Le dopage, on est (presque) tous responsable.

Merci aux deux dopeurs, il existe finalement un débat dans la province. Malheureusement, on entend toujours les mêmes choses. Certains s’indignent qu’on s’acharne sur Papillon parce qu’on serait tous des dopés!

Sans vouloir défendre l’indéfendable, je trouve que tous ceux qui lui ont jeté la première pierre sont assez hypocrites et contribuent, de façon volontaire ou non, à ce problème.

Le sport est le prolongement de notre société. Il n’est pas vécu en vase clos. On y retrouve les mêmes situations problématiques que dans notre société.

La valorisation de la performance à tout prix et les résultats dans les plus brefs délais sont souvent mis en priorité par les commanditaires, les directeurs techniques et les entraîneurs.

Tous sont fiers comme des paons dès que les résultats sont au rendez-vous, et plusieurs en tirent profit en vendant des vêtements, de l’équipement.

L’auteur de cette citation, Stéphan Masson, n’a pas  tort. Une particularité du problème du dopage c’est que tout demeure en surface et personne ne veut chercher vraiment la vérité. Les dopés se victimisent et on fini par leur pardonner (enfin pas moi). Après on peut se dire que oui, on a récolté tout cela. Pourquoi? Quand tu vois un joueur de foot se pliant au sol, criant sa douleur pour simuler un contacte illégal dans le but d’infliger une pénalité à l’équipe adversaire – ce dernier ne recevra pratiquement aucune sanction. La société l’a enregistré. Si tu ne tentes pas ta chance, tu n’as rien. Alors le dopage, c’est la même chose.

Certains vivent avec leur conjoints en les trompant et vivent très bien dans le mensonge, et d’autres non. L’amour pour le sport, c’est la même chose.

Et on laisse passer des choses pas normal. Quand un médaillé Olympique en triathlon se retrouve entre la vie et la mort et avoue avoir consommé de l’EPO, est-il normal de le voir au départ d’Ironman Canada. Même chose pour Michael Weiss qui gagne Xterra alors que Bernarhd Khol a avoué que Weiss a fait quelques voyages au laboratoires de HumansPlasma. Et Nina Kraft qui gagne toujours des courses en 2011 en tant que professionnelle dans la 40 aine avancée – après avoir été suspendue pour une période de deux ans suite à sa victoire écrasante à Kona en 2004 en ayant recours à l’EPO. Comment peut-elle s’éclipser de toute critique? Il y a ce style de détails que seul Trimes.org semble considérer et pour être honnête avec vous, on se demande si cela vaut vraiment la peine parce que la réalité est simple, on se ferme plus des portes qu’autre chose en faisant cela.

Et Lance Armstrong alors? J’ai vraiment énormément de mal avec lui. Oui, c’était le meilleur du moment il battait les autres dopés. Mais il est selon moi l’exemple parfait de l’athlète qui a gagné grâce à des laboratoires et à des substances pas encore détectables. Alors quoi, BrasFort™ on l’ignore tout simplement par qu’il reflète le sport qu’on déteste, soit le sportif flou. Ce milieu avec des « peut-être bien que oui » et « des peut-être bien que non » ou encore des « finalement tout le monde le faisait ».

Comment pouvons nous oublier ses dons d’argent à l’UCI, les preuves de présence d’EPO dans son sang, ses ex-coéquipiers qui vident leurs sacs au journaliste de 60 Minutes? Tous ceux qui ignorent ces faits alimentent ce système où il faut être le plus malin. Oui mais Armstrong est super généreux, il gère une fondation.

Certains ne veulent pas le condamner parce qu’ils sont tous sur le jus. C’est ce style de comportement qui font que des jeunes qui savent très bien qu’ils ne seront pas contrôlés inventent un comportement pour se faire prescrire des médicaments avec des méthodes si faciles à trouver sur Internet.

Nous sommes tous responsables de ces comportements. Pourquoi? Nous croyons tous qu’une personne qui gagne est forcément une bonne personne. La meilleure. Qu’une personne qui va aux Jeux Olympiques est quelqu’un qui a réussi dans la vie. Personne n’oserait dire du mal d’un Olympien, voyons! J’entends des « comment tu peux dire cela, voyons, c’est quelqu’un! c’est un industriel qui était un Olympien ». J’imagine que ces personnes ont oubliée la corruption pour le choix de ville hôte.

On joue avec notre naïveté et avec notre bon cœur avec les deux cotés de la médaille.

Nous devons mettre un terme à cette mentalité que seul le premier est un champion. Lisez les commentaires sur certains forums qui parlent d’un athlète qui ne veut pas prendre sa retraite. Un athlète qui accumule les contre-performances. En fait nous parlons tous trop vite. On devrait donner autant d’importance à n’importe qui.

La réalité demeure que Trimes.org continuera à discréditer tous ces médias qui nous ont dit pendant très longtemps que le dopage n’existe pas et qu’il est très difficile de se procurer de l’EPO. Ce n’est tout simplement pas le cas.

À nous d’être attentifs et de questionner. Exemple parfait : est-il normal que notre fédération de cyclisme provincial tienne une conférence avec Louis Garneau? On ne condamne pas cette conférence. On se pose simplement la question – comme tout autre média critique le ferait certainement si Radio-Shack tenait une conférence de presse aux cotés de l’UCI.

Aussi, nous nous engageons à faire attention, désormais, dans nos critiques envers certains athlètes. Nous aussi on n’est pas parfait, mais on laisserait jamais passer le fameux « ne crache pas sur ceux qui te nourrissent »!

12 commentaires
  1. Très bon article. Il semble qu’il n’y ait pas que le ministère des transports qui soit au prises avec des problèmes de corruptions. Par contre, il faut faire attention. Tricher c’est tricher.
    Par contre, je ne suis pas prêt à dire que je ne le ferais jamais. Je ne connais pas bien cette histoire, mais si mes parents avaient «investi» des sommes importantes pour m’acheter un vélo, m’envoyer dans des camps d’entraînement et dans des compétitions et que j’étais tout prêt de pouvoir atteindre mon rêve, je ne peux pas garantir que je ne le ferais pas… Êtes-vous 100% sûre que vous ne le feriez pas, peu importe les conditions? C’est une question très intéressante il me semble.

    1. Alex je suis à 200% avec toi. On a tous la solution: être courageux pour refuser ce système, quelque soit notre niveau.
      Quant à Brasfort il ne m’a jamais fait rêvé….

    2. Oui mais Daniel, le but de la lutte contre le dopage, c’est d’avoir un sport juste ou personne ne part avec un avantage.

      La ou c’est totalement odieux, c’est qu’une personne qui prend de l’EPO sera vraiment avantagé. Et en ce moment, il y a un système ou la personne va le faire en se disant qu’en se mettant la dessus il se met a niveau avec les autres a cause des soupçons de certains.

      1. tu mets ta santé en danger, 2. Ca donne un sport ou ce n’est pas celui qui a le plus de mérite qui gagne mais celui qui a des fonds financiers pour se doper.

      1. Je t’accorde le point 1 et tu as raison, le problème devient effectivement beaucoup plus grave quand tout le monde le fait…
        Par contre, au niveau du sport qui est  »injuste » pour ceux qui ont moins de fonds financiers… je dirais que le vélo et le triathlon ne sont pas nécessairement des sports qui font figure de référence en ce sens… D’ailleurs, bien peu des athlètes qui performent dans ce

        1. Salut Daniel, au passage félicitation pour ton blog! Oui, le triathlon est un sport cher et il existe deja des inégalités. Je me fais souvent dire qu’un tel sera limité a cause d’une manque de fond… c’est triste. Je pense qu il faut être attentif a tout cela

          1. C’est dommage, mais on peut quand même pas arrêter le sport qu’on aime juste pour ça, merci pour le blog, je t’invite à y venir quand tu veux, j’adore cela et à vrai dire, votre blog m’a pas mal donné le goût d’en partir un sur la course à pied, au plaisir!

          2. Daniel, tu arrêtes pas le sport, tu arrêtes le sport compétitif. Exemple parfait… je fais une course de vélo… apres 1 tours deux gars se frottent…. et l’un d’eux me fait tomber… personne ne m’attend, personne regarde si je suis correct et les personnes en question ne viennent pas s’excuser… quand tu es en sang d’un coté, c’est pas trop dur a repérer. Apres quand tu entends qu’il y a du dopage… tu te dis, bon bah je vais rester faire du vélo avec mes amis alors… et tu viens de prendre un milieu qui t’aurait permis d’être le meilleur possible.

  2. Les sports d’endurances sont grandement touchés par ce fléau et sachez que je ne l’encourage pas étant moi meme entraineur de jeune athlète en triathlon, c’est très clair au début de la saison. Tu touche à de la cochonnerie, tu te trouve un autre entraineur, un autre club, un autre cercle d’ami…

    Je suis aussi impliquer dans les sports collectifs l’hiver (hockey), voir un jeune de 9-10 ans avec une redbull sur le bord de la patinoire avant un match, ouuuuuuf, ca fesse!
    La comble, c’est qu’à 3 pieds de lui, l’entraineur déguste le meme produit, probalement à cause d’une grosse journée au travail.

    Completement pathétique…

    a+

    Martin C.

  3. Dès que j’ai lu le titre de cet article, j’ai su que je serait d’accord avec son contenu. Bravo!