L’Alpsman, bientôt au Top?

Assez souvent comparé à un « Norseman » à la française, L’Alpsman construit petit à petit sa propre renommée. La deuxième édition se tenait ce week-end du 10 Juin 2017 sur les rives de la petite ville de Saint-Jorioz, au bord du Lac d’Annecy.

Il est 5h30 du matin et vous venez de sauter du pont du MS Libellule sous un air de musique stressante, à l’image des bijoux d’Hans Zimmer. L’ambiance est moins pesante qu’en Norvège et c’est tant mieux: celle-ci semble propre à cette course. L’eau est à 20° mais elle étonne plus par son turquoise pâle matinal que par sa chaleur. Les 250 participants vont calmement se placer entre les deux bouées cubiques qui symbolisent la ligne de départ puis la corne de brume sonne le glas de l’attente des triathlètes et des quelques accompagnateurs qui ont eu la chance d’être tiré au sort pour aller sur le bateau.

C’est parti pour 15h d’effort en moyenne

Le programme est dantesque puisque la partie vélo, déjà extrêmement compliquée, sera ponctuée par un marathon dont l’arrivée est donnée 1500m plus haut, au sommet du Semnoz. Plus de 5800m de dénivelé total (4300 + 1500), c’est la difficulté qu’offre cet évènement.

Pas étonnant de constater un nombre important d’abandons, d’autant que la chaleur a rendu l’édition 2017 incroyablement difficile. Le côte « extrême » fait d’ailleurs l’unanimité.

Côté organisation, on note une équipe plutôt efficace, très accueillante et surtout particulièrement impliquée. Du retrait des dossards à la récupération des différents sacs de ravitaillement vous serez guidés et bien informés par l’équipe de bénévoles.

Petit bémol sur le temps de briefing, néanmoins clair et très complet, mais ne permettant pas de quitter le site assez tôt, la veille de la course

Les ravitaillements vélo sont très fréquents et permettent un arrêt tous les 20 kilomètres environ pour ceux qui désirent recharger les poches en produits Powerbar (partenaire de l’évènement) mais aussi en fruits, fromage, gâteaux salés, eau et boisson isotonique. Rythme à notre avis idéal étant donné qu’on ne part pas extrêmement chargé vu le dénivelé.

Dommage que la marque ne fournisse pas de bidon: le remplissage de ceux des participants ne semble pas permettre une circulation optimale aux stands. Quid du même système à 400 participants?

Petit manque de ravitaillement sur l’ascension vers le Semnoz

Le parcours est clairement le gros « plus » de cette course. Après avoir nagé pendant que le soleil vous devançait sur l’ascension des différents sommets de la journée, vous prendrez le chemin du col de Leschaux et du Semnoz qui vous offriront des vues imprenables sur le lac et le Mont-Blanc au petit matin. La course a cette possibilité de mêler l’extrême difficulté au plaisir d’évoluer dans des cadres somptueux: je pense que c’est en partie ce qui fait son charme.

L’équipe de l’Alpsman a également eu la bonne idée d’associer son évènement à des symboles forts, qui susciteront certainement l’envie de s’y inscrire et d’aller au bout.

Le tournant consiste en une barrière de temps de 12h de course que vous ne pouvez dépasser, à l’issue de 25 kilomètres de course à pied, sans quoi vous ne pourrez pas prendre le départ de la grimpette vers le Semnoz, et donc prétendre au titre de « Top Finisher ». Ce « cut » est symbolisé par le fait de sonner une belle et grosse cloche, visible par tous au moment du briefing. Concept intelligent et motivant mais pouvant également provoquer de la frustration et potentiellement, des abandons lors de la partie pédestre.

Le sujet devient d’ailleurs philosophique et questionne sur l’intérêt de « laisser » des triathlètes évoluer sur une course au delà de 16-17h de course … Bien sûr il y a l’accomplissement personnel, le goût du défi relevé, devenir « Lake Finisher », en bas, mais certaines visions d’athlètes esseulés en bordure de lac à 23h me laisse un peu perplexe.

L’Alpsman est un bel évènement, à priori créé par des passionnés désireux de sortir des sentiers battus des « grosses organisations » en créant quelque chose d’étonnamment difficile, moins accessible, basé sur des symboles forts et l’image d’une magnifique région.

L’Alpsman a finalement son identité, et, j’en suis sûr, grandira en s’améliorant encore.

Website: http://alps-man.com/fr/

 

Crédit Photo: Activ’Images / Alpsman

 

 

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