Développement de jeunes athlètes > Commençons par la fin.

Trimes s’est donné comme ambition d’écrire sur le développement des jeunes athlètes. À l’origine d’un projet sportif, pour certains c’est le rêve d’une réussite pour devenir le prochain champion et pour d’autres, c’est l’aspect social et ludique ou faire comme ses parents qui les ont entraîné à faire des compétitions. Même si l’école joue aussi ce rôle, cela demeure les premieres expériences où le jeune s’expose à un monde compétitif qui peut autant le valoriser ou le dévaloriser face aux autres.

Dans des moments de lucidité…

Soyons réalistes, on est toujours étonné de voir des courses de jeunes avec autant de participants. Par l’aspect matérialiste du triathlon, sa pratique déjà en soi, un véritable engagement financier. C’est magnifique de les voir en grand nombre, mais on sait très bien que vers 18 ans, ils seront très rares à toujours être dans le sport. À l’image du sport universitaire américain, les carrières se terminent à la sortie de l’école. C’est d’ailleurs le sort qui attendait Gwen Jorgensen. Sans le programme d’identification de talent, l’Américaine avait tourné la page et commencé une carrière de comptable.

L’excellence est cruelle, entre victoire et défaite, peu sont élus. Pour un parent qui veut le bien de son enfant, c’est tout simplement effrayant et cela ne peut que provoquer un questionnement si cela est vraiment nécessaire. Rationnellement, ses chances de se faire un chemin sont très réduites et oui, les jeunes quittent trop souvent le sport avec un sentiment d’échec et de temps perdu.

Pensez-y, la probabilité que votre enfant réalise qu’il n’atteindra jamais son rêve arrivera un jour et il décidera de stopper son cheminement vers l’élite.

D’ailleurs, en connaissance de cause, si les entraîneurs faisaient face au réalisme et face aux ambitions de nos jeunes, est-ce qu’ils les dirigeraient différemment? Ne faut-il pas développer l’athlète, mais aussi l’individu?

On souligne généralement le professionnalisme d’un entraineur sur les résultats obtenus, mais dans les faits, nos jeunes sont en construction dans leur projet de vie, est-ce qu’un coach peut réellement ignorer son influence dans ce processus. Dans la majorité des cas, une mauvaise attitude ou entente finira forcément par avoir une conséquence dans les performances de l’athlète. L’instructeur doit être juste et à l’écoute et s’assurer d’offrir un cadre pour garder son athlète conscient de la réalité.

Oui, entraîner un jeune, c’est forcément s’initier dans son éducation et dans ses valeurs. C’est une responsabilité majeure qui peut rapidement mal se finir et, où l’athlète sort du sport avec une perte de confiance de ses capacités qui dépassent le sport.

En contrepartie, le sport peut aussi s’avérer très positif pour un jeune comme son éthique de travail, l’importance du sacrifice, sa confiance en lui, sa résilience, le respect de ses adversaires ou encore l’humilité.

Dans cette liste non exhaustive, quelle que soit la durée du projet sportif des jeunes, ils sont exposés à un milieu qui n’a pas d’égal. Il  leur offre l’opportunité de devenir de meilleurs individus. En tant que parent, quel que soit le talent de votre enfant, c’est à nous d’être présents pour que son expérience sportive lui permette de grandir et qu’il y trouve un équilibre.

La réussite ne passe pas uniquement par la victoire mais par l’éternelle recherche à devenir meilleur, sport ou pas.

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