Bertrand Billard se fait trimer

Alors que la plupart des triathlètes rongent leur frein en attendant les premières épreuves de la saison en métropole, quelques chanceux ont déjà démarré depuis un mois à l’instar de Bertrand Billard qui nous fait un petit point sur le début de sa saison.

Crédit photo : getim.fr

Tu as récemment pris part au 70.3 de Dubaï. Est-ce une course que tu recommandes ?

Tout à fait et d’ailleurs c’était ma 2ème participation à cette course. C’est une organisation bien rodée et un parcours très rapide : natation en mer en aller simple, 1 aller-retour sur l’autoroute à vélo et 2 allers-retours le long de la plage en course à pied. Le climat est parfait avec 15/20°C le matin et 20/30° l’après-midi selon la couverture nuageuse.

Comment s’est passé ta course ?

J’ai pris une 9ème place conforme à ce que j’attendais. Cela avait mal commencé avec une erreur au départ natation qui m’enleva toute chance de sortir de l’eau dans le premier groupe. A vélo, Alistair a fait cavalier seul, un groupe de 5 était sa poursuite, puis un groupe de 10 dont je faisais partie. Notre groupe était composé de bons éléments mais la collaboration s’est faite difficilement (2h03 pour 90km tout de même).

En course à pied, j’ai réalisé une performance à 3’36/km de moyenne, ce qui correspond à mon meilleur niveau dans ces conditions.

Après Javiez Gomez qui s’était imposé en 2017, ce 70.3 de Dubaï 2018 a été remporté par une autre F1 issue de l’ITU : Alistair Brownlee. Quelle impression t’a-t il donnée ? As-tu pu échanger plus avec lui ?

Je dirai qu’il a été fidèle à lui-même : très fort et à l’attaque. Je lui ai parlé avant la course, il était très décontracté et se sentait « comme un élève à la rentrée des classes ».

Quel sont tes objectifs cette année ? Entre autres, une 4ème victoire à Aix, on imagine 😉

J’ai prévu 3 objectifs majeurs avec le 70.3 Pays d’Aix, les championnats du Monde longue distance ITU et le 70.3 de Nice.

Parmi ces trois objectifs, y-en-a-t’il un qui te tient particulièrement à cœur ?

L’Ironman 70.3 du Pays d’Aix est ma course favorite car les émotions que j’ai vécues là-bas ont été les plus fortes de ma carrière (hormis le Championnat de Monde à Belfort en 2014). Je suis donc très motivé pour revenir à mon meilleur niveau rapidement.

Ceux qui te suivent sur les réseaux sociaux ont pu voir que tu étais blessé à la clavicule. Est ce que ça remet en cause ton planning ? Comment essaies-tu de contourner cette blessure ?

En effet, je me suis cassé la clavicule il y a 3 semaines. Je vais prendre beaucoup de retard dans ma préparation puisqu’il m’est impossible de nager et courir. De ce fait, je fais actuellement du home trainer tous les jours et un petit peu de musculation.

Sur Strava, on voit des séances d’entraînement Zwift ces jours-ci. C’est nouveau ?

C’est vrai, j’ai découvert Zwift cette hiver grâce à cette météo capricieuse. Depuis, cela me permet de passer de bonnes séances de home trainer. Notamment sur les courses que je trouve particulièrement ludiques.

Tu es également ambassadeur d’un logiciel d’entraînement, GUTAÏ. D’où vient-il ?

GUTAÏ est à l’initiative de Karoly Spy, entraîneur spécialisé du triathlon, qui travaille depuis 3 ans avec des chercheurs et des data-scientists pour concocter un logiciel facilitant l’analyse et la programmation de l’entraînement en prenant en compte les conditions d’entraînements et le ressenti.

Et tu as personnellement contribué à sa mise au point ?

Oui. En 2017, j’ai servi de cobaye pour tester l’appli dans sa version bêta. Mes données d’entraînement ont contribué au développement des algorithmes et j’ai aussi testé toute une partie des programmes d’entrainements 2.0. En 2018, nous allons encore plus loin avec GUTAÏ puisque Karoly et Cyril Schmit me conseilleront sur ma préparation afin de performer au Championnat du Monde

Comment ce logiciel t’aide-t-il dans ton entraînement ?

Je l’utilise pour créer mon programme d’entraînement, analyser mes séances, ma charge d’entraînement, surveiller mon état de forme, ajuster ma planification …

Et comment ça se passe ? Tu rentres ton ressenti chaque jour, le logiciel te retourne ses recommandations, et tu peux ainsi ajuster ton entraînement, c’est ça ?

Exact ! Chaque matin, je mets mon wellness (sensations au réveil). Et après chaque entraînement je rentre mon RPE (Rate of Perceived Exertion, notation du ressenti de l’effort). L’appli mobile arrive la dernière semaine de mars et je dois reconnaître que la version test que j’ai actuellement saura ravir ceux qui utilisent actuellement l’appli uniquement en ligne !

Tu fais partie du club d’Aix. En dehors de Denis Chevrot qui a aussi rejoint le club cette année, quels sont les membres du club d’Aix qui tournent fort et qui devraient faire parler d’eux cette année ?

En effet, le club a recruté Denis car son esprit concorde totalement avec celui du club. Il faut aussi noter l’arrivée de Manon Genet qui est actuellement en pleine ascension dans la hiérarchie mondiale (3e de l’Ironman Malaisie).

Parmi les athlètes déjà présents, on continuera à suivre Erwan Jacobi qui rentre cette année sur le circuit professionnel. A seulement 21 ans, il a pris la 4e place aux Championnats de France LD en 2017, c’est prometteur.

Le club offre aussi une école de triathlon (3 étoiles). Elle a pour vocation d’amener des renforts aux différentes équipes de D2 et D3 du club et qui sait… peut-être apportera-t-elle aussi de nouveaux gros talents pour les prochains mois ou prochaines années !

Aucun commentaire

Commentaire fermé