Dr Trimes > Pourquoi les élites ne s’entrainent pas ensemble.

Dans le non bureau de Trimes.org, il nous arrive de recevoir du courrier des lecteurs et on vous encourage d’ailleurs à nous en envoyer. On va donc tenter d’y répondre.
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Je ne sais pas si le sujet a déjà été abordé mais il y a une chose que je n’arrive pas à comprendre… Ce sont les structures d’entraînement pour les Élites.
On a l’habitude de voir dans les sports plus médiatisés (foot, rugby, cyclisme…), les athlètes d’un même club ou équipe, s’entraîner ensemble sauf pour les compétitions internationales.

Prenons un exemple français sur la distance courte avec Sartrouville : pourquoi les Brownlee ne s’entrainent pas avec Gomez, Hauss, Mola et compagnie ?? De même, J. Fillol entraîne Mola, Hauss, Jones, Murray… Alors que certains ne sont pas dans la même team…

Si tu peux m’éclairer… 
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Merci pour cette question. En fait, il ne fait jamais oublier que le triathlon ITU est un sport extrêmement fédéré. Les fédérations dépendent du succès de leurs athlètes sur la scène olympique et internationale. Cela signifie que les athlètes élites doivent se battre pour être dans ces structures et donc être financé. Sans le soutien financier de leur fédération, ils devront se rabattre sur les clubs en Allemagne ou en France qui offrent des primes aux résultats ou faire des courses lucratives extérieures à l’ITU.
Présentement, ceux qui réussissent financièrement sont avant tout ceux qui ont fait ou feront les jeux olympiques. C’est généralement le seul vrai moyen d’avoir une valeur avec les sponsors. Si on prend des nations fortes comme l’Australie, la France, la Grande Bretagne etc… cela signifie que d’excellents athlètes seront laissés de coté. Pour Londres, on a vu des Emma Snowsill, Tim Don ne pas obtenir leur place sur le ponton.
Cela signifie que la signifie est pour certains avant tout entre ceux d’une même nation. Par ce fait, de plus en plus, on a vu des structures nationales exploser où les athlètes ne voulaient plus s’entraîner avec les autres par peur de leur permettre de perdre l’ascendant.
Un partenaire d’entraînement reste un adversaire. Certains acceptent d’avoir une sorte de référence sachant que le succès dépend uniquement d’eux et d’autres ont de la difficulté de contrôler leur émotion.
En fait, chaque athlète est différent. Certains sont très confiants et ont besoin de s’entraîner avec d’utiliser les autres pour progresser. Un exemple parfait et l’invitation de Varga par la fédération britannique. Il était reconnu comme le meilleur nageur du circuit. En partageant ses entraînements avec les Brownlees, il leur a permis de devenir dominant en natation et Varga est aussi devenu un meilleur coureur.
À l’opposé, il y a des athlètes qui restent très secret comme Gomez qui ne semble pas avoir besoin de s’entraîner dans un squad. Et on a aussi vu des athlètes ne pas progresser en ne s’entrainant pas dans un environnement compétitif.
Il n’existe donc pas vraiment de consensus sur la meilleure façon de faire. On peut par contre dire que les fédérations laissent les athlètes choisir si elles considèrent le coach compétent.
Dans le cas des clubs. Il faut comprendre que pour les athlètes étrangers faire des FGPs c’est avant tout un moyen de financer leur séjour prolongé en Europe. Les clubs sont secondaires pour ces athlètes parce que c’est avant tout leurs résultats internationaux qui établiront leurs valeurs.
D’après nos sources, les athlètes établis ne restent pas avec leurs clubs. La raison est que le sport s’est tellement professionnalisé dernièrement est qu’ils ont besoin d’avoir un environnent de haute performance qui est très contrôlé. Un coach dédié, des structures (piscine, entraînement en altitude etc…), des physios, une planif personnelle, et un groupe d’athlètes avec qui ils se sentent bien. Sans oublier qu’ils ont très souvent des calendriers et des objectifs très différents.
Les squads semblent donc être la recette magique du moment. En fait, même là, il existe une dissidence logique puisque les athlètes sont tous différents. Ils n’ont pas tous les mêmes points forts et faibles et ils ne répondent pas tous de la même façon à la charge d’entraînement. Cette recette qui est positive pour certains mais qui peut aussi être très négative pour d’autres si l’athlète à besoin d’une intention psychologique particulière. Dans le cas du Squad de Joel Filliol ou du DSquad (Darren Smith), il n’y a généralement pas plusieurs athlètes de la même nationalité.
Certains coachs/DTNs sont très conscients de cette dualité où l’athlète peut se perdre dans un squad trop compétitif. Mais si cela peut paraitre caricaturale, ils considèrent généralement cela comme la loi de la jungle et l’acceptent. Pour être juste, certains sont aussi assez impliqué pour éviter les conflits et savoir séparer les athlètes à l’occasion.
Généralement, tout cela évolue très rapidement avec les jeux qui approchent. Tout le monde est à la recherche de la nouveauté qui les fera progresser. Mais le consensus pourrait ne jamais arriver. Selon notre croyance, il est très difficile d’être un bon coach, pas au niveau de la planification mais pour éduquer un athlète à avoir une attitude pour véritablement donner le meilleur de lui même et c’est pour cela que les squads dirigés par des coachs qui ont déjà eu du succès continueront à s’imposer.
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