Carnets de routes : les fitdays vu par un ostéo!

Par Matthieu Gonzalès-Bandrès

Je troque aujourd’hui mes tenues d’ostéo et de triathlète amateur contre celle d’un néo-écrivain d’article sportif, afin de vous raconter mon récent séjour sur les Fitdays MGEN.

L’ « Iron Tour » 2015 c’était 5 jours de triathlon entre Grasse et Corps (Isère) pour une cinquantaine de triathlètes « élites » et de nombreux amateurs.

Le concept est assez comparable à celui du Tour de France. Les Fitdays 2015, ça montait souvent, il faisait chaud, ça donnait les grosses cuisses, ça se courait à la fois en équipe et en individuel, on pouvait partir revêtu du maillot jaune, vert, bleu ( ?), et rouge ( ?). Rien à voir avec les Power Rangers, ici on parle de meilleur cycliste au général, meilleur individuel , meilleur nageur et meilleur coureur. Les hommes et les femmes se disputant, malheureusement, les mêmes tuniques … Le gros point noir selon moi au fonctionnement de ce classement qui favorise encore une fois la gente masculine.

L’idée est cependant innovante et ajoute du suspens à ce qu’on retrouve habituellement sur nos championnats fédéraux. On se prend facilement au jeu des pronostics en prenant en compte l’exigence du parcours vélo, la distance en natation et bien sûr le dénivelé de la partie pédestre!

Une cinquantaine d’athlètes élites et un bon nombre d’amateurs se sont donc livré bataille durant une petite semaine sur la route Napoléon. « Il radote » me direz-vous, et vous avez raison, même si c’est totalement volontaire. Nous avons la chance de pratiquer un sport où les amateurs peuvent se mêler à leurs idoles et je trouve que cela mérite d’être souligné. Le « Fit » entretient cette belle mixité qui fait aussi la richesse de notre sport.

Bref … Passons au menu de la semaine.

L’apéritif est servi entre Golf Juan et Grasse sur un format M. La Provence a réservé ses plus beaux atouts pour l’occasion : les grillons, l’accent de ses habitants, l’eau chaude de la Méditerranée et la chaleur. On se croirait presque en vacances, sur le village. A vélo cela a l’air d’être une autre paire de manche car la canicule fait des ravages. Près de 40°c pour un apéro plus que déshydratant qui laissera des marques chez tous les concurrents. Après un parcours assez sélectif où les triathlètes se mêlent à la circulation, la course à pied se fera dans les ruelles grimpantes de la ville aux parfums.

On remarque facilement aux visages des coureurs qui sont alors dans la piscine des enfants, capots grand ouverts, que certains se questionnent sur la suite des évènements. D’autres débriefent de leur bonne stratégie de course : « J’avais prévu un bidon sur le bike, c’était peut-être un peu juste » ou « mauvaise idée que de drafter les voitures de touristes, ils cherchent trop leur route, j’aurais dû regarder les plaques ». Les athlètes ont en effet dû se frayer un chemin à travers la circulation durant quelques jours. Vous imaginez bien qu’il est difficile de bloquer 5 parcours vélos dans toutes les villes qu’ils traversent durant tout l’évènement. La sécurité y est parfois un peu précaire pour les moins bons, qui eux ne sont pas forcément accompagnés des motos, mais cela peu donne de la singularité à l’évènement.

Les participants adultes et enfants, qui avaient une initiation quotidienne au triathlon sur le village du Fit, ont ensuite pu déguster LES plats de résistance entre Castellane, Sisteron et Grenoble. Deux Sprints et un autre format M pour apprécier le milieu du menu. Je ne sais pas si vous connaissez le coin, mais les paysages, et donc les parcours y sont magnifiques. Nous sommes à l’ouest du Parc National des Ecrins, flirtons un coup avec les bords du Verdon, un coup avec la Durance et évoluons dans les lacets montagneux du coin. L’organisation a bien choisi le lieu : on peut facilement nager dans des lacs très propres comme le Castillon ou celui de Laffrey puis rapidement s’élever sur la route. Les parcours tracés étaient donc « extrêmement exigeants et mieux valait être solidement préparé pour enchaîner les 5 jours », c’est ce qu’en a pensé Aurélie G., qui évoluait sous les couleurs du team Grappy Montpellier.

La fatigue générale rend l’atmosphère extrêmement plaisante, c’est en tout cas ce qu’on peut observer entre triathlètes et membres du staff externes à l’organisation. Le fait d’assister à quelques prises de bec entre bénévoles, bien explicables par la fatigue que peut générer une telle organisation, n’entache en rien la sympathie générale qu’on peut ressentir.

On voit les gens se rapprocher, s’encourager et partager leurs calvaires. Tout le monde se retrouve de jour en jour : et on a l’impression d’appartenir à une petite famille. C’est l’autre côté très sympa de cette petite semaine. Ce fût en tout cas mon ressenti en tant que membre du « staff » de cette édition et cela m’a donné envie d’être de l’autre côté l’année prochaine pour tout vous avouer. Peu importe la circulation, les couacs de l’organisation : l’épreuve est à prendre telle qu’elle est. Comme on dit « c’est le jeu ! ».

C’est d’ailleurs ce que j’ai fait, pour me faire plaisir certes, mais aussi pour voir ce que l’évènement avait dans les tripes, de l’intérieur, ce qu’il pouvait procurer et comprendre ce que c’était que d’évoluer dans un tel paysage.

Dernier jour, dessert : deux XS enchaînés pour ceux qui feront le parcours en moins de 1,25% du temps du vainqueur de la première manche (j’espère n’avoir perdu personne !). Le second départ se fera sous la forme d’une poursuite. Format hyper attractif : tout le monde se prend au jeu et on devine déjà quelques stratégies de course.

L’épreuve est complète et le parc à vélo paie l’addition du succès. Peu importe ! Le cadre fait tout oublier : entre deux tasses d’eau claire et propre on peut respirer en admirant les montagnes qui entourent le lac de Corps, on apprend du placement des élites par rapport à la situation de la première bouée, on apprend des coups de talon qu’on prend dans le nez qu’on est parti un peu vite, on voit à quoi peut ressembler un départ de haut niveau, on « profite » !

Dès la sortie de l’eau on s’élève, pour quasiment 6 kilomètres avant de redescendre, à tombeaux ouverts vers un parcours pédestre qui grimpe encore. Avez-vous déjà vu un XS comme celui-ci ?

Où le véritable débutant qui décide de s’aligner sur une distance très courte peut croiser Fred Beaubre, Aurélien Lebrun, Anne Tabarant, Charlotte Morel. Un triathlon accessible à tous qui permet de faire un peu de grimpette dans un décor magnifique … J’ai une très maigre expérience en triathlon, mais je n’en connais pas beaucoup des comme ça.

C’est ce que je retiens de ces Fitdays MGEN 2015, qui méritaient un petit texte par leur originalité. Si par hasard vous vous inscrivez, attendez-vous à des surprises, des parcours atypiques, une organisation à part et éventuellement quelques déboires. Mais n’est-ce pas aussi pour cela que vous pratiquez ce sport ?

Liens des résultats :

http://www.klikego.com/resultats/triathlon-xs-corps-2015/1417560004572-8

http://www.klikego.com/resultats/triathlon-m-laffrey-grenoble-2015/1417560004572-4

http://www.klikego.com/resultats/triathlon-s-castellane-2015/1417560004572-3

 

 

 

 

 

 

 

 

1 commentaire
  1. Mouais, franchement televisuellement ca rend pas grand chose… mis à part cette étrange sensation qu’il n’y a personne (que ce soit dans le nombre d’inscrit ou le public). Personnellement je trouve l’idée plaisante mais c’est tristounet de voir aussi peu de monde..

    Petit coup de gueule tout de même quand on voit nos athlètes élites se moquer éperdument du règlement en draftant sur un cd justement sans drafting… Ca montre la droiture des bonhommes… Certain me diront de pas tirer de conclusion trop hâtive, mais sérieusement ca fait chier quand on voit ça !