Il y a deux ans, on s’obstinait avec les rares initiés à la problématique de séléection puisque la fédération canadienne d’athlétisme refusait d’envoyer Kista Duchene et Lanni Marchant à Londres alors qu’elles avaient leur standard IAAF et étaient donc admissible aux Jeux Olympiques.
Lanni Marchant avait même décidé de poursuivre la fédération (étant justement avocate). Avec une décision maintenue, cela avait divisé en deux la communauté, entre ceux qui pensent qu’elles auraient du y aller pour prendre de l’expérience et ceux qui veulent à tout prix éviter d’envoyer des athlètes en mode participatif. D’une certaine facon, lorsqu’on connait la valeur du statut olympien dans les sports amateurs, il est encore plus difficile de dire non.
Dimanche dernier, dans des conditions parfaites, Lanni Marchant (2:27:58) et Krista DuChene (2:28:30) ont les deux battus le record canadien (Silvia Ruegger de 2:28:36).
Elles sont d’ailleurs désormais nettement en dessous du standard olympique Canadien qui était de 2:32 et elles rentrent dans le club fermé des coureuses non africaines en dessous des 2:30.
Alors, voici la question à se poser…
Avec une sélection olympienne, seraient-elles toujours dans le sport?
Sachant que Krista est une mère de trois enfants et que Lanni doit souvent mettre sa carrière en suspens afin de se concentrer sur sa carrière, on peut donc avoir certains doutes.
Cette philosohpie force donc l’athlète à se surpasser et non faire le minimum pour aller aux Jeux. Les français connaissent d’ailleurs très bien cette politique puisque la natation est passé du rang des finalistes à médaillés dès lors qu’elle a imposé ses propres minimas.
Lanni avait un record personnel de 2:44 en 2011. En 2012, elle courait dans le but unique d’obtenir son standard pour les jeux. Même si cela fut un échec, cette course lui a permis d’en vouloir plus et d’aller chercher le record canadien et ses 30 000$ (déboursé par la marathon Waterfront de Toronto qui a toujours su mettre des programmes incitatifs pour élites).
Les fédérations sont sans cesse critiquées par les athlètes et les fans. Athlétisme Canada avait sans aucun doute pris la décision la plus difficile et courageuse. Sur le long terme, elle en sort gagnante et encore plus quand on voit que Natasha Wodak court 2:35 à son premier marathon.
Tu vois, moi a leur place, j’essaierais de représenter un autre pays et à mon tour je bouderais la fédération! Tout est question de perception! 🙂
Sans aller aussi loin que toi Lise, j’abonde quand même dans ton sens. Les fédés doivent éviter de sur-gérer. Donc loin de moi l’idée d’applaudir ces politiques.