Le Canada a historiquement eu beaucoup de succès olympique dans son passé avec Simon Whitfield. Comme vous devez le savoir, Londres a été un point de rupture et un grand ménage a été effectué depuis. L’ancienne équipe à Triathlon Canada a pratiquement été entièrement remplacée et Libby Burrell a été engagé comme Directeur haute performance.
Il est difficile d’affirmer que le système canadien s’est totalement focalisé sur ces athlètes principaux et a accepté leurs conditions misant sur le court terme et mettant de coté la relève. À cette époque, on avait souvent l’impression que nos athlètes s’entrainaient beaucoup pour faire que très peu de compétitions. Simon Whitfield étant père de famille et plus âgé, on comprenait ses raisons de vouloir faire moins de WTS et rester plus fréquemment au Canada.
L’erreur du moment était que ces choix n’étaient peut-être pas les plus appropriés pour les autres et qu’on a négligé la relève. Les décisions ont été basés sur les acquis de Simon Whitfield alors que les frères Brownlee révolutionnaient la scène. Alors qu’on parlait de l’importance de baser sa préparation pour un événement, les deux frangins « rockaient » week-end après week-end.
Un changement de mentalité devait s’imposer et Libby Burrell avait donc le champs libre.
Déjà en 2013, on a vu un changement bénéfique. Nos canadiens se sont basés en majorité en Espagne pour la saison européenne. Ils ont aussi du partager leurs entrainements avec la relève australienne et américaine. Ce travail dans un « squad » très compétitif était quelque chose de nouveau pour eux et les sortaient d’une zone de confort.
À Londres, on a vu Matt Sharpe sortir de l’eau en premier et 3 canadiennes se classer dans le top 5 en U23 (Pennock, Kretz, Brown). Ces performances n’étaient pas le fruit de leurs derniers entrainements en Espagne, on peut par contre penser que cela leur a permis de prendre confiance en leur capacité et à renforcé leur « engagement » à faire le travail pour réussir.
Chez Trimes.org, on a vu un changement radical dans la motivation de certains athlètes.
On se retrouve donc devant une nouvelle génération qui ne veut plus se baser sur ses anciens modèles. Cela sera la première fois que certains athlètes passeront plus de 8 mois en dehors de leur pays natal. Nos canadiens vont reproduire le style de vie habituel pour des Australiens qui ont cette habitude de vivre sur la route.
Cette nouvelle année représente pour eux leur grand départ. Ellen Pennock, Sarah-Anne Brault, Matt Sharpe et Andrew McCartney seront désormais en Australie pour les prochains mois et se baseront en Espagne durant l’été. Contrairement à l’ancienne génération, on devrait les retrouver plus fréquemment dans les courses WTS et même les Grands Prix français.
Ils répondront aux exigences de leur nouveau coach Jamie Turner qui insiste pour que ses athlètes apprennent à être à l’étranger et à voyager fréquemment. On vous recommande de regarder cette vidéo où il expose toute sa philosophie. Turner a récemment accepté le rôle de « Head Coach » pour triathlon Canada, cela signifie qu’il devient une sorte de mentor pour tous les entraineurs canadiens. Avec son expérience et son succès avec des athlètes comme Gwen Jorgensen ou Aaron Royle, nos athlètes pourront difficilement se plaindre de la structure actuelle.
Tyler Mislawchuck a aussi décidé d’adopter cette philosophie, il prendra la route de Hong Kong pour rejoindre Patrick Kelly (ex coach de Paula Findlay). Ils prendront aussi la direction pour s’entrainer en Nouvelle Zélande. À 20 ans, Tyler fait un choix très courageux et cela démontre une véritable volonté.
Pour Amélie Kretz, Joanna Brown ainsi que Andrew Yorke et Alex Hinton, ils profitent déjà d’un entourage très compétitif à Guelph puisque les meilleurs coureurs en piste et course sur route sont concentrés là. Il est aussi possible que ces athlètes évoluent plus fréquemment à l’international et on pourrait aussi les voir dans les Grands Prix français. Avec le nouveau calendrier ITU qui sort plus fréquemment de l’Europe et des résultats qui sont déjà là, ils pourront s’adapter a ce qui est le mieux pour eux.
Pour nos québécois junior et U23, on peut aussi s’attendre a ce que certains soient plus présent en Europe cet été. C’est aussi un changement très important et primordial pour leur développement. Ils ont besoin de confronter les meilleurs pour avoir des références pour mieux grandir. Il est certain qu’en voyageant, ils y gagneront en maturité. Un athlète comme Xavier Grenier Talavera pourrait faire probablement des courses en FGP et dans des coupes europeenes avant d’attendre les championnats du monde à Edmonton (junior) pour confronter les meilleurs européens.
En 2014, on peut donc croire que le Canada sera plus visible en ITU. Évidemment, chez les femmes, si Kristen Sweetland et Paula Findlay retrouvent leur meilleur niveau, nos athlètes pourront être des acteurs principales dans les WTS. On doit aussi avouer que toute la nouvelle génération, Pennock, Brault, Kretz et Brown ont réalistiquement ce qu’il faut pour réussir. Leur succès dépendra de leur adaptation au grand circuit.
Chez les hommes, Andrew Sharpe et Andrew McCartney sont des nageurs incroyables et ils devraient rejoindre le fameux club des 8 (ceux qui profitent de l’imposition du rythme des Brownlee). Si la dynamique des courses inchangée en 2013, des tops 10 ne sont pas impossibles.
Ces deux athlètes savent que 2014 est une année très importante parce qu’ils sont sous la direction de l’un des meilleurs coachs et que la fédération désormais en eux.
2014 s’annonce comme l’année du changement et chez Trimes.org on est impatient de l’observer. Évidemment, si le triathlon pouvait à nouveau refaire son apparition sur la télévision…