Equipe de France 2015. Garçon et filles, le grand écart…

Après un long hiver à ronger notre frein pour nous autres et à s’entraîner pour nos élites, les 1ere courses internationales pointent déjà le bout du nez. A moins de trois semaines de la 1ere grande échéance internationale sur la world cup série d’Abu Dhabi, il est temps de faire une petite revue d’effectifs des forces française. 2015 étant une année charnière comme toutes les années pré-olympiques, quelles sont les chances tricolores, et surtout, quelles perspectives à 17 mois de J.O ?

Deux poids, deux mesure ?

Aurélien Lescure représentera la Turquie à partir de 2016 (avec un passage obligatoire sous ITU). Est-ce qu’une nation comme la France peut se passer d’un athlète régulièrement sur les podiums en coupe du monde depuis plusieurs années? Tout cela est à matière de débats, mais la FFtri n’a pas non plus des ressources infinies et on serait les premiers à lui reprocher si elle retardait l’éclosion de la relève.

Aurélien, comme Etienne Diemunsch, a bien roulé sa bosse depuis quelques temps un peu partout, pour faire son trou, patiemment et sans jamais recevoir d’aide de la fédération. Etienne a obtenu in extremis les faveurs de nos responsables techniques. Sur quels critères objectifs? Malheureusement, nous ne sommes pas dans le secret des dieux, il est donc difficile à dire tant les deux athlètes sont proches sur le plan des résultats comme sur leurs caractéristiques en course… Dans les deux cas, la natation est leur limiteur.

Si on peut se réjouir de voir l’Auvergnat intégrer enfin le groupe restreint concocté par nos cadres techniques, laisser filer Aurélien est risqué mais compréhensible… Cette problématique révèle avant tout l’incroyable densité de la relève actuelle.

2014, un coup d’épée dans l’eau ?
La saison qui vient de s’écouler aura été bien étrange pour les français sur les épreuves internationales. David Hauss blessé une bonne partie de l’année, Pierre Le Corre en méforme quasiment toute la saison, l’accident de Laurent Vidal, la retraite internationale de Tony Moulay… Bref, c’est presque l’équipe de France dans son ensemble qui s’est retrouvée sur le flanc.

L’occasion rêvée pour lancer et tester des nouveaux talents ? A priori, cela n’a pas vraiment été l’avis de nos responsables bien frileux qui vont accorder quelques tickets plus ou moins longtemps avant les courses et à doses homéopathiques tout au long de la saison. Ceci aura pour conséquence de transformer ces « chances », en véritables « guet apents » pour les athlètes mis dans la situation inconfortable de devoir performer à échéance brève sans planification au préalable de leur objectifs sur les courses les plus relevés au monde… Une paille !

De fait, la seule vraie satisfaction sur WTS sera l’année pleine et sans blessure de Vincent Luis. Le sociétaire de Sainte Geneviève a sans conteste franchit encore un cap cette année. Il ne lui manque plus grand chose pour rivaliser avec le top du top, on est en droit d’espérer que ce sera très bientôt le cas…

Outre la satisfaction Vincent Luis, il convient de signaler l’apparition remarquée de Dorian Coninx et Raphaêl Montoya au plus haut niveau. La France à deux champions du monde dans ses rangs… Il faut remonter à 2000 et les victoires d’Olivier Marceau et Fred Belaubre pour voir un tel bilan aux « Monde », ne boudons pas notre plaisir.

Saison 2015, pas le droit à l’erreur ?
Au regard du potentiel français, nous n’aurons donc pas réellement pu voir à l’œuvre l’ensemble de nos talents sur ces courses de haut niveau en 2014.

Si on analyse la start list de la 1ere manche WTS dans moins de 3 semaines, il apparaît que la France se lance complètement dans la bagarre cette année et c’est tant mieux !

A un an et demi de l’échéance olympique, la stratégie fédérale s’oriente donc sur un collectif d’athlètes comprenant Luis, Hauss, Coninx, Diemunsch, Montoya, Pujades, Le Corre et Raphaêl. Ce dernier, au vu de sa saison 2014, semble être « en sursit », et la course d’Abu Dhabi fait d’ores et déjà office de « dernière chance » pour le sociétaire de Poissy.

Le sentiment est que Luis, Le Corre, Hauss et peut être Coninx, de part leur statu ou leur ancienneté selon les cas, semblent « protégés ». Pour les autres, chaque course s’apparentera à une véritable guerre où l’objectif sera de terminer le plus haut possible dans le classement et… de préférence devant les autres « frenchis ». Au cœur de cette guerre fratricide, il sera intéressant d’observer Lescure et son maillot « ITU »… il sera aussi très enrichissant d’analyser les dynamiques françaises sur les courses. Y aura t il des stratégies collectives ? Cela ne sera sans doute pas le cas, on s’attends à voir davantage chaque athlètes jouer sa propre carte, ce qui risque de nous donner quelques situations plutôt cocasses !

En ce début 2015, ils sont donc huit. Il paraît peu probable de voir un autre athlète intégrer ce collectif d’ici Rio (même si on peut rêver au retour d’un Laurent Vidal… ). La France aura très certainement trois dossards chez les garçons. L’année qui va suivre va être riche d’enseignements pour savoir quelle sera la stratégie française pour Rio. Y aura t il un leader et des « domestiques », deux leaders ? Ou trois leaders sans préférence ni stratégie collective comme ce fut le cas à Londres avec un résultat remarquable certes mais sans médaille au final ? Les prochains mois devraient nous permettre d’y voir plus clair, mais a priori, la France s’oriente sur une sélection au « mérite pur », c’est à dire, sans domestique.

Les filles, entre contradiction et ambition…
Le bilan 2014 au plus haut niveau est rapide à faire pour nos tricolores… Il est famélique.

Sur les WTS, Emmie Charayron et plus encore Anne Tabarant auront bien souffert tout au long de l’année. Une année qui était l’occasion de lancer ou de relancer des athlètes en profitant des dossards de Jessica Harisson. La direction technique en a décidé autrement et aujourd’hui, une seule certitude s’impose: il va falloir ramer pour ramener trois dossards pour Rio 2016.

Cette année, sur le plan international n’est pourtant pas si négative. Audrey Merle et Léonie Periault ont montré tout leur potentiel sur coupe du monde et sur grand prix. Alexandra Cassan-ferrier a été intraitable sur coupe d’Europe et solide en grand prix et sur la seule coupe du monde à laquelle elle a participé. Enfin, Cassandre Beaugrand, malgré son jeune âge, semble en mesure d’arriver « à temps » pour 2016.

Alors, dans ces conditions, on peut légitimement penser que l’année 2015 sera un meilleur cru pour les françaises. On espère voir rapidement Léonie, Alexandra, Cassandre et Audrey venir prêter main forte à Emmie et Anne afin de provoquer une saine émulation entre les filles dans la perspective d’une qualification olympique. Il y a du talent chez ces demoiselles. Si ont leur donne l’occasion de saisir leur chance sur WTS, je reste persuadé que la France pourra à nouveau briller aussi chez les femmes et que nous aurons trois dossards sur le ponton de Rio.

Malheureusement, il n’y aura qu’une seule fille au départ de la course d’Abu Dhabi. Emmie Charayron étant encore en période de préparation en nouvelle Zélande en compagnie d’Alexandra Cassan-Ferrier et d’Andrea Hewitt et sous la houlette de Laurent Vidal, son dossard bénéficiera à Audrey Merle. MAJ, Cassandre Beaugrand est rentrée (liste d’attente).

Entre concurrence et émulation, souvent la frontière est bien étroite… C’est aussi cela le haut niveau !

 

 

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