Dr Trimes, ma question est particulière, mais à quoi je devrais penser durant l’effort?
C’est un sujet très vaste. Il existe un concept très clair. Dès lors qu’un athlète commence à avoir des pensées négatives ou est exposé à des images négatives, en étant plongé dans cet état émotionnel, son rendement baisse. Cela se manifeste par une augmentation de son rythme cardiaque, de la tension musculaire, une perte de concentration et surtout, l’athlète abandonne en quelque sorte sa lutte et n’est plus en mesure de produire un effort optimal.
L’athlète doit donc apprendre à se parler soi-même positivement. Cela est possible en accumulant de bonnes séances à l’entrainement et en étant bien préparé.
Encore 5km, comment je vais tenir VS, il me reste 5km, ce que j’ai déjà fait est super, lâche pas.
Un athlète doit savoir faire le point après une course afin d’identifier ce qu’il a réussi ou pas. Cela lui permettra de mieux identifier comment il doit agir en course.
Maintenant, une récente étude très intéressante a comparé des efforts où l’athlète effectue des efforts dans deux contextes différents. Dans un cas, il devait auto-réguler sa vitesse et dans le second, il devait tout simplement suivre (effort contrôlé – tapis roulant).
Si dans les deux cas, la vitesse était exactement identique, les chercheurs ont remarqué que dans l’effort contrôlé, l’athlète courait avec une meilleure économie et donc une réduction de 2% de son rythme cardiaque.
Dans leur conclusion, ils évoquent que devoir contrôler sa vitesse (effort additionnel cognitifi) a un impact sur l’attention du sujet.
Un contrôle externe facilite donc la performance puisque l’athlète limite ses pensées. Il se concentre afin de rester relâché et d’être techniquement plus efficace.
Donc, ce résultat nous permet de penser que plus un athlète se questionne sur ses sensations et capacité du moment et que son attention est constante sur le maintien du bon rythme (vitesse/puissance), plus il vient créer des conditions pour ne pas produire un effort optimal. Ce scénario est aussi plus propice afin de générer des pensées négatives.
Pour répondre à votre question, le meilleur conseil à donner, c’est de vous concentrer perpétuellement sur votre technique et sur votre relachement. Il faut rester positif dans l’effort tout en pensant le moins possible. Certains triathlètes comptent inlassablement 1-2-3 dans leur tête… Il est alors presque impossible de penser à autre chose.
Il faut s’imaginer gagnant et non perdant…