Le chronique de Xa’ > Les chevaliers de la table ronde… ITUpoésie

L’autre jour, je suis tombé sur une photo des frères Brownlee. Les deux gaillards semblaient se trouver quelque part dans les « Highlands », sous un ciel gris, au cœur d’une nature hostile. La pluie était tombée il y a peu, ou alors, cela allait ne pas tarder. Sur leur vélo, Alistair et « Johnny » tout en roulant, prenaient la pose, comme ça, au milieu de nulle part. Ils avaient l’air de deux chevaliers sur leur monture, prêt à aller au combat quelle qu’en soit l’issue.

Cette image singulière m’a renvoyé à ma jeunesse. Celle où, comme beaucoup, je jouais à être ce genre de chevalier. Lancelot du Lac de préférence…

Terres brulées aux vents… 😉

Je ne suis jamais allé dans le Yorkshire, ce que j’en sais, je ne le connais qu’au travers des récits des amis qui y ont séjourné. Ce que j’imagine, je ne l’ai vu qu’en photos. Elles donnent toutes l’impression qu’il n’y a pour ainsi dire « pas grand chose ». Des collines, de la rocaille et des routes cabossées qui la parcourent…. Quelques lacs à l’eau aussi noire que de l’encre. Peut être parfois des maisons typiques ça et là, juste ce qu’il faut pour venir se réfugier en cas de tempête et se réchauffer avec un bon thé où, plus probablement un Irish coffee ou un grog bien chaud.

Que cela doit être dur de s’entraîner par là haut, tous les jours trempé jusqu’aux os ou presque. Balayé par les vents froids qui descendent de Scandinavie ou arrivent de l’atlantique. On imagine qu’aucune des sessions ne doit être facile dans cet environnement. On imagine aussi que pour y survivre en tant que sportif de haut niveau, il faut être un véritable rocher. Dans le corps et dans l’âme.

Le yorkshire façonne les chairs et endurcit les êtres c’est certain. Si vous n’êtes pas à la hauteur, il vous dévore en quelques semaines, vous lessive, vous essore comme un énorme lave linge pour vous rejeter telle une vulgaire serpillère.

Là bas, vous ne croiserez que des athlètes braves et sans concessions. Le teint blafard, quelques tâches de rousseur ça et là, le cheveu souvent court et parfois un peu roux, la jambe velue. Là bas, les cyclistes roulent avec des garde-boue, mettent une casquette sous leur casque et ont toujours une lumière à leur vélo au cas où la nuit les surprendrait. Vous avez peu de chance de croiser un vélo de chrono, un casque à visière ou des roues au profil haut en carbone… C’est le royaume des « mulets », peut être un des seuls endroits où ce terme prend un véritable sens…

Les sentiers y sont boueux, la végétation épineuse, les pierres abrasives et coupantes comme des silex. Aussi dans le Yorkshire, vous ne trouverez aucun cycliste qui ne sache pas démonter, et remonter presque entièrement sa monture, jusque dans ses roulements.

Dans cet endroit, vous devez savoir que votre maîtrise de l’anglais ne sera que d’un recours très relatif tellement les gens parlent avec un accent qui rend la compréhension de la langue de Shakespeare incertaine. Vous devez savoir aussi que le soir, tout se passe au pub et que l’on ne boit presque que des brunes, si épaisses et denses qu’elles peuvent à elles seules, remplacer le repas d’un honnête homme du continent. Le fait d’absorber une seule de ces mixtures rendant la bouche du profane en feu et sa langue aussi râpeuse qu’une râpe à fromage.

Braveheart…

J’ai toujours perçu Alistair et Johnny comme des guerriers moyenâgeux . Je les imagine valeureux et prêts à tous les sacrifices pour assurer leur mission. Un sens de l’honneur inébranlable et une puissance redoutable… Je vois aussi un côté un peu cruel, barbare même chez eux ; entre Christophe Lambert dans Highlander et Mel Gibson dans Braveheart

Ils sont à l’image de l’univers dans lequel ils évoluent : sauvage au sens premier du terme. Et ils savent donner cet aspect à toutes les courses auxquelles ils participent… Au delà, leur côté « implacable » renforce cette image et toute la fantasmatique qu’il peut se dégager autour.

En définitive, la souffrance, ils adorent cela…. La souffrance des autres bien sûr, leur propre souffrance sans doute. Et ce plaisir un peu maso, Alistair le cultive peut être encore plus que son frère cadet.

Pour les vaincre, il faudra donc être prêt à mourir sur le champ de bataille. Il faudra être préparé à cela car eux seront prêts à le faire.

Je ne vois qu’un esprit intrépide et courageux pour y parvenir…

Je ne vois qu’un chevalier sans peur et sans reproche pour les terrasser…

Oui, c’est un français qui va les mettre à terre, cela ne peut pas se passer autrement… C’est écrit dans l’histoire de nos deux royaumes.

Qui sera notre chevalier Bayard ? J’en ai une petite idée en fait… Il faut un athlète invincible, déjà tombeur d’Anglais du Yorkshire à plusieurs reprises… Quelqu’un qui, même si il est jeune, est déjà craint et respecté de l’autre côté de la Manche, là bas, par nos « meilleurs ennemis ».

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Nous avons cet athlète, le blason du Dauphiné renversera celui des lions anglais bientôt, cela ne fait aucun doute !

Faites vos jeux ! Les miens sont faits !

13 commentaires
  1. Sur la fin j’ai cru que tu allais employer le terme de perfide Albion mais ta correction t’honore Chevalier Xavier. Pour ma part, moi qui ne suis qu’un gueux je dirais comme on le dit si bien dans le monde rugbystique  » On va leur mettre la tête dans le trou de taupe à la prochaine mêlée « .

  2. Les Brownlee ont déjà à remettre à leur place les Gomez, Mola et Murray, ils n’ont pas le temps de penser aux français..
    Vu la façon dont ils préparé et réussi Londres en 2012, sauf blessure les deux Brownlee seront suprêmes en 2016 à Rio!
    En 2020 je vois bien Cassandre Beaugrand parcontre!

      1. Cassandre Beaugrand aura son spot pour Rio, mais de là à remporter une bricole en métal: la concurrence est hyper forte chez les féminines!
        mais avec ce que Cassandre Beaugrand a fait aux cross de france le 1er mars 2015, on va y avoir du sport!

        1. Il faut quand même être prudant. La marche est très haute entre Jr et elite. Il ne faut pas oublier qu’elle devra se prouver en natation et velo sans oublier que ces le double de la distance… C’est encore loin.

  3. Brève de comptoir…
    Au fait, les brownlee ne vont pas dans les canaries pendant quelques semaines l’hiver?
    Quelle utilité de cet article?

    1. Les Brownlee passent effectivement quelques semaines dans les Canaries en hivers ! Mais je ne pense pas que ces très belles Iles espagnoles soient à l’origine de leur progression, et de leur genèse en tant qu’athlète… Les fréros et quelques autres (Bishop, Mac Namee, Bowden, Benson etc… ) ont été façonnés ailleurs, un peu plus au nord 😉 J’ai la naïveté de croire que les conditions plutôt rudes qu’ils ont vécu et vivent encore une bonne partie de l’année leur est bénéfique…

      Quant à l’utilité de l’article, à chacun de se faire son opinion… Ce n’est effectivement qu’une chronique et perso, j’aime bien tous les petits trucs et autres exercices de style qui paraissent inutiles comme ça de prime abord 😉

  4. C’est beau Xa… ça me donne envie de foutre en l’air ma télé et d’aller acheter des livres d’occas sur les quais… 🙂

  5. Moi j’aurais plutôt vu la guerre d’Espagne… Parce que dans le genre toréador sans peur et avec une précision diabolique, Don Gomez est capable de porter l’estocade fatale. Et je précise : je suis un fan des Brownlee, hein….

    1. Javier, c’est Don Quichotte… Il est sans peur c’est clair, mais je craint pour lui que ce soit vain et qu’il ne se battent que contre des moulins à vents en définitive 😉