Se fait trimer – Thierry Sourbier dans l’objectif

Comme ses 30 000 followers, vous avez surement déjà souri à ses petites phrases si bien envoyées sur Onlinetri. Et si un jour vous avez vibré devant une vraie belle photo de triathlon, c’est sans doute qu’il n’était pas loin. Chasseur de nos petits défauts et de nos grandes émotions, Thierry Sourbier est un acteur incontournable de notre sport. Un homme de l’ombre que nous avons souhaité mettre, pour une fois, un peu dans la lumière.


 

Comment as-tu découvert le triathlon?

J’ai toujours aimé l’endurance. A 17 ans je fais mon premier semi, pour le plaisir. Je découvre le triathlon quand je suis étudiant, mais je n’ai pas d’argent pour m’acheter un vélo. Il faudra que j’attende de sortir de mon école d’ingénieur pour me l’offrir.

Ta première participation c’était quand?

Dans les années 97/98. Je travaille aux Etats Unis. T’es jeune, t’as pas de copine, alors tu fais du sport (rires).

Et les premières photos de triathlon?

Je rentre en France en 2001. Je prends assez vite la présidence du club de tri de Nantes. La photo a toujours été ma passion, mon hobby. Tri magazine avait besoin d’un photographe pour illustrer des piges, je me suis lancé.

Comment est né Onlinetri?

Sur chaque course je prenais des milliers de photos, et il y en avait seulement quelques unes qui paraissaient. Onlinetri est donc né de cette frustration de ne pas pouvoir partager tous les bons clichés. Avec l’entraîneur du club nous avons eu l’idée de créer un site pour présenter mes photos (et faire du coaching en ligne). On a lancé Onlinetri en 2002… C’était il y a 14 ans!

A quel moment tu ne fais plus que ça?

J’ai eu pendant de nombreuses années une double vie! La semaine j’étais consultant informatique et le weekend je me transformais en photographe, en gestionnaire d’Onlinetri. Tout cela me demandait beaucoup d’énergie. Puis en 2007, mon client principal me lâche du jour au lendemain. Ma femme est enceinte. Je décide de donner la chance à ce qui me plait vraiment: la photo et Onlinetri. Aujourd’hui le pari est réussi puisque c’est ma seule source de revenus.

Et si tu devais choisir entre la photo et le triathlon?

Ma passion c’est la photo. C’est à travers elle que j’essaye de magnifier l’épreuve, de la montrer sous son meilleur jour. Ce n’est pas parce que tu shootes un ironman que les photos sont forcément belles. Avec la photo on ressent les efforts des athlètes, qui ne sont jamais plats ou banals. Et c’est toujours cette passion qui m’anime aujourd’hui: celle de magnifier l’action. Toutes les photos servent un objectif. Leurs valeurs ce n’est même pas mon propre regard mais l’histoire qu’elles racontent.

Est-ce que tu shootes d’autres sports?

Je reste un passionné de sport au sens large. En ce moment je me lance dans le crossfit! J’aime découvrir de nouveaux univers. Et puis à 40 balais, tu es toujours là pour apprendre. D’ailleurs quand je me prends une grosse bâche sportivement, je fais direct un peu d’infographie pour rire de moi et partager avec les autres. Je fais ce que j’aime. Ca a toujours été le but. Et s’il le faut, je me réinvente.

Est-ce que tu peux nous donner ton top 5 et nous expliquer pourquoi tu as choisi ces photos?

Par esprit rebelle je vous en mets 6…

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“C’est l’une de mes premières photos studio, qui m’est suffisamment chère pour que je l’aies choisie comme carte de visite… Elle illustre pas mal de choses pour moi: le sport, la famille, la vie :)”

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“Nice 2011 : Là c’est juste un pur kiff perso: avoir emboîté le pas de quelques zygotes anglais et espagnols lors du GP de Nice en 2011… avec tout mon matos j’ai tenu 13 ou 14 secondes je crois, c’est très court et très long à la fois. Tu te dis que ça serait chouette de pouvoir tenir cette allure 5km mais finalement rapidement un reflex de survie te dit de t’arrêter car tu as sûrement assez de « bonnes » photos dans la boîte ;)”

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“Triathlon International de la côte de Beauté 2013: Etre photographe de sport outdoor a ses bons et mauvais cotés. Quand il pleut ça peut donner de super photos mais c’est pas top pour les appareils. Les conditions sont généralement très bonnes à Royan mais pas ce jour là… j’ai 3 boîtiers qui ont pris l’eau et c’est la seule fois ou j’ai du déclarer « Game Over » avant la fin totale d’une épreuve.”

Crowd and media capture the finish of Sebastien Kienle at the 2014 GoPro Ironman World Championship in Kailua-Kona, HI on October 11, 2014.
Crowd and media capture the finish of Sebastien Kienle at the 2014 GoPro Ironman World Championship in Kailua-Kona, HI on October 11, 2014.

“Kona 2014 : Là où tu comprends vraiment que les choses ont changé… en d’autres temps on applaudissait.”

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“Triathlon du Salagou 2015 : Jouer avec les lumières dans des cadres superbes avec des athlètes qui ne font pas semblant, ça c’est du pur plaisir ;)”

Athletes during the run leg of the inaugural 2015 Ironman France Vichy in Vichy, France on August 30th, 2015
Athletes during the run leg of the inaugural 2015 Ironman France Vichy in Vichy, France on August 30th, 2015

“Ironman Vichy 2015 : Quand il fait chaud en tant que photographe “qui cavale » on se sent rapidement comme ce concurrent sauf que la douche avec le matos n’est pas préconisée 😉 😉 (Royan 2013 m’aura appris quelques trucs 😉 ). Couvrir un 70.3 et un IM le lendemain a été en soi un beau défi, avec la chaleur qui a pimenté un peu l’affaire. Je tire cependant mon chapeau à Gaël et Amandine et à travers eux à tous les organisateurs d’épreuves, mon travail est « facile » comparé au leur!!”

1 commentaire
  1. Yes, en tant que photographe et triathlète, bah j’adore son travail triplement du coup (1+1=3, c’est bien connu).

    Bravo à lui pour la qualité de son travail (photo et OT)