Spartan Race déjà plus populaire que le Marathon d’Ottawa.

MÀJ > C’est toujours compliqué de comprendre les chiffres des organisateurs. Pour Ottawa, on parle de 44 000 coureurs sur les deux jours. Le 14 000 correspondrait aux inscrits pour les distances du demi et du marathon. 

Confortablement installé chez nous, Radio-Canada se surpasse en diffusant deux reportages sur des évènements sportifs amateurs dans le pays, soit le week-end du marathon d’Ottawa qui est une référence presque mondiale en course à pied (certification argent de IAFF) et à ma grande surprise un reportage sur la Spartan Race de Morin Heights.

Le représentant du marathon d’Ottawa annonce 14 000 participants et quelques minutes plus tard, celui du Spartan Race, 15 000! Et oui, en tout juste 3 ans, le Spartan Race peut se vanter d’être devenu plus populaire que la course la plus rassembleuse de l’est du pays.è

Contrairement aux apparences, Trimes n’est pas un anti-Spartan. Premièrement parce qu’on est plus doué pour le questionnement qu’a trouver des réponses. Et oui, tout comme le CrossFit, on pense que ces nouveaux sports, enfin ces enchainements ne sont pas si loin du triathlon dans leur mission puisque le but est avant tout de se dépasser.

Mais ce qui nous dérange avant tout dans ces nouvelles pratiques est la sorte de récupération commerciale sur tous les aspects. Il n’y a pas de questionnement sur l’accessibilité du sport pour tous. Rien n’est fait pour impliquer les jeunes et généralement ces sports sont très portés à la vente et on voit des compagnies tout faire pour créer des nouveaux marchés avec des souliers spéciaux qui n’ont rien de particulier ou encore des régimes aussi stupides que la Paleo…

Un peu comme dans le triathlon, l’Ironman récupère les efforts de l’ITU à rendre le sport le plus international, juste et accessible possible.

Alors voici notre questionnement.

Qui sont ces participants, sont-ils des anciens sportifs que le sport d’endurance a perdu?

Pourquoi sont-ils plus attirés par ce style d’activité sportives que la course à pied ou le triathlon?

Pourquoi est-il plus invitant.

On n’a pas les réponses à tout cela et pour honnête, on espère que les institutions sportives vont s’y attarder. On ne dit pas que les Spartan Races sont le mal. On a plus l’impression que ce sport est une mode, une sorte de passage et que bientôt quelqu’un aura un autre concept. Une sorte de course au sport cool du moment à mettre sur son facebook. Il y a déjà les « COLORS RUNS »…

Pour le moment, en tant que syndicaliste du sport, ce qui nous dérange c’est qu’avec les évènements sportifs qui récoltent des fonds pour une cause qui leur permet avant tout de faire un chalenge sportif que les municipalités refuseraient sinon.

Avec l’explosion de ces courses d’un autre type, on se rend compte de plus en plus que le sport n’est plus un objectif de société mais une pratique de plus en plus individualiste ou l’athlète ne pense pas vraiment aux autres et aux besoins de nos jeunes…

 

19 commentaires
  1. Je crois que + d’un phénomène explique la popularité du Spartian.

    Il y a tout d’abord un engouement pour des activités sportives extrêmes, bien organisées, et où le chrono est relayé au second plan. Cross fit, hébertisme nouvelle tendance (entraînement cardio-musculaire extérieur), bref tout ce qui a une connotation militaire, se rouler dans la boue, etc…

    Ensuite, il y a le phénomène des modes. Les gens réagissent bien à la nouveauté. Il ne reste plus beaucoup d’entreprises de grande taille qui résistent. Listerine, traditionnellement a toujours eu du rince-bouche qui goûte mauvais, 1 seule sorte. Regarde les étalages dans la section rince-bouche de nos jours…

    T’as également le phénomène « Tremblant ». Organise la même race dans un coin perdu du Québec, ça scorera pas autant.

    1. Ce qui assez ironique, c’est qu’on parle d’un sport extreme… alors qu’une certaine facon… faire un triathlon de sprint à Ironman à fond est pas mal plus extreme.

      Honnetement, j’ai souvent l’impression qu’une minorité majoritaire fait du sport pour la perception des autres. On voit cela dans le triathlon, mais le phénomène est encore plus fort avec les Spartan Races.

      On a tous experimenté la perception des autres apres une course. Disons que si la personne recoit autant de reconnaissance apres un spartan qu’un ironman… pas la peine de dire que le choix est vite fait.

      D’après mes informateurs, les spartans c’est pour des gens vaguement actifs. Je sais, cela sonne incroyablement snobs. Mais il y a un désiquilibre entre l’image extrème alors que c’est surement le sport le plus participatif et accessible du moment. Généralement, les gens attendent leur tour pour passer les obstacles… Ca casse le mythe.

      Moralité, si tu veux vraiment un défi, va faire du raid.

      Pour Tremblant, Charles, je crois que le succes vient avant tout de la qualité de l’organisation et non du nom. Dans le sens que quels sont les communuautés pretes a fermer des autoroutes pour obtenir une course?

      1. Comment peux-tu savoir que faire un triathlon sprint ou ironman est pas mal plus extreme si tu n’as jamais fait de spartan? J’ai fait des tri de sprint a ironman et recemment un spartan et je peux t’assurer qu’a moyens egaux (c-a-d la meme personne avec le meme entrainement et qui se donne a fond dans la course), le spartan est a des annees lumieres plus difficile qu’un tri sprint et meme olympique. Et j’ai seulement fait un spartan sprint (8k+).
        Apres je ne conteste pas le fait que je trouve ridicule les gens qui s’entassent aux obstacles et qui marchent la distance au complet, cela n’a rien d’extreme. Mais en quoi est-ce different de celui qui marche un marathon en 6h ou celui qui fait un ironman en 16h+? C’est simplement un sport different et qui sollicite des capacites differentes.

        1. Salut Ced, comme je le dis souvent, l’ironman n’a pas le monopole de la souffrance et cela est de même avec les autres distances. Tu as raison la comparaison entre les differents sports est de toute façon boiteuse.

          Mais la problématique est que généralement ces nouveaux sports se disent extrêmes pour se distinguer des autres (vieux sports). C’est avant tout cette comparaison dont je suis en désaccord. Surtout que présentement, oui tu peux être très compétitifs en spartan et en sortir complètement vidé, mais pour la majorité, ce n’est pas exactement comme cela, d’ailleurs beaucoup de monde pense justement que c’est l’abstraction de référence en temps qui aide le développement du sport…

          1. Je suis d’accord, pour la majorité ce n’est pas comme ca. Mais faut just arreter de comparer quel sport est le plus extreme. C’est vraiment un sport différent. D’ailleurs ici en Australie, il y a une fédération de course a obstacles et des ligues étalées sur l’année avec finale et tout et tout etc. completement indépendant des marques de courses (peut-etre est-ce le cas ailleurs?) – c’est pas comme si il y avait une fédération de Color run.

        2. Plutôt d’accord avec Ced.

          Impossible de jouer à qui est le plus extrême, puisqu’extrême peut signifier un tas de trucs.

          J’ai un gars qui a fait OKA (Triathlon) le we dernier, tellement gelé qu’il a mis 3min entières à attacher ses souliers de vélo en T1. Les mains tellement gelées qu’il ne pouvait pas articuler ses doigts. Dans ce cas, c’est pas la distance qui a rendu l’événement extrême, mais bien la température.

          Enfin, fait intéressant, c’est précisément *ce* débat qui a donné naissance au Triathlon, alors que 3 militaires s’obstinaient à savoir ce qui était le plus *extrême* entre nager en eau vive, rouler longtemps, ou courir longtemps.

  2. sans en avoir fait, et regardant ça de vraiment loin, j’ajouterais le facteur social/rencontres comme semblant plutôt important … t’as ça aussi en triathlon, mais à un niveau moindre

  3. Ce qui assez ironique, c’est qu’on parle d’un sport extreme… alors qu’une certaine facon… faire un triathlon de sprint à Ironman à fond est pas mal plus extreme.

    Ouin, bien tu touche à un point ici justement.

    En plus de l’élément très justement soulevé par Michel, cette nouvelle vague de sports extrêmes inclue des sports qui sont pseudo-extrême. T’as le meilleur des 2 mondes. Tu finis en ayant l’impression d’avoir fait quelque chose d’extrême, sans les risques.

    J’avais un gars dans un 3-stage race au Vermont ce weekend, il a couru en cyclisme dans des conditions de mélange pluie, grésil, neige, rarement au dessus de 4deg celsius. Ça! C’est extrême (et pourtant, le cyclisme n’a pas la réputation d’être si extrême que ça).

  4. Étant moi même un participant, coureur de demi fond/cross-country/course sur route…et multi-sportif, j’ai trouvé le concept des courses a obstacle des plus intriguant et intéressant dès que j’en ai entendu parlé…

    J’ai toujours performé dans chaque sport que j’ai commencé, mais celui la est des plus complet, c’est d’ailleurs ce qui a fait que j’ai aussitôt performé et gagné plusieurs événements l’été dernier. Chaque courses est différente, il faut s’adapté a chacune d’elle, faire différente épreuves ou obstacles. On doit si l’ont veut performé, être un athlète complet en tout genre, être attentif chaque moment de la course car certain obstacles ne sont pas tous physiques mais demande de retenir des information…pour les utilisé plus tard dans la course ou de réfléchir au moyen de franchir l’obstacle le plus rapidement possible sans le manqué…
    Tous les muscles du corps y travail, on court, on nage, on grimpe, on rampe, on lance, on tire, on pousse on saute…ect.

    Ce nouveau sport est devenu très populaire très vite parceque tout le monde peut y participé et le faire a son rythme, beaucoup les font avec de la famille ou entre ami, les courses a pied ont aussi eu une augmentation de participant de type  »participatif » qui le font simplement pour le plaisir et pour la forme…non pour la performance.
    Si vous êtes déjas allé a un de ces événement, vous savez que meme si cela est une course idividuelle, la majorité des coureurs s’entraident, s’encouragent, et durant le reste de la journée, les gens discutent entre eux et passent un bon moment…c’est un évenement social et une motivation des gens a se mettre en forme.

    Je ne crois pas que vous devriez voir cela comme une menace aux autre sport, mais un moyen d’incité les gens a faire du sport, a se mettre en forme. La mode d’aujourd’hui chez beaucoup de personnes est d’aller au gym pour s’entraîné simplement pour bien paraître aux yeux des gens…et bien les spartans races ou autres courses a obstacle les poussent a changé leurs habitudes, ils développent leur cardio et découvrent un interet pour d’autres sports d’endurance.

    Alors voyez plutôt ça comme un bon moyen d’intéressé les gens de participé a des activités sportives et une motivation a se mettre en forme.

  5. Je crois simplement que ca a l’air amusant. Le sport est avant tout un jeu ou on se dépasse et ce Spartan a l’air d’être un bon jeu ! Dans la cap pure la notion de plaisir est trés spéciale, la performance est disséqué analysée maitrisée, il y a peu d’effet de suprise. Je crois que le succés d’un jeu comme le football s’explique par l’aspect social mais aussi par l’aspect ludique et l’aspect imprévisible, une petite équipe peut renverser une grande. Dans les sport purement physique trés millimétrés seul 3-4 coureur peuvent gagner et 5-6 prétendre au podium, et souvent l’effort est abject alors que le plaisir est trés abstrait !

  6. Et coté sport extrême, tous les parcours comportent leurs risques, facile de ne pas se blesser si on ne va pas vite, comme dans n’importe quel autres sports, mais allez voir le parcours du spartan beast au vermont de l’an dernier en septembre, si vous ne trouvé pas ca extrême…

    25 km, 6000 pieds cumulatif d’ascension et 6000 pieds de descente, avec des trails  »hors piste », des levées de charge de 90 livres sur des distances, nager dans l’eau en fin septembre dans des jours de pluie plutôt froid, sauter par dessus des murs de 10 pieds, une centaine obstacles…

    Je crois ce n’est pas considéré comme extrême, que bien d’autre sport auront bien de la difficulté a être considéré comme  »extrême »…

    1. Salut Sebastien, bon quand est-ce que tu retournes au vrai sport? Je deconne :p

      merci pour tes messages, et oui je suis deja rendu un vieux con :p. On s’en reparlera dans plusieurs années.

      Je comprends totalement le coté festif. Spartan a profité d’une opportunité que les autres ont laissé.

      Un exemple parfait est le manque d’intéret des triathlètes pour le Xterra…

      1. LOL bien, pour l’instant, j’ai une cheville cassé, je me suis fais ca en escalade de bloc(interieur) un oublie de couvrir une craque entre 2 matelas…jsuis tombé de 12pieds de haut dans la craque..en tout cas..
        mais je veux continué a faire de la course a pied, mais sans m’entrainné uniquement a ca, ce qui m’a attirédans les spartan race, c’est que c’est la que jserais performant, c’est  »mon sport », je travail sur la construction la semaine et j’aime faire des sports variés, je crois que les courses a obstacle ne sont pas moin un vrai sport que le triathlon…qui lui aussi est un sport hybride 😉 hehe

  7. Je suis d’accord avec Sébastien sur tous les points. Par contre, pour avoir fait mon premier sprint (5km) de l’année en fin de semaine à Morin Heights, je commence sérieusement à douter que la compagnie, récemment acheté par Reebok, se dirige vers une stratégie plus « accessible ». La course était énormément plus facile que tous les autres sprints que j’ai réalisé au Canada et au USA. De plus, si on compare avec le 5km du mont-tremblant l’année dernière, c’est carrément 2 mondes.
    J’adore les spartan races et les courses à obstacles en général mais le Beast du Vermont (mentionné par Sébastien) est pour moi la seule épreuve véritablement extrème du circuit Spartan Race.

    Pour ce qui est de comparer avec le Marathon d’Ottawa, on parle de deux disciplines complétement différente. Les comparé en chiffre est inutile à mon avis. La Spartan Race, comme je l’ai dit, à été acheté par Reebok. Cette compagnie à un grand pouvoir publicitaire qui va rejoindre de nombreux athlète du Canada et des États-Unis. De plus, si je ne me trompe pas, cette compagnie à récemment effectué un remaniement stratégique visant majoritairement le Crossfit.
    Ceci va cherché énormément d’inscriptions qui n’ont définitivement pas d’intérêt pour un marathon.
    Quant à moi, je me suis tourné vers les courses à obstacles à cause de problèmes de chevilles lié à la course sur asphalte. De plus, j’ai rarement ressenti l’adrenaline que je retrouve lors d’une compétition de ce type lors de course sur route. C’est l’inconnu du parcours et la surprise constante qui me motive le plus.

    1. Salut Simon, je pense que la comparaison demeure intéressante parce que je demeure convaincu que ces courses se partagent un certain publique, autant les debutants que ceux qui n’ont plus de plaisir en course à pied. Mais oui Spartan Races attire aussi un public très différent. Ce qui est impressionnant c’est comment ces courses se sont rapidement imposées parce que oui, point de vue challenge etc.. on peut le trouver aussi dans le trail ou les raids.

  8. Pour ma part, j’ai fait l’an dernier le Super Spartan de Tremblant, suivi du Beast d’Ottawa, et terminé l’année avec le petit 5k Sprint au Fenway Park de Boston. j’ai obtenu le badge Trifecta pour avoir complété les 3 distances et pour moi c’est fini ! c’est certain que plus les distances augmentent plus la « clientèle » change. La masse musculaire diminue au profit de gens endurants et cardio. à Ottawa le dénivelé à monter et descendre plusieurs fois dans la journée avait rendu l’experience intéressante. En deça de cette distance, j’avais trouvé ça un peu court et peu demandant. Difficile de faire un temps avec la quantité de monde devant toi qui s’entasse aux épreuve. Mais c’est aussi un peu ça qui m’a amené par la force des choses aux triathlons qui occuperont mon année 2013 et peut-être celles à venir. Le concept marketing et les réseaux sociaux ont permis au Spartan Race de se développer, pour le bien de la culture physique de garder les gens actifs un petit peu, de remplir les coffres de certaines compagnies aussi. Je pense que les color runs, les spartan race peu importe la distance pourront botter le cul à quelques personnes pour les rendre actives et nous aurons quelques rescapés plus en forme par la suite ! la fin justifie les moyens, même si le but premier était de faire de l’argent avec tout ce bon monde.
    D’un autre côté, l’organisation au Quebec des spartan, en tout cas les années précédentes, est désastreuse. Manque d’eau aux stations, manque de verres à d’autres, peu de support médical, c’est vraiment du n’importe quoi. On pouvait mettre ça sur le fait de rentre l’épreuve encore plus difficile puisque tu crèves de soif après 2h30 sans gorgée d’eau, mais c’est bien ça un Spartan Race 2012 made in Quebec. Je n’ai pas eu de commentaire depuis que Reebok est dans l’histoire…et j’ai trouvé le marathon d’Ottawa 2013 super mise à part le logement incapable de fournir…tout comme l’Ironman Tremblant…