ITU Cape Town série Mondiale > Lukas Verzbikas, le développement d’un athlète en attente

Le jeune prodige Lukas Verzbikas, annoncé comme le sauveur du triathlon américain fera son retour en WTS ce week-end à Cape Town. Chez Trimes.org, on est totalement fasciné par le personnage et par son traitement médiatique. Pour nous, il reflète exactement la difficulté des talents détectés très tôt à se concrétiser et dont le succès précoce peut rapidement devenir un handicap.

Dans le cas de Verzbikas, en battant de nombreux records américains (High School) en athlétisme, pour beaucoup son histoire était déjà écrite. Une sorte de Tiger Wood du triathlon. Avec toutes les solicitations, ce type d’athlète est à risque sur que contrairement à d’autres sports, la réussite en triathlon est avant tout une question de travail et non de talent.

Aux États-Unis, Lukas Verzbicas est vu comme celui qui battra les Brownlees. Les marques Specialized ou New Balance qui ont l’habitude de signer uniquement des athlètes établis, lui offrent pourtant le traitement royal comme si cet athlète ne pouvait que gagner. Difficile pour lui de rester un athlète équilibré et humble.

Évidemment, sa carrière a pris un tournant avec son accident de vélo. Après presque 6 mois de rééducation, le voir à nouveau « courser » est une victoire en soi, mais cet événement remonte déjà à plus de 2 ans.

Des fausses attentes?
L’ITU est incroyablement complexe et il ne suffit pas juste de courir vite. Il faut avant tout être en mesure de se placer en T2 pour.

Même si le transfert de talent d’athlétisme à triathlon semble être effectif chez les femmes, ce n’est plus le cas chez les hommes. Avec la densité actuelle, il faut vraiment être équilibré dans les 3 sports et sous l’ère Brownlee, il ne faut pas juste suivre mais être dans les meilleurs dans tous les sports.

Chez les spécialistes, il existe donc un certain scepticisme face au futur de Verzbicas. Il exprime parfaitement le manque de compréhension de ce sport par le grand publique qui a tendance à croire que tout se joue uniquement en course à pied.

Même s’il a déjà gagné une course de coupe du monde, c’était sur la distance super-sprint qui permet souvent de cacher certaines faiblesses et il n’a jamais réellement affronté les Brownlee. Il doit encore prouver qu’il peut être performant face aux meilleurs du monde sur distance olympique. Pourtant, le grand publique américain le voit déjà gagner.

L’USAT sait très bien que pour que le jeune américain soit performant, il doit être en mesure de nager avec les meilleurs et aussi d’encaisser le vélo avec les meilleurs. Présentement, à chaque WTS, ils sont 50 athlètes qui travaillent forts pour ne pas se faire éliminer dés la natation et n’y parviennent pas. On pense tout de suite à Mola et Murray…

Rien n’indique que Lukas Verzbicas sera en mesure de suivre les meilleurs en natation et encore moins à vélo. Ses résultats durant les 2 courses en PAN AM étaient convenables mais ne démontraient pas qu’il répond aux exigences de la WTS puisqu’il était déjà distancé après la natation. Sa performance en relais (effort isolé) confirmait aussi nos doutes.

Son départ à Cape Town surprend puisqu’il n’avait pas en théorie les points nécessaires pour obtenir un départ en WTS. Il en demeure que cette étape africaine n’affiche pas complet. C’est donc pour lui une opportunité.

On peut tout de même questionner son choix de courir cette course qui devrait offrir un parcours vallonné et qui ne devrait pas l’avantager.

Faute de mieux?
Il continue à être un projet prioritaire pour l’USAT. On peut tout de même se questionner s’il n’aurait pas du faire ses preuves avant. Son titre de champion du monde Junior est déjà loin et contrairement à celui de U23, n’est pas garant de réussite.

La fédération française qui a sans aucun doute une douzaine d’athlètes en mesure de faire des top 25 en WTS ne lui aurait jamais laissé ce passe droit.

Les performances de Lukas Verzbicas en WTS auront sans aucun doute un impact sur les fédérations puisqu’elles cherchent encore la meilleure méthode de détection et de transfert des talents. Mais aussi sur les coureurs qui pourront voir une voie de reconversion.

Alan Webb est d’ailleurs sur le même chemin.

À suivre.

 

 

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