La chronique de Xa’ > Le triathlon, réflexions et perspectives, chapitre final. Identité…

Le triathlète unique, identique…

Comme nous l’avons expliqué lors des chapitres précédents, le triathlète se balade un peu comme un électron libre dans le champ des pratiquants des sports d’endurance.

De par sa singularité et son originalité, il a su trouver sa place. Ainsi, notre discipline dispose aujourd’hui de son propre creusé culturel avec ses codes, ses figures, son histoire, ses héros, ses drames et ses exploits. 

Cependant, dans le magma un peu frénétique de son évolution ces 30 dernières années, le triathlon se retrouve un peu comme une « entité polymorphe ». Courte distance, longue distance, drafting ou non, aquathlon, bike and run, duathlon, Xterra… On peut vite se retrouver perdu face à des épreuves qui, au final, paraissent bien éloignées les unes des autres.

Cette spécificité, liée aux enjeux financiers de plus en plus présents dans notre discipline, entraine aujourd’hui des luttes intestines idéologiques, culturelles, voire politiques.

Ainsi, le danger que de la richesse naisse l’effritement est réel.

Malgré tout, cette diversité doit être appréhendée comme atout extraordinaire pour le développement d’une pratique qui peut, aujourd’hui, convenir si ce n’est à tous, en tout cas, à bon nombre de personnes.

La maturité sportive et culturelle du triathlon passe par cet effort de rassemblement et non par des luttes d’influences entre les instances qui régissent notre sport. Elle passe aussi par plus d’écoute, de tolérance et de « plasticité » de la part de l’ensemble des pratiquants. Alors, arrêtons un instant d’opposer « le long » et le « court », les « ITUiens » et les autres. Essayons de démystifier un peu notre sport pour le percevoir dans sa globalité afin d’en accepter les aspérités.

De la diversité doit naître la richesse, l’invention et pourquoi pas le miracle d’une discipline qui serait capable de réussir cet improbable grand écart technique, culturel, symbolique et idéologique entre l’ensemble de ses pratiquants d’où qu’ils viennent et quelles que puissent être leurs aspirations.

Savoir cultiver sa singularité, c’est être capable d’accepter d’avoir des référents. Être en mesure de s’identifier aux autres modes de pratiques, aux autres perceptions de notre discipline, voire aux autres sports…

Rechercher à être unique n’a de sens qu’à partir des mêmes références compréhensibles par tous. Être unique tout seul dans son coin ne sert à rien. Ce n’est plus être singulier, c’est se ghettoïser.

Trouver son identité c’est donc être à la fois unique et identique. 

Pour conclure, le triathlon, entre fierté, modestie et optimisme.

Fierté…         

Ce sport est aujourd’hui un « beau sport », dans le sens où il crée sa propre culture dont les codes sont à même d’influencer un ensemble important de pratiques.

On peut être fier d’affirmer qu’aujourd’hui, le triathlète est souvent cité en exemple lorsque l’on évoque les valeurs d’effort, de franc-jeu, et de dépassement de soi. 

D’un point de vue esthétique, c’est aussi le cas. La plastique du triathlète répond bien aux canons de l’esthétique actuels : un mélange de force et de légèreté. De plus, la composante technique du triathlon et son aspect « pluriel » avec la combinaison de trois sports jugés antinomiques par le profane, lui confèrent une dimension symbolique importante et le rendent attrayant.

10736229_10152798092644174_1117064620_nModestie…

Elle doit être notre souci permanent, car, pour le profane, le triathlon avec toute la symbolique des images qui lui sont associées entraîne souvent des commentaires d’admiration excessifs à l’égard de nos « exploits ».

La tentation est grande alors de succomber et d’en rajouter encore au risque de se perdre et d’oublier soi-même que ce sport est au final un sport accessible à tous et que surtout, il n’y a rien de particulièrement glorieux à finir un triathlon, fût-il un Ironman. Notre sport est arrivé à maturité, il ne faut pas « bruler nos idoles » certes, mais ce qui a été fait ne pourra plus l’être, il faut faire évoluer nos challenges… Le meilleur des challenges étant certainement d’évoluer vers une pratique dépoussiérée de ses images un peu ringardes du héros vainqueur dans la souffrance.

Le triathlète moderne ne doit plus ressembler à Hercule qui s’arrache à la terre et aux éléments, mais à Hermès qui file comme le vent avec ses sandales ailées.

Optimisme…

Il suffit de jeter un œil sur l’année écoulée pour s’en persuader. Même si cela n’est pas tout, on peut mesurer la santé d’une discipline à la qualité de ses champions. Le triathlon à la très grande chance d’en posséder une multitude dont les valeurs morales et sportives sont exemplaires. Ils traduisent la vitalité de notre sport, sa perpétuelle évolution et sa progression constante. Ce qui est marquant, c’est que, depuis le début de son histoire, notre discipline a su se régénérer et compter sur de véritables icônes pour la représenter.

Le triathlon fait-il de beaux athlètes et de grandes personnes ou alors les esprits fertiles, les forces mentales exceptionnelles se trouvent-ils naturellement attirés par le triple effort ?

La vérité est sans doute un peu entre les deux… Elle nous garantit encore de belles joutes à l’avenir soyons en sûr.

4 commentaires
  1. C’est vraiment parler pour rien dire !Avec des références pseudo-mythologiques glanées ça et là, le comble de l’autosatisfaction étant ça : « Le triathlon fait-il de beaux athlètes et de grandes
    personnes ou alors les esprits fertiles, les forces mentales
    exceptionnelles se trouvent-ils naturellement attirés par le triple
    effort ? »

    Ridicule.

    Sportivement, Benj’

    1. Merci pour ton analyse critique constructive et merci d’avoir eu le courage de lire l’article jusqu’au bout. Au delà, merci de l’intérêt que tu protes à TRIMES.
      Sportivement, Xav’