Triathlon post covid19

Le triathlon est l’un des rares sports où une partie non négligeable des participants a pu être témoin – souvent inconscient – de sa naissance puisque vieux de juste un peu plus de 40 ans.  Avec une régulière montée en puissance qui culmina en 2019 à Kona et la course de tous les superlatifs dans des conditions météo standard qui vit ce qui reste à mes yeux LA performance absolue. Les 7:51:13 de Jan Frodeno qui décima complètement la concurrence en fournissant surement la course la plus complète , la plus parfaite, la mieux exécutée. Comment diable 2020 allait elle pouvoir faire mieux, plus haut , plus vite, plus loin?
Alors oui un retour de forme chez Sanders faisait rêver et puis Cody Beals allait-il enfin livrer une performance à la hauteur de sa course a MontTremblant 2018, un Kienle enfin sans blessure sans compter l’avènement d’athlètes du circuit ITU amenant leur précision et vitesse sur le circuit long allaient surement nous offrir un feu d’artifice à Kona. Et un championnat 70.3 à Taupo juste après un plat de résistance copieux des Jeux de Tokyo où tous nos espoirs tricolores se portaient sur notre Vincent Luis national et un relais mixte qui sur papier du moins a l’air invincible. Et si on rajoute un plateau féminin exceptionnel mêlant performance remarquable, augmentation en flèche du niveau à chaque course et une bonne dose de suspense avec une Ryf enfin vulnérable, ce n’était plus un repas copieux mais un festin de roi !

Le Covid-19 est passé par là et décida de nous balancer une clef plate dans la roue arrière. Pan, par terre.
Plus de Jeux, plus de courses en France, en Europe et dans le monde, Roth qui passe à la trappe, les grandes courses qualificatives annulées ou reportées, un confinement à la maison pour tout un chacun et 100% des piscine fermées. Clairement avec l’expérience et l’âge on apprend tous que cela ne se passe jamais comme prévu mais là on a tiré le gros lot, bingo. La probabilité était moins forte que de gagner l’Euromillion 3 fois de suite la même semaine avec les mêmes numéros, mais on l’a fait, bravo bien joué.

La bonne nouvelle est que le soleil a continué de se lever tous les matins et que la nature ayant horreur du vide il est fort probable que comme après un grand incendie les prairies reverdissent et que nous soyons tous témoins d’une nouvelle ère pour notre sport. Avec une approche différente de la pratique et certainement une nouvelle génération d’athlètes qui bénéficieront de la table rase post pandémie.

L’annulation ou report des courses nous force à changer nos plans pour 2020. Ennuyant certes mais pas dramatique. Que va t’il en être des organisateurs de course ? Combien ont déjà payé les fournisseurs, assurance, les sacs ? Challenge Roth la plus grande course longue distance au monde, des mots de Felix Walchshoefer, n’est pas sûr de pouvoir se relever de cette annulation
Si eux éprouvent des difficultés il est indéniable que nombres de courses vont disparaitre et que l’écosystème de courses que nous connaissons depuis des années va être bouleversé certainement avec une offre plus maigre et des conséquences sur la pratique telle que nous la connaissons. Car comment pourrions-nous dans un monde post Covid19 être autorisé à partager les mêmes éponges et les mêmes gobelets… ?!

A notre niveau de pratiquant quel rôle pouvons-nous jouer maintenant pour faire en sorte que notre sport continue d’exister ? Déjà et c’est le plus important nous devons garder le moral et profiter de ce temps nouveau grâce au confinement pour bosser sur les détails que nous négligeons habituellement (préparation physique, nutrition, apprendre à changer un pneu, bosser ses transitions, vérifier son matos, etc). Ensuite il serait de bonne guerre de soutenir les organisateurs ayant leurs courses frappées d’annulation. Comment ? Ne demandez pas le remboursement de vos frais d’inscriptions ou faites une donation. La plupart des organisations tirent souvent le diable par la queue et cela peut très bien être la différence entre le dépôt de bilan et la survie. Continuez à supporter vos petits commerçants, votre vélociste, votre magasin de running, même s’ils sont fermés vous connaissez surement le propriétaire. Un petit coup de fil, un petit mail, un achat de 2 chambre à air ou une bricole là aussi peut faire la différence. Et n’oubliez pas que ce n’est pas Amazon qui va vous régler votre dérailleur.

Auront nous un Kona 2020 ? Aurons-nous une saison blanche ? En partant de l’idée que 2020 est pliée au niveau courses, même si la situation change ce sera tout bonus et donc forcément de bonnes nouvelles. Profitez de ces jours à la maison, profitez des jours qui rallongent et embrassez ces petits runs volés au confinement, la vie continue et elle est magnifique.

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