Est-ce que le haut-niveau existe vraiment en triathlon?

Oui, le titre peut paraître provocateur, pourtant, face aux succès d’un Martin Fourcade, on a tous quelqu’un dans notre entourage émettant cette hypothèse, est-ce que ces médailles ont les mêmes valeurs à la vue du nombre de licenciés en France.

On peut effectivement s’armer de solides arguments afin de faire tomber cet axe de pensée. À la base, les courses restent serrées et surtout, elles demandent certaines facultés très impressionnantes comme celle de faire descendre son rythme cardiaque très rapidement.

En regardant la dernière série mondiale, difficile de ne pas se questionner sur le même thème. Malheureusement, le triathlon que j’ai côtoyé de près m’a démontré qu’il refusait de se remettre en question. Les athlètes refusent généralement d’admettre certaines erreurs en course et surtout, les fédérations nationales agissent comme si elles n’avaient aucun compte à rendre.

Tout serait dans des chiffres très évolués, il en demeure qu’à Abu Dhabi, on a encore vu des athlètes en tête de peloton tout donner sur leurs pédales en position totalement relevée, mais sur les cocottes et 50 watts qui s’envolent dans le vide…

Si le triathlon est un jeu d’économie d’énergie jusqu’à la course à pied, on ne comprend toujours pas ces négligences…

Tout cela est encore plus marquant dans les virages, ces fameuses positions relevées sont justement dangereuses. Si certaines chutes étaient provoquées par le matériel, d’autres étaient causées par de mauvaises techniques.

Tout cela est pourtant élémentaire et pratiqué dans les écoles de vélo.

Dans les autres questions perpétuelles…

– Est-il normal que des élites ne sachent toujours pas sauter sur leur vélo?

– Est-il normal que sur un beach-start, des athlètes se retrouvent 30m en arrière après juste 100m.

– Est-il normal de voir des coachs se plaindre de la technicité de certains parcours vélo?

Ce qu’il faut comprendre par tout cela, c’est que les athlètes s’ajusteront à travailler certains aspects techniques uniquement quand ils comprendront que c’est leur seul limiteur pour accéder à des meilleurs résultats.

On voit déjà ce phénomène avec des athlètes comme Flora Duffy qui sont nettement supérieurs techniquement à vélo. D’ailleurs, l’athlète des Bermudes attribue sa distinction uniquement sur ses habilités et non sa capacité à pousser plus fort les pédales.

Mais qu’est-ce que cela signifie tout cela?

C’est qu’il existe un incroyable manque de densité dans le sport triple. On doit souvent  penser que la France est la nation avec la plus grande densité, mais dans les faits, cela se limite à un bassin de 6 athlètes pour  projet  les JO de Tokyo. On parle d’athlètes entre 22 et 29 ans.

C’est beaucoup, mais aussi très peu à la fois puisque le système à fait en sorte que si vous avez manqué la porte d’entrée pour devenir un athlète international entre votre passage de junior à U23, votre carrière est finie.

Note importante, en aucun cas, nos propos ne veulent pas rabaisser le professionnalisme de ces athlètes.

Il reste que les deux femmes les plus dominantes sur la série mondiale ses dernières années, Gwen Jorgensen et Flora Duffy sont venues au triathlon très tard ou après une longue pause.

On voit fréquemment des athlètes finalement percer sur le circuit mondial après de longues périodes sans succès. Combien de fois on s’est dit, cette athlète serait abandonnée par sa fédération s’il venait d’un autre pays…

Notre hypothèse est donc que le triathlon ne peut pas totalement est considéré comme un sport de haut-performance comme des sports plus populaires tout simplement par sa difficulté d’accès au circuit mondial (ITU) et par son manque de densité et donc un manque de concurrence qui fait que certains aspects du sport restent négligés.

Tout cela reste débattable et oui, on espère avoir tort.

 

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