Mais, c’est quoi un coach au juste? Un gestionnaire de votre stress?

Les derniers événements ont alimenté un questionnement en nous. C’est quoi finalement un coach? Entre les plans en ligne à plusieurs billets verts et le coaching en ligne où certains dépensent plus que des élites. Est-ce vraiment raisonnable, ou une dérive provoquée par une fausse conception?

Le triathlon étant composé de trois disciplines distinctes et techniques, le jeune athlète est lancé dans un apprentissage constant où il faut toujours rechercher du nouveau savoir. La grande erreur dans les premières années est d’oublier dans le développement athlétique de l’individu les autres composantes.


À lire dans la série

Chapitre 1 > Commençons par la fin
Chapitre 2 > La place des parents
Chapitre 3 > La Gloire face à l’engagement – une question de réalisme
Chapitre 4 > La course aux sponsors, les dangers et les devoirs
Chapitre 5 > Les attributs communs de la réussite d’un élite
Chapitre 6 > Mais c’est quoi un coach au juste
Chapitre 7 > Combattre la déception
Chapitre 8 > L’attitude avant tout, la différence entre les champions et les presque…

Dans cette logique, le coach est de plus en plus considéré comme un scientifique du sport qui est en mesure d’ajuster la charge d’entrainement adéquate pour faire atteindre le plein potentiel à ses athlètes. Pour les jeunes, on lui demandera de garder le sport ludique et de se montrer responsable en ajustant le volume d’entrainement à son âge.

Malheureusement, le processus n’est pas aussi simple puisque les responsabilités dans le développement d’un jeune sont nettement plus nombreuses. Laurent Cebelieu, l’homme que Laurent Vidal décriait comme le responsable de sa formation sportive entre 9 et 23ans, avait fait un excellent article pour trimes résumant parfaitement son rôle d’éducateur.

Bien avant de penser au futur, sa première priorité était à lui apprendre comment s’entrainer. Pour complémenter cet argument, les coachs reconnus évoquent fréquemment que leur but est que leur présence ne soit plus nécessaire lors des entrainements. L’autonomie est donc un but. L’athlète ne peut pas se contenter de répondre aux instructions.

Un entraineur n’est pas un dicteur d’entrainement, mais bien un éducateur qui doit s’adapter aux individualités.

L’objectif ultime pour un entraineur ne devrait pas de créer une dépendance avec son athlète, mais bien d’éduquer son jeune pour passer d’un rapport, maitre à élève, à une équipe ou le questionnement est commun.

Pour cela, l’athlète doit acquérir un savoir qui lui permet de comprendre le but de ses entrainements. Dans ce processus, il apprendra à déceler ses forces, faiblesses et limites physiologiques. Comme on l’a déjà dit, un athlète est toujours le mieux placé pour connaitre son niveau de fatigue. Un excellent coach ne peut qu’apprécier de pouvoir bénéficier d’un retour d’information. À un certain niveau, cela devient rapidement un prérequis pour pouvoir monter plus haut.

Un excellent coach doit avoir les facultés pour partager un savoir et trouver des méthodes pour que cela soit bien assimilé par son athlète.

Mais l’une des notions trop fréquemment négligées est l’éthique et le comportement de l’athlète. Est-ce que le jeune est capable de gérer adéquatement le stress d’une compétition, ou encore les joies et les déceptions après une course?  Avec l’omniprésence des médias sociaux, il est facile de perdre son humilité.

Face à un mandat si large, la gestion émotionnelle d’un athlète est souvent l’aspect qui gagnera rapidement en importance. Malheureusement, la réputation d’un coach étant liée au succès de ces athlètes, il est logique qu’un entraineur refuse d’aborder le sujet délicat du comportement avec son athlète. Il est difficile d’agir puisqu’il risque d’endommager sa relation avec son athlète jusqu’à le perdre.

C’est seulement lorsque l’athlète a assez d’outils dans son coffre qu’il est en mesure de gagner une certaine autonomie. Dans ces phases de développement, il faut bien comprendre qu’un entraineur doit se spécialiser dans une sphère, entre jeunes, élites/compétitifs AGs ou encore AGs participatifs.

Les besoins sont toujours très spécifiques. Au niveau d’un élite, le coach doit travailler avec un athlète dont les bases sont déjà définies. Ses connaissances techniques, son éthique et mental sont acquis.

Le changement d’un coach après l’adolescence est fréquemment vu comme un passage obligatoire. L’athlète aura le besoin de travailler avec un coach qui a déjà fait ses preuves à ce niveau. Cette nouvelle aide doit lui permettre d’acquérir les spécificités nécessaires aux circuits supérieurs.

Dans le milieu de l’élite, la fonction de coach est devenue de plus en plus instable. Pour qu’un athlète désire travailler avec lui, il doit entretenir une image de stabilité, certains vont jusqu’à se munir d’un véhicule médiatique. De plus en plus, on entend parler de coachs vedettes qui dégagent généralement une assurance sans borne grâce à un savoir sans faille.

Malheureusement, cela ne fonctionne pas de cette manière, plus un coach acquière de la connaissance, plus il est conscient qu’il ne sait rien. Un coach est finalement en recherche constante de solution.

Faux jugement?

Lorsqu’un athlète réussit, le coach est fréquemment oublié dans les raisons d’un succès. Lorsque les résultats ne sont pas là, il est rapidement pointé du doigt. Malheureusement, un échec avec un athlète ne reflète pas toujours une incompétence, mais probablement une incompatibilité où l’athlète n’avait probablement pas su acquérir assez d’autonomie. Dans certains cas, un coach est totalement démuni lorsque le lien de confiance n’est pas là. Un coach a donc un style qui répondra à un style d’athlète. Chacun est différent.

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