Pourquoi le changement c’est rarement maintenant

Un athlète de l’équipe de France nous a avoué récemment que cela faisait des années qu’il luttait contre des petits défauts en natation. Il avait beau enchaîner les longueurs de bassin, en y pensant à chaque mouvement, séance après séance, coach après coach, … rien n’y faisait : les défauts demeuraient, intacts.

Ne vous est-il jamais arrivé, à vous aussi, de vouloir absolument obtenir ou changer quelque chose ? D’y penser, très fort, souvent… et d’obtenir exactement le résultat inverse ?

Il est peut-être temps d’arrêter de se taper la tête contre les murs et de comprendre pourquoi votre façon de procéder ne fonctionne pas.

1/ Le bénéfice secondaire

Derrière tout comportement non productif se cache une intention positive aussi appelée «bénéfice secondaire». Dans le cas de cet athlète, quel bénéfice pourrait-il tirer inconsciemment de ces défauts en natation ? Nous lui avons posé la question.

Il fut le premier surpris de sa réponse très spontanée :

« Mes défauts qui sautent au yeux en bassin, étonnamment peuvent m’avantager en eau libre, surtout s’il y a du contact. Ils me donnent une adaptabilité gestuelle. Ma tête qui balance me permet d’être apte à tous les scénarios pour visionner la course ou fuir le contact. Mon absence de battement, me permet de gagner en fraîcheur pour le reste de la course et m’extraire avec la seule force des bras. Enfin ça me permet aussi de gagner facilement en vitesse en plaçant seulement un battement plus régulier si je dois m’extraire du paquet ou rattraper celui qui m’échappe. »

Vu sous cet angle, on comprend mieux pourquoi il n’arrivait pas à modifier ses défauts : les bénéfices secondaires lui semblaient, inconsciemment, bien trop précieux pour risquer de les perdre avec une nage «parfaite».

2/ « Succes need no excuse »

Le bénéfice secondaire peut parfois prendre une forme plus sournoise, aussi appelée excuse. Explication.

Les excuses du type « je ne me suis pas entrainé depuis 1 mois », « je crois que j’ai un début de gastro », « j’ai mangé un pot de Nutella par semaine en vacances », « j’ai fait la fête toute la nuit hier, ça va être dur sur le vélo ce matin »… ne sont que des bénéfices secondaires déguisés.

Où se cache le bénéfice dans toutes ses excuses ? Elles nous évitent de faire face à notre nécessité de changer si les résultats n’étaient pas là. Nous préférons donc souvent une mauvaise excuse à une réelle remise en question.

Car changer, c’est compliqué et ça demande des efforts. Et on ne produit des efforts que si on est intimement convaincu que le jeu en vaut la chandelle. Pour cela, il faut être persuadé que le gain obtenu sera bien supérieur aux bénéfices secondaires actuels.

3/ « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » – Mark Twain

Le dernier frein au changement, c’est la peur de l’échec. Qu’est-ce qui me garantit rationnellement que je vais réussir à changer ? que je vais réussir à installer ce nouveau geste, cette nouvelle alimentation ou ce nouvel entraînement ? Rien, si ce n’est la foi que je décide de placer en moi.

Car bien avant nos adversaires ou notre entourage, nous sommes souvent notre première limite à ce que nous pouvons réaliser. Il ne s’agit pas ici de confiance en soi, mais de détermination pure, de faim, de rage au ventre.

Alors : bénéfices secondaires ? excuses ? ou encore peur d’échouer ? C’est le moment de faire le bilan des freins que vous avez créés. Heureusement le passé n’est pas le futur. Aujourd’hui vous pouvez prendre la décision de changer vraiment.

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