La face (pas) cachée du dopeur > reality check qui fait mal.

Suite à toutes ces affaires de dopages au Québec, j’ai fait quelques recherches sur l’internet et je me suis senti comme quelqu’un qui venait d’apprendre que sa femme le trompait. Il y a beaucoup d’idées reçues sur le dopage, cela coûte cher, allez faire un tour ici et vous allez vite comprendre notre malheur.

On dit souvent que c’est pratiquement impossible de trouver ces produits (EPO, etc…)

Pas vraiment, avec internet, une carte de crédit, deux-trois recherches sur google et une dose d’inconscience et voila.

On dit souvent qu’il faut être entouré par des médecins pour faire ça.

Pas vraiment, il existe de nombreuses personnes sur des forums qui peuvent vous aider… d’ailleurs les vendeurs offrent de l’aide. 

Les laboratoires font attention à ce que leurs produits ne se retrouvent pas sur le marché noir.

Pas vraiment, il existe de laboratoires russes, chinois qui font des formes d’EPOs qui sont justement plus difficiles à détecter. Tout comme la créatine, l’homme fabrique son propre EPO, cela a pris des années et des années pour que les laboratoires soient en mesure de différencier la vrai et la fausse EPO. En fait, les laboratoires pourraient même créer des EPOs pour qu’elles soient plus facilement détectable mais ils refusent à cause des couts à développer des nouveaux produits. Et il existera toujours des laboratoires sans scrupules.

Les produits sont tous détectables.

Pas vraiment, les dopeurs continuent à savoir quels produits, il est possible de prendre sans courir de risque de se faire attraper. Mais depuis quelques années, il est possible à partir d’un simple échantillon d’urine de différencier EPO de synthèse et EPO physiologique, car une petite différence existe malgré tout entre les deux. Reprenons notre image favorite du collier de perles pour représenter une protéine. Une fois produit, le collier va encore subir un certain nombre de modifications qui ne changent pas l’ordre de ses perles. Parfois, des « décorations » sont ajoutées aux perles. Or ces décorations seront différentes selon l’espèce et le type de cellules dans lesquelles la protéine est fabriquée. On obtient ainsi des protéines légèrement différentes appelées des « isoformes ». Dans le cas de l’EPO, on suppose que ces différentes isoformes sont dues à la glycosylation : des molécules de sucre sont « collées » sur la protéine. Les molécules de sucre possédant une charge négative, l’hormone recombinante qui porte moins de sucres que l’hormone naturelle est moins chargée négativement. Cette différence de charge va permettre de séparer les isoformes au moyen d’un champ électrique. La présence des différents isoformes permettra de distinguer entre une origine endo- ou exogène de l’EPO. Il existe plusieurs marques d’EPO recombinantes sur le marché qui diffèrent par leur nombre de molécules de sucres. Le test mis au point par une équipe française est si sensible qu’il a même pu faire la distinction entre deux produits différents : l’Eprex de Janssen-Cilag et le NeoRecormon de Roche.

Les controles anti-dopages après une compétition sont suffisant.

Pas vraiment, l’EPO étant rapidement éliminée par l’organisme, son dépistage direct est limité à quelques jours seulement après la dernière prise, alors que l’amélioration de la performance physique va subsister encore une à deux semaines. Par conséquent, le test est surtout utile en dehors des compétitions ou dans le cadre d’épreuves sportives de longue durée, tel que le Tour de France cycliste, où les sportifs doivent poursuivre leurs injections au fil des étapes. Parallèlement, une équipe australienne a mis au point une méthode de dépistage sanguin indirect en étudiant des paramètres du sang altérés par l’administration d’EPO exogène. Cette méthode permet de suspecter une prise d’EPO plus ancienne – de l’ordre d’une dizaine de jours – mais ne peut malheureusement pas la reconnaître formellement.

On peut se doper uniquement de façon totalement illégal.

Pas vraiment, il y a récemment eu des articles qui disaient qu’un trop grand nombre de cyclistes juniors américains étaient sur du adderal ou du ritalin. Étonnement, avec une dose plus importante avant une course, cela procure un certain boost. Évidemment, il est impossible moralement d’interdire ces substances pour des raisons d’intégrité psychologique chez pour un jeune homme. Il doit d’ailleurs avoir une ordonnance. On peut juste s’étonner du nombre d’hyperactifs avec déficit d’attention dans le sport.  

Il y a différent niveau de dopage.

Pas vraiment, gagner en ayant un avantage défavorable sur tes adversaires, cela reste tricher quelque soit le degré.

Comment on fait pour ne pas se doper?

On se dit que l’on fait cela pour soi-même et ni pour les autres. Et qu’on veut surtout ne pas foutre toutes ses saloperies dans son corps. Il est aussi peut-être temps de relativiser sur ses objectifs… Kona, Las Vegas etc… quand on voit le comportement général sportif de certains, il ne faut pas se faire d’illusion.

C’est quoi la solution?

Demander des contrôles! Que ce soit en amateur ou pas. Des personnes qui s’entrainent 20h par semaine, ils veulent faire des courses contre des gens propres. Encore une fois, le but d’une compétition, ce n’est pas d’être le meilleur, mais d’avoir donné le meilleur de soi-même.  

On dit quoi aux organisateurs etc…?

D’arréter de nous dire n’importe quoi avec les fameux contrôles anti-dopages. WTC nous dit qu’ils font des contrôles chez les amateurs. Malheureusement, on ne voit personne se faire contrôler. Les fédés se disent déçues… oui mais non…

Et Trimes propose quoi encore?

C’est simple, sachant qu’un test coute 200$, on souhaite que les athlètes payent 10$ par course. Cela donnerait un test sur 20 athlètes. Cela devrait être suffisant pour faire assez peur. Parce que la réalité est la suivante, si les contrôles n’existent pas, tu peux écrire ce que tu veux sur ton maillot. rien ne changera. 

Mais certains amateurs veulent faire ce qu’ils veulent de leur corps.

Pas de problème, on a juste a créer des catégories. Les casques blancs contre les casques noirs, point final. 

J’imagine que c’est le style de propos qui font que trimes ne recevra jamais de pubs de certains! ET ON S’EN FOU!

6 commentaires
  1. Dude! J’ai suivi ton lien en haut de page et j’ai vomi un peu dans ma bouche.

    Et oui, on s’en fou un peu d’afficher une .gif de 200×200 px pour 30$ si cela peut nous permettre de mettre les points sur les « i ».

    Dopers suck! C’est peut être un peu cliché de mettre ça sur un maillot, mais je préfère tout de même l’approche de l’équipe Ride Clean. Une approche positive et constructive.

    1. Peut-etre que la prochaine étape serait de commander de l’EPO sur l internet pour prouver a tout le monde que tu n’as besoin de personnes pour cela…

      Quand je lis cela… je pouffe de rire… on est vraiment vraiment trop naïf.

      Il ajoute qu’il faut maintenant s’attaquer aux fournisseurs de drogues de performance. «Il faut trouver les pushers. Qui fournit la drogue? C’est la prochaine étape.

      Enfin bon, c’est peut-être mieux de se peinturer avec lance… (je me comprend).

  2. Salut Alexandre ! Bon article !

    J’ai une petite nuance à rajouter…

    Je ne vois pas vraiment d’avantage à prendre du Prozac pour un cycliste ! Il y a vraiment, VRAIMENT beaucoup de désavantages par contre !

    Concernant le Ritalin, sur une épreuve d’endurance l’effet est plutôt nocif ! Le meilleur exemple est celui du cycliste Tom Simpson, mort d’une overdose d’amphétamines sur le Mont Ventoux (il en traînait dans ses poches de maillot !)

    Je ne suis pas un pro du dopage, mais puisque je prescris ces médicaments, je connais leurs effets ! Et on voit à l’urgence des jeunes (et des moins jeunes) consommant du Ritalin, complètement débalancés au niveau hydratation et sels minéraux à cause d’efforts physiques prolongés (ie : courses cross-country sur plusieurs kilomètres, demi-marathons et plus…). Cas vécus !

    Finalement, je diras qu’il y a beaucoup de substances interdites en compétition qui sont nocives pour les cyclistes et triathlètes… Ce n’est pas parce qu’elles sont sur la liste WADA, par exemple, qu’elles améliorent la performance en vélo. Quelques-uns sont des produits « masquants », d’autres sont plutôt associés à différents sports.

    PS : Gerard Vroomen de Cervelo commanditerait peut-être Trimes ! lui aussi parle des casques noirs et des casques blancs sur son blog 🙂

      1. Salut Alexandre !

        Ritalin, Adderall, Concerta… tous des amphétamines de plus ou moins longue durée, à action plus ou moins rapide…

        Le point reste que ces médicaments sont plus nocifs à une performance d’endurance que bénéfiques. Surtout lorsque pris tels que prescrits, c’est à dire tous les jours, sans égard à un effort de longue durée. C’est sûr qu’on peut avoir un petit boost comme avec le Sudafed ou la cafféine, mais il y a le risque de faire un Simpson de soi-même, et de mourir déshydraté le cerveau en surchauffe !

        Disons que de faire une course de vélo sur Ritalin, alors qu’on en a pas besoin, équivaudrait à prendre un stimulant de forte dose sur une base continue.

        Les meilleurs dopeurs sont ceux qui savent quelle molécule prendre, quelle quantité exacte, à quel moment dans leur prépa/performance, et comment ne pas se faire prendre. Une seule erreur dans toute cette équation, et c’est la santé, la performance, et/ou la réputation qui en écope !

        1. Salut JP, est-ce que tu peux m’écrire a alex (at) trimes (dot) org. J’ai quelques questions a te poser. Je voudrais écrire un article sur le coeur, et je ne voudrais pas dire trop de connerie… Et oui, un jour je vise bien être presque un journaliste pour me faire inviter a des conférences de sport…