub-8 français lors d’Ironman Barcelone, on est toujours en attente de cette relève.

En termes de professionnalisation, l’écart avec des nations comme l’Allemagne, les États-Unis ou encore l’Australie avec la France est toujours aussi apparent. Si l’ont peu envier le support que reçoivent les athlètes allemands en termes de sponsors, on peut aussi voir tout cela autrement en se disant que Viennot et Chevrot font très bien avec des aides plus modestes. 

Il reste que la problématique est toujours présente, pourquoi les Français ne progressent pas plus sur l’échiquier mondial? Si le statut de ces athlètes n’est pas suffisant pour recevoir des aides décentes, ne doivent-ils pas s’ouvrir plus sur le monde?

On évoque fréquemment une culture du triathlon atypique en France, comme toujours, n’espérez pas voir l’institution nationale plébisciter à outrance les championnats du monde Ironman. Évidemment, ce circuit privé n’est pas directement dans son giron. Il en reste que cela est l’un des rouages importants afin d’attirer de nouveaux triathlètes.

Cependant, 2017 est année positive puisque pour la première fois de son histoire depuis l’instauration du système qualificatif, on y retrouvera une première représentante féminine avec Jeanne Collonge. Elle a été la dernière athlète à recevoir son invitation pour les championnats du monde Ironman. Pour cette première participation, elle y sera avant tout pour y prendre de l’expérience. Malheureusement, c’est encore un fait, il lui reste encore du chemin pour pouvoir compétitionner avec les meilleurs, on ne peut que se réjouir de la voir prendre part à la grande danse.

Si une partie, du chemin est fait, la culture du triathlon français doit toujours évoluer. À nouveau, on peut parler de transition.  Camille Deligny a connu une saison plus difficile, ses résultats 2016 nous permettent de croire que le projet Kona est pertinent. Charlotte Morel a récemment obtenu son premier podium en Ironman. Elle a désormais cet acquit avec elle. 

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