Paradoxe ? Il faudrait s’entraîner plus dur pour ne pas se blesser !

Chez les élites, lorsqu’un athlète se blesse, l’entraîneur est généralement pointé du doigt et on dit tout simplement que l’athlète s’est trop entraîné, car le premier n’a pas su lui alléger son entraînement au bon moment. Dans cette logique, on affirmerait donc qu’une partie du corps trop sollicitée finira forcément par céder. Le docteur, Tim J. Gabbett s’est récemment penché sur le sujet et a publié un papier très intéressant dans le British Journal Sport Medecine.

Gabbett remet donc en question le dogme que le taux de blessure augmente progressivement avec la charge d’entraînement. Pour les athlètes moins accomplis, les blessures musculaires sont avant tout provoquées par une progression trop rapide ou excessive dans la charge d’entraînement. En d’autres mots, cela ne signifie pas que l’athlète a atteint sa propre limite, mais bien qu’il n’est pas encore assez fort (force et endurance) pour la tolérer. La nuance est très importante puisqu’on entend fréquemment des athlètes dirent qu’ils finissent par casser à X kilomètres par semaine et cela peut avoir des effets néfastes sur la confiance de l’athlète. 

Pour l’étude, Gabbett a mis en relation le ratio de la charge récente (ATL) vs chronique (CTL) et le taux de blessures. Comme le reflète l’illustration, il existe effectivement une « zone dangereuse », mais contrairement aux croyances, l’athlète est aussi plus à risque s’il ne s’entraîne pas assez. Le sous-entraînement peut donc aussi provoquer la blessure. 

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Alors qu’on est très attentif à une charge maximale, on devrait donc aussi insister sur une charge minimum à maintenir afin de conserver vos qualités musculaires. Réduire la charge de vos entraînements n’est donc pas automatiquement le moyen de se protéger d’une blessure à long terme.

Elle n’est pas provoquée par un entraînement en particulier, mais avant tout par votre planification. C’est un aspect qu’il faut prendre particulièrement en compte pour ceux qui suivent des cycles qui incluent des semaines plus faciles. 

Tout cela vient susciter une sorte de paradoxe, pour éviter la blessure, il faut s’entraîner plus « dur », mais aussi plus intelligemment. Pour cela l’athlète doit se munir d’outils pour quantifier la charge et connaitre sa balance entre fatigue récente (6 derniers jours) et charge chronique (42 jours) comme le propose Training Peaks ou Golden Cheetah (gratuit). Noter son volume en heure ou en kilomètre ne permet pas de révéler l’intensité et donc la charge. 

De plus, il est primordial de garder des entraînements difficiles pour développer des qualités physiques qui vous permettront de vous protéger contre les blessures. 

En conclusion, l’étude démontre l’importance pour l’athlète de bien prendre conscience de sa charge d’entraînement.

 

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