Édito > Ryder Hesjedal, une roue en arrière, deux roues en avant?

Vous êtes nombreux à voir l’admission de Ryder Hesjedal comme une autre coup dur pour le cyclisme. Je préfère le voir comme une demie bonne nouvelle. Cela montre tout simplement que si tu triches, tu finiras par payer un jour. Tu vivras toujours dans cette menace et un jour, quelqu’un voudra monnayer ce fameux secret.

À cause du fait que l’infraction aurait été faite il y a plus de 10 ans. Légalement, il n’est donc pas condamnable. Il peut surtout se défendre qu’il a changé et que le cyclisme aussi. Évidemment, dans le marasme ambiant, certains vous diront que le cyclisme est toujours aussi sale. Il n’est certainement pas parfait, mais il s’est sans aucun doute amélioré.

On ne voit plus de coureurs à la Lance qui dominent le tour pendant presque une décennie.
Les anciens suspendus ne font plus de retour gagnant.

Il y a cette fameuse politique interne dans les structures, celles qui veulent encore prendre des gros risques se pensant plus malins que les autres et celles qui acceptent leur sort et qui pensent qu’il est encore possible de gagner des étapes propres (le classement d’un tour est quelque chose de très différent).

Dans cette fameuse structure qui semble plus humaine et ou l’athlète n’a pas le couteau sous la gorge pour l’inciter à gagner à tout prix pour être certain de garder ses commanditaires. La Garmin-Cervélo semblait être le bon élève. Le dirigeant de Slipstream (nom légal) soit Jonathan Vaughters a d’ailleurs été l’un de ces américains de l’ ère Armstrong qui a profité de l’ascension américaine dans le cyclisme. C’est lui qui a pensé et créé cette structure pour justement se sortir d’un système ou le résultat sera accepté tant qu’il sera propre. Ils ont donc récupéré ces anciens athlètes dont on a appris qu’ils étaient dopés durant l’enquête de l’USADA.

Depuis la Garmin/Cervélo a des standards très durs. Ils ont viré des athlètes pour être allé passer des tests de PMA avec des docteurs non recommandés ou encore un athlète pour avoir utilisé une pommade sans demander à l’équipe…

Jonathan Vaughters est d’ailleurs devenu le plus vocal dans la lutte anti-dopage, il est toujours entrain de pointer du doigt le bon et les mauvais coups. Ce moralisateur énerve et on a cette impression qu’il est mieux d’être irréprochable parce qu’ils sont nombreux à vouloir le faire couler.

Alors oui, il semble, que son équipe est plus propre. Est-ce qu’un athlète peut dévier, surement. Mais, contrairement à ceux qui pensent que Ryder a continué à se doper durant tout sa carrière, on ne le croit pas. Est-ce que son passage de la Discovery Channel à Slipstream lui a permis de changer d’attitude surement.

Le cyclisme change et il a surement changé et même pris les devants. Est-ce que sa victoire dans le Giro était l’une de ces rares victoires dans un grand tour propre? On va vous dire qu’on préfère voir le verre à moitié plein que vide.

Alors, on lui pardonne?
En fait, on n’a pas cette envie de cracher sur son équipe, parce qu’on sait par exemple que Cervélo a toujours voulu être avec des coureurs propres. Leur relation pourtant très prolifique avec de l’équipe de Riis, soit la CSC avec Basso et qui a sans aucun doute permis à la marque canadienne d’être aussi influente s’est tout de même fini sur un divorce lorsqu’elle s’est rendue compte que certains des coureurs étaient sales. Ils ont alors décidés de monter leur propre équipe et devant des coûts d’opérations, ils ont préférés se rallier avec Slipstream puisque leur vision convergeait.

Le problème avec Tyler est qu’il représente ce qu’on déteste le plus du dopage. Il a tout simplement pris la place d’un gars qui était propre. Il a gâché le rêve olympique d’un coureur finalement plus méritant. Il est aussi allé aux Jeux sans respecter le fameux code.

Il faudra désormais voir la suite, mais il est important qu’il paye ni trop ni pas assez. Malheureusement, pour un canadien, il servait d’exemple à la génération pour dire que tout cela était possible.

On doit applaudir le fait qu’il a rapidement avoué, et se rappeler que certains nous ont sorti la carte que Rasmussen n’était pas fiable et qu’il ne fallait pas le croire.

Maintenant, Ryder doit tout avouer, donner tous les détails afin qu’on sache véritablement s’il a arrêté et pourquoi. On espère aussi qu’il aura l’intelligence de se retirer de toutes les sélections nationales pour les championnats du monde et olympique.

Et oui, Ryder a désormais ce fameux doute puisqu’il a profité du dopage durement son développement et qu’il a sans aucun doute atteint un niveau supérieur (même maintenant) grâce à la triche.

Sa place est de le peloton uniquement s’il devient un ambassadeur crédible dans la lutte contre le dopage.

 

2 commentaires
  1. Vous voulez rire quand vous dites que le vélo est plus propre qu’avant… vous avez oublié de regarder le dernier Tour de France je pense. Jamais Armstrong n’a autant dominé que Froome lors de la montée du Ventoux… un vrai scandale à dégoûter les plus passionnés!