Les chercheurs confirment, la Nike Vaporfly est vraiment plus économique que la concurrence.

Lors de l’édition 2017 de Kona, on pouvait déjà voir de nombreux coureurs avec la chaussure Nike Vaporfly. Terenzo Bozzone était d’ailleurs l’un d’eux.

Ce nouveau modèle de la marque américaine a fait les manchettes. Avec son projet Sub-2, on pouvait penser que derrière cette initiative, on retrouvait avant une opération marketing pour se relancer face à la popularité du système Boost d’Adidas.

Puisque les marques ont tendance à exagérer les gains, on était très sceptique face aux prétentions de Nike d’un gain de 4%, mais à force de la voir gagner les grands marathons, le doute s’est installé. Camille Herron a récemment fait exploser le record du 100 miles. Battant l’ancienne marque par 8%.

Jeudi dernier, la publication très réputée Sport Médecine a dévoilé son étude. Elle est d’ailleurs accessible gratuitement ici. Si le travail d’une équipe de l’université du Colorado a conforté les dires de Nike, plusieurs aspects restent très étonnants.

On rappelle que le concept de la Vaporfly se distingue par la présence d’une plaque carbone qui agit comme un ressort. Les chercheurs ont donc fait des tests pour voir s’il y avait effectivement un retour d’énergie. Afin de comparer les résultats, les autres chaussures testées étaient l’Adizero Adios Boost 2 d’Adidas soient la chaussure du record actuel sur marathon ainsi que la Nike Streak 6.

Dans la mesure de retour d’énergie, la Vaporfly a enregistré un score de 87%, l’Adios Boost 75.9% et la Streak seulement 65.5%. Pour la déformation, dans le même ordre, on parle de 11.9 mm, de 5.9 mm et de 6.1mm.

Mais qu’est ce que ces chiffres signifient? Selon les chercheurs, la force de la Vaporfly est que sa déformation et son retour d’énergie permettent à l’athlète à ne pas compromettre sa manière de courir. Lorsqu’une chaussure est dite « dure », l’athlète vient compenser en fléchissant plus le genou à la réception. Avec une semelle plus mole, l’athlète non contrait de faire un mouvement en plus (moins de contraction au niveau du genou), sauverait de l’énergie.

Dans les témoins testés, soit 18 coureurs subélites, les chercheurs ont mesuré la consommation d’oxygène puisque cet aspect est en relation avec l’énergie dépensée pour maintenir une vitesse X.

Lors de l’étude, ils ont imposé 3 vitesses, soit 14, 16, et 18 km/h. De plus, les chercheurs se sont assurés de changer les ordres de passages entre les chaussures pour les différents coureurs.

En moyenne, les chercheurs ont observé une baisse de la consommation en oxygène de 4.16% (par rapport au Adios Boost et Nike Streak 6). Les coureurs étaient donc plus économiques. À noter que lorsque les chercheurs ont ajouté 51 grammes  chaussures pour s’assurer que les gains étaient le fruit du design de la chaussure et non de son poids plume, le gain moyen était toujours de 4.01%.

La conclusion affirme aussi que l’Adios Boost 2 et la Nike Streak 6 offrent un niveau de performance identique.

Ce qui est le plus étonnant dans l’étude, c’est que les gains ont été enregistrés, quel que soit le type de foulée. Contrairement aux croyances, même ceux qui courent sur les talons ont enregistré des gains. Il n’y a d’ailleurs pas de différence notoire en fonction du type d’appui.

Si on analyse les raisons, on se rend compte que les Vaporfly changent effectivement la foulée. Les couleurs adoptent une foulée plus longue et donc une cadence moins élevée ce qui aurait pour effet d’être plus économique. On sait déjà que certains s’opposeront à ces faits.

Si ces résultats risquent de  réjouir Nike, on peut tout de même se questionner sur son impact sportif. Est-ce que l’on peut désormais perdre une course à cause d’une chaussure? Cela ne devrait pas prendre trop de temps avant que d’autres marques offrent un concept similaire. Pour le moment, la course semble inégale.

 

 

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