Tom Richard se fait trimer, l’homme qui monte par les Grands Prix.

Cela fait plusieurs jours que l’on planche sur un texte en résumé du championnat des club de D1, dans les différents sujets, impossible de ne pas souligner le niveau de performance de Tom Richard. Il est l’un de ses athlètes qui tout en étant formé par son club (Poissy), a réussi à se faire une place parmi les internationaux. On s’est entretenu avec lui pour en savoir plus sur son développement et ses futures ambitions.  

Le commencement…

À 15ans, je voulais faire du vélo. Je me suis inscrit dans un club de VTT, mais qui n’était pas tourné vers la performance, or je voulais commencer à faire un peu de compétition. Ne trouvant pas d’autre club de vélo proche de chez moi, je me suis tourné vers le club de triathlon de Poissy. J’avais entendu dire qu’un club de triathlon proposait la pratique en compétition, et en plus on m’avait dit que dans le triathlon on faisait du vélo ! Tout ça tombait parfaitement bien puisque le club se trouvait à 5km de chez moi.

Est-ce que représenter Poissy en D1 est rapidement devenu une possibilité pour toi?

J’ai eu l’opportunité de faire ma 1ere manche de D1 trois ans après avoir commencé le triathlon. La veille du départ, on m’a proposé de faire le Grand Prix de Paris en 2011, car un athlète U23 pisciacais s’était désisté. J’ai fini loin, mais ça a été le début de l’apprentissage. C’est à partir de l’année suivante que les Grands Prix sont devenus de mes objectifs.

Est-ce que l’on peut dire que l’instinct de compétiteur s’est déclaré en retard chez toi ? Tu ne rêvais pas déjà à être le prochain champion olympique?

Je ne suis pas né avec l’esprit de compétition et ce n’était pas dans la culture de ma famille. Je n’étais pas non plus un grand sportif étant plus jeune.

Je pense que ça s’est développé au fur et à mesure de mon apprentissage dans le triathlon. Je suis devenu sportif et je suis devenu compétiteur.

12169892_873444596073953_1608434519_o-2Dans ton développement, tu as la chance de profiter de la présence de Greg Rouault, qu’elle est ta relation avec lui…

Au début, je m’entrainais quelques fois avec lui. Puis il m’a assez aidé, en me donnant des petits conseils. Il m’a aussi refait ma garde-robe sportive, car il avait pitié de moi en me voyant à tous les entrainements avec ma veste de k-way.

Puis au fur et à mesure de ma progression, je l’accompagnais un peu plus sur ses séances.

Il y a 1an et demi, lorsqu’il est revenu à Poissy au mois de juin après avoir passé l’hiver avec Daren Smith et alors qu’il se trouvait blessé, il s’est un peu occupé de moi au niveau des entrainements. Et au début de l’hiver dernier, pour préparer la saison 2015, c’est devenu mon entraineur. Le début n’a pas forcément été évident, mais on a réussi à plutôt bien finir la saison.

Avec Jeremy Quindos, vous semblez ne pas vous prendre trop au sérieux…

On a commencé le triathlon la même année et on s’est beaucoup entrainé ensemble. Au début, on avait un bon groupe à Poissy, et c’est en partie ce qui m’a motivé à continuer. Puis la plupart, on arrêté pour les études et, au final il n’est resté que nous 2 de notre génération. On est les deux derniers arrivés, et les deux derniers rescapés. Ça a créé des liens et, on a toujours cette pratique un peu déconne du triathlon quand on est ensemble. Bon, on sait aussi être sérieux, il est quand même ingénieur le bonhomme haha.

Comment te décrirais-tu comme athlètes ?

Je suis assez persévérant dans ce que je fais, exigent envers moi-même et perfectionniste. Mais mon plus grand défaut est mon manque de confiance et je doute souvent de ce que je suis capable de faire.

Aussi, je me blesse facilement, mais il faut faire avec.

Comme tu le sais, chez trimes, on dit fréquemment que le championnat des clubs de D1 permet de garder dans le sport des talents qui seraient probablement passés à autre chose… Est-ce que c’est un sentiment que tu partages?

Je suis assez d’accord avec toi. Le grand prix français permet à des jeunes athlètes qui ne sont pas forcément les meilleurs de leur pays et donc pas reconnus par leur fédération, de pouvoir courir gratuitement sur des courses de très haut niveau avec les meilleurs mondiaux. C’est un marchepied vers le haut niveau.

2015, a véritablement été ta saison en grand prix, dont une 6e place à Embrun et tu viens de confirmer ton titre national U23 de 2014 en terminant 3e français élite à Nice. On pourrait presque croire que tu te surprends toi même…

Je suis très content de mes Grands Prix cette année. J’appréhendais pas mal en début de saison, car j’ai été  blessé d’avril à juin. Finalement j’ai réussi à bien m’en sortir. J’ai fait 3 tops 15 et 1 top 10. J’attendais beaucoup de l’étape d’Embrun et j’ai su répondre présent, je pense que j’ai gagné en confiance grâce à ça.

À Nice, mon but était de garder mon titre U23. Cette année, la tâche s’avérait être plus dure que l’année dernière pour gagner, car le niveau était plus relevé. Terminer sur le podium Elite m’a effectivement surpris, car je ne m’y attendais pas. Mais quand j’ai vu que l’opportunité se présentait au bout de 2 km à pied, je n’ai pas hésité.

En battant plusieurs internationaux qui ont régulièrement leur place en série mondiale,  crois tu en tes chances d’évoluer sur le circuit mondial?

Pour l’instant, j’aimerai concrétiser les résultats que je fais sur Grand Prix lors des Coupes d’Europe. Car pour l’instant mon meilleur résultat est 5e sur la Coupe d’Europe de Châteauroux. J’aimerai au moins faire un podium en Coupe d’Europe. Je vais  aussi essayer de prendre le départ d’une coupe du Monde. Et pour la WTS, on verra plus tard!

12052373_322156614574852_1722854886369221471_o

Est-ce que tu as eu des discussions avec la fédération française?

Oui, pour la 1ere fois après Nice. Les courses de début de saison l’année prochaine seront importantes.

Si tu me dis, les études avant le sport, tu me réponds?

Tant que je progresse en triathlon, je ne suis pas tout à fait d’accord. Disons que j’adapte mon emploi du temps scolaire en fonction du triathlon. Mais je ne laisse pas tomber les études, je pense qu’il est nécessaire d’avoir une activité intellectuelle en plus du triathlon.

Dans 5 ans, tu te vois…

Pourquoi pas triathlète professionnel si tout se passe bien 😉

Selon toi, qu’est-ce qui te limite encore pour être plus compétitif avec les meilleurs athlètes au monde

Il faudrait que je passe encore un cap dans chaque discipline. En natation, j’ai commencé tard, mais j’arrive à bien progresser. Je ne serai jamais un grand nageur, mais j’arrive à réduire chaque année l’écart avec les meilleurs. À pied, je pense que j’ai encore une marge de progression, mais je suis chaque année ralenti par des soucis de blessure. J’arrive à progresser à chaque fois malgré tout, mais je pense que faire une préparation entière me permettra de passer un petit cap supplémentaire.

Et à vélo, il faut que je gagne en puissance.

Ensuite, il faut que j’acquière plus d’expérience sur les courses internationales. J’aimerai bien pouvoir faire ça sur des grands championnats.

Pour mieux rivaliser avec les autres, il faut aussi que je mette en place tous les à côté de l’entrainement, comme les soins et la récupération.

Est-ce que tu voudrais ajouter quelque chose ?

je souhaite remercier l’ensemble du club de Poissy Triathlon pour m’avoir accompagné de mes débuts en triathlon jusqu’à maintenant

Aucun commentaire

Commentaire fermé