Des courses classiques en triathlon – Roth & Lake Placid – avec des destinés opposées.

Le monde triathlon aime projeter une image que le sport est en santé et en plein développement. Pourtant en regardant en arrière, on se rend compte que le sport a déjà été médiatiquement beaucoup plus présent. Le retro viseur a été arraché depuis un bon moment.

On voudrait comparer le triathlon au cyclisme et que ce sport se construit autour de courses qui deviennent des institutions. Évidemment, nous avons Kona, mais pour le reste? Certaines courses résistes et d’autres s’éteignent peu à peu. Même s’il existe des exceptions, pourquoi certaines courses ne réussissent pas à devenir des classiques. Ignorer le passé, est-ce une spécialité du triathlète? Est-ce un sport ou l’athlète est juste de passage?

Il y a cinq ans, je ne connaissais strictement rien du triathlon. Mon premier contact avec la longue distance a été en regardant Ironam USA à l’époque, soit la course de Lake Placid. Les courses brandées étaient très rares à cette époque. Depuis beaucoup de choses ont changé.

On peut faire cette analogie sur les courses. Il y a celle ou on a l’impression d’aller séjourner chez l’habitant ou d’aller dans une grande chaine d’hotel.

Lake Placid a évolué à l’image de son sport. Les hotels ont réclamés de plus en plus d’argents aux pratiquants. À force, cela a attiré des athlètes d’une certaine classe sociale demandant de plus en plus en échange. La communauté est alors devenue très partagée face aux triathlètes voyant qu’on faisait de l’argent sur le dos (bénévoles). Lake Placid pensait avoir permis à Ironman de se développer et pourtant la WTC réclame de plus en plus d’argent à la ville pour accueillir cette course. Le mécontentement s’est amplifié dans le passé et c’est aussi comme ca que l’Ironman Canada à Penticton a disparu (reprise par Challenge). Mais depuis la magie qui attiraient les locaux à faire du bénévolat s’est estompée.

Alors qu’on pensait que le sport allait devenir plus populaire, la WTC a finalement choisi de se concentrer sur des athlètes plus « select ». Il suffit de voir les nouvelles sections V.I.P. à l’arrivée des courses ou leurs documents qui mentionnent les très hauts revenus de ses participants.

Lake Placid est selon moi l’une de ces courses historiques. Son parcours n’a pas été conçu pour fermer le moins de routes possibles ou être accessible à tous. À l’image de Lanzarotte, ce sont des courses d’un ancien temps. Elles résistent grace à une notion historique pour une poignée de pratiquants puisque les nouveaux préfères des parcours plus accessibles. Mais sur le long terme, on le sait déjà qu’elles ont déjà perdu de la splendeur. Il y a une certaine érosion.

C’est un peu comme si Paris Roubaix devenait en quelques années une course anodine. Il n’y a plus d’honneur à gagner le plus vieux triathlon en Amérique du Nord. Aucune star chez les professionnels n’a pris le départ. À ce jeu Kyle Buckingham est la seul athlète présent qui ira à Kona. Année après année, cette course se noie dans l’immensité du circuit. Perdant ses pros et sa web-diffusion, elle a aussi perdue son atmosphère au fils du temps. On s’est dispersé.

Comment une course avec une tradition peut ne pas résister à la nouveauté? Il fallait absolument être bénévole pour s’inscrire à cette course dans le passé. Aujourd’hui, il est toujours possible de s’inscrire.

À l’inverse, Challenge Roth s’est remplie en 1 minute et 11s.

Lorsque son organisateur allemand a décidé de se séparer d’Ironman, la communauté les voyait disparaitre rapidement. Avec ses 200 000 spectateurs au bord de la route, Roth est devenue la course avec le plus de notoriété après Kona.

Et la recette de leur succès?

Les locaux n’ont jamais boudé cette course. Même si cette course a des frais d’inscription très comparables à ceux d’ironman, elle a toujours su donner l’image d’être un événement populaire.

Ironie, Roth s’auto-proclame, la meilleure des vieilles courses.

Moralité, ce n’est probablement pas l’organisation qui fait la qualité d’une course mais avant tout son acceptation dans la communauté.

 

 

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