Compte rendu Goofy Challenge.

Vous avais je déjà dit qu’un compte rendu ressemblait à un film d’Holywood? Avec le schéma habituel, situation impossible, péripéties et finalement tout fini bien… Donc voilà, je voulais vous faire une superbe couverture de mon aventure au royaume de Disney, mais l’exécution n’était pas de mon coté.

Alors voici le compte rendu de mon goofy Challenge (demi le samedi + marathon le dimanche)

On va s’enregistrer…
L’Hôtesse, insiste vous devez mettre votre sac dans la soute… Elle me dit de retirer mon ordi… Je m’exécute… Et en voyant mon sac partir, je dis merde j’ai laissé mes cartes dedans… Bon, c’est pas grave, ils ne perdent jamais rien…

Départ de Montréal, on prend l’avion de 6h pour faire escale à Toronto, évidemment, l’avion à 45 minutes de retard… On a 1h30 pour changer d’avion, je suis un peu nerveux parce que je dois passer les douanes américaines et passer les 38 fouilles au corps. On arrive avec Toronto, dans ce bel et vaste aéroport…. On suit la signalétique en étant convaincu que nos bagages vont suivre directement, on entre et là, une employée qui adore son travail nous dit, vous n’avez pas de bagages? Non, on est en escale et pourtant elle nous indique qu’il faut aller les chercher avant de passer la douane. Ah! Donc on attend, le bagage de François arrive tout de suite mais pas le miens… Sachant qu’on est  4 à attendre des bagages… Je me dis que cela ne sens pas bon, je vais voir un employé d’air canada qui semble lui aussi adorer son travail… Avec une nonchalance inégalable… Deux-trois coups de talkie-walkie plus tard, il me dit, ok quand tu vas arriver à Orlando, dit qu’on a perdu ton bagage, on va te le livrer demain a ton hotel… Hmmm. Donc la je cours, il me reste a peine 30 minutes pour prendre mon autre vol. J’anticipe le pire… Je cours à la douane… Ils regardent mon info, et me prennent encore 48 fois mes empreintes digitales… Hmmm, ça sent pas bon… Et là, on me dit, Mr vous avez des antécédents avec nous… Vous devez allez voir mes collègues… Raaaah la fameuse histoire des empreintes digitales n’est toujours pas corrigées! Donc là j’y vais en me disant que ça va être rapide. Trois gars entrain de se manger les crottes de nez… Ils semblent étonnés de voir la présence d’un humain dans le département… Ils me disent va voir ce douanier… J’y vais, il écoute du 50cents à fond… Hmmm… Il me dit un moment… Fini de regarder ses affaires… Et là, je lui dit, excuse me, my flight is in 15 minutes… Et là, parce que c’est un douanier et donc un être issu de la noblesse… Il me répond sèchement que le monde ne tourne pas autour de moi, blah blah…,. Je commence à me dire, bon, je vais loupper mon avion…, que je n’ai pas mes cartes…, que je vais me retrouver à dormir dans un aéroport et que le goofy challenge c’est déjà fini pour moi… Donc je plaide ma cause pour dire que mes empreintes digitales ont été interverties avec un autre Alexandre… Blah blah… Le gars me dit d’aller m’asseoir… J’ai beau lui dire que mon avion part dans 8 minutes… Ça ne change rien… Finalement… Il me laisse aller… Sans réparer se fameux problème et je commence à me dire que les US sont à proscrire pour moi.

Je commence ma première course un 1km… Je passe les détecteurs…,  je vois la porte pour mon vol, il ne reste plus personne…, juste les hôtesses.. ensuite, fouille corporelle! La totale! Euh… Je ne fais pas parti des 14 pays! Cela ne change rien… Bon bon bon… Ca dure un bon 3 minutes…,  je cours et finalement je monte le dernier dans l’avion, le monde me regarde, genre c’est à cause de toi qu’on est pas parti, pauvre… Hmmm… Je suis en route pour Orlando, c’est le principal…

On arrive à l’aéroport, je dois aller déclarer mon bagage perdu… Enfin il faut dire bagage retardé dans leur langage… Belle subtilité. Le bureau d’air canada est fermé, celui des informations aussi… Hmmm il est minuit. Je me demande vraiment ce que je dois faire, il y a un bureau avec des bagages qui semble être ouvert. Je demande à la femme, comment je fais pour contacter air canada? Elle me dit, ah c’est moi, attendez 2 minutes et suivez moi. Je la suis, hop elle change d’identité et elle devient air canada. Elle me dit, on va vous livrer votre bagage demain à votre hotel… Hmmm… Je suis septique… Enfin bon, finalement on réussi à louer une voiture et vu le prix de l’assurance, on se dit que l’on devrait se faire quelques tonneaux pour la rentabiliser, mais on est quand même des bons garçons alors…

On arrive finalement au condos, on rejoint les autres… Il est déjà 2h du matin. C’est soit disant la nuit la plus important avant la course. Alors, je suis déjà mal parti pour ma course même avant son commencement… Hmmm. Réveil à 10h, direction le Disney world wide Sport. Énorme complexe sportif signé Disney avec énormément de monde. On apprendra plus tard que le goofy challenge est la course avec le plus grand nombre de participants en Amérique du nord! C’est très bien organisé, mais il y a tellement de monde, que l’expo n’est  pas vraiment tentante…

J’ai une grande question existentielle. Est-ce que j’écoute Air canada et je n’achète rien… Ou je m’achète des chaussures et un kit de course… Hmmm. Finalement je découvre les Nike lunaracer 2010 et en voyant son prix…. 85$! Je me dis que cela vaut trop le coup et je les achète… Après l’expo, on va voir le Nike Outlet, je me trouve le short qui coute 70$ au québec et qui est 12$ ici. Et je trouve un t-shirt qui est 70$ au québec et qui est 15$ ici. Alors voila, je m’equipe pour moins de 120$… Encore une fois, j’ai quoi au québec pour ce prix là?

Je recois un appel de Air canada à 19h me disant que mon sac arrivera dans 4 à 5h chez moi. Je reste septique, j’ai du mal à me dire que mon sac va arriver à 1h de matin et je suis un peu mal à l’aise… ça va réveiller tout le monde la vieille d’une course…

Finalement, je passe une excellente nuit, et évidemment le sac n’est pas arrivé. On part à 3:15 du matin pour la course! Et oui le départ est donné à 5:30! On arrive finalement sur les lieux beaucoup  trop en avance et il fait dehors en dessous de 0. Un temps historiquement froid pour la Floride. C’est un désastre pour les oranges, citrons etc… On décide de ne pas donner nos sacs avec nos vetements et de rester dans la voiture  le plus longtemps possible, bien au chaud. C’était une bonne idée à la base…

On va vers le départ, et je me rends compte à quel point cette course est immense. Je crois que l’on était 18 000 personnes pour cette course. Je me place dans le corral, pratiquement à la première ligne. Mon coach me dit que courir 1:28 soit 4:10 au kilo. C’est peut-être la première fois que je cours sans partir trop vite. J’en ai sous la pédale. Je cale mon rythme sur une fille, je la suis pendant 6 miles… Et c’est assez incroyable on accumule 6 miles exactement au même pace à la seconde près. Je parle un peu avec elle et lui demandet le temps qu’elle aimerait faire… Elle me dit, « I want to run as fast as possible until I die ». Je lui dis que j’aime son attitude! Finalement au mile 10, elle s’échappe… Je me dis, Alex tu dois courir demain et je suis déjà persuadé que je vais payer comptant demain parce que je cours beaucoup trop vite. N’ayant pas ma montre, je n’ai aucune idée de mes pulsations et c’est tant mieux.

On court dans les parcs… Étonnement, il y a tellement de décors… que cela défile vraiment très vite… j’ai  la même impression de vitesse que lorsque je suis sur un vélo! Peut-être que cela vient du tapis roulant mais bon. Une très grande partie du parcours est faite sur l’autoroute. C’est dommage, mais je réalise rapidement que lorsque je suis dans le parc, je n’ai pas le temps d’ admirer le parc. Grâce à Air canada, je n’ai pas mes lunettes… aussi toute la course se fait dans le noir!

Je termine finalement en 1:25. Je suis ultra satisfait de mon temps. Mon coach m’avait demandé de faire 1:28. Je fais mieux… Le hic c’est que je risque d’en entendre parler si je fais plus que 3:20 pour le marathon…

Après le course, je suis littéralement congelé et je dois attendre l’arrivée les autres dans le froid. Cela est bien plus dur que de courir un demi-marathon! À 8:30 du matin, on est déjà rentré et douché! mon sac est enfin arrivé,  je retrouve le sourire! Les cartes de crédit sont de retour, ainsi que ma carte de résidence permanente canadienne. Hourra, je peux rentrer au pays.

On décide d’aller à Universal Studio! où on passe la journée. Le froid a finalement un bon coté, il y a personne dans le parc. On a le temps de faire toutes les attractions dans les 2 parcs en un temps record. Un de mes amis à l’excellente idée de perdre son portefeuille dans la Momie. Là, je me dis, bon cela recommence la poisse…, deux heures plus tard, quelqu’un est venu rapporter le portefeuille. L’argent, les cartes sont toujours là, et oui, il y a encore des gens honnêtes!

Après le parc, on va au restaurant…,  à Orlando, il est  impossible d’aller au restaurant  sans  faire la queue, je panique, j’ai très mal aux jambes et je ne suis toujours pas couché à 9h… Je commence à sombrer dans le désespoir pour le marathon… Sachant que la course est encore à 5:30!

Je peux vous dire que je dors très bien avec enfin des vêtements propres… On se réveille tous à 3:00… On part a 4:00 direction Disney Epcot Center, et là ce n’est pas du tout la même chose, l’accès au parc est vraiment achalandé comme jamais. On commence à se dire que l’on va être en retard… Finalement, on trouve un raccourci  qui nous permet d’arriver tout juste à l’heure pour le départ.

Honnêtement, je n’ai aucune idée de la performance que je peux faire. Je me place dans le coral A avec le lapin de 3:10 (qualification pour Boston). Je me dis que je vais le suivre et on verra bien. J’essaie de  montrer que j’ai un dossard de Goofy, ce qui signifie que j’ai couru la veille, mais ma vanité n’atteint personne. La course démarre…  j’ai déjà très mal aux jambes, mais je suis quand même capable de courir. Je me dis que lorsque mes jambes seront chauffées, la douleur disparaîtra, mais cela s’avère totalement faux. Le lapin ne part pas assez vite a mon goût. Je suis dans un entre deux. Je ne trouve pas agréable de courir en groupe… Alors je décide de courir en avant… J’ai l’impression de le distancer… Mais je continue à l’entendre parler… J’ai à peine couru 3 kilos que j’ai très mal aux jambes…  je me dis sans cesse que mes jambes sont quand même dans un meilleur état que lorsque je commence la partie course d’un demi-ironman… Alors je continue…

Il fait très froid, mon gatorade > powerade est gelé (ça détonne du powerade dans ma tête)! Je me retrouve avec des glaçons dans la bouche comme si j’avais pas déjà assez froid! Et là incroyable… Le powerade jeté sur la route gel! Il y a des plaques de verglas partout sur la route! J’imagine ce que ca va être pour ceux qui passent plus tard! Au moins, l’organisation a rapidement réagi. Elle met du sel de table sur le powerade… Cela peut paraître une bonne idée, mais le sel rend  la chaussée glissante d’une autre manière.

On alterne  entre les parcs et l’autoroute. J’ai l’ impression que le lapin va toujours plus vite dans les parcs… Sans vraiment m’en rendre compte, le groupe s’amenuise… Le problème:  tu rythmes ton allure avec celui qui est devant toi, et lorsqu’il lache, il t’entraîne avec lui, alors à de nombreuses reprises, je dois faire des petits sprints pour revenir dans le groupe… À partir du 20ieme kilomètre, je rève d’un gel… En fait je n’ai presque rien pris au déjeuner… Et je commence à avoir faim comme jamais, ce gel j’en rève mais il ne vient jamais… Je me demande s’il existe? Il y a une place secrète ou quoi? Finalement, il arrive au 26ieme kilomètre… Et c’est une glace! Je ne suis même pas capable d’en manger la moitié! Hmm ça va mal… Je continue… Vers le 34ieme kilo, je commence à baisser de rythme sans vraiment m’en rendre compte. En fait, c’est le lapin qui me fait réaliser que je perds le rythme… Je commence à le perdre, j’essaye de me battre mais en même temps, je me dis que Steen a bien raison, je dois faire 3:20. Enfin,  même si j’ai mal aux jambes, c’est toujours moins pire que dans un demi-ironman alors j’essaye de me battre.

Je suis dans une section ou il y a un aller retour,  je vois un goofy devant moi et je me defonce pour aller le chercher. Cela devient mon objectif de course. Je me mets en mode commando en me disant que pour une fois je ne veux pas finir la course avec des regrets en me disant que j’en avais plus dans le corps. Je fini la course à l’arraché en 3:13. Je suis ultra content…

La difficulté de la course tiendra plus dans le fait, que je dois attendre et chercher  pendant pratiquement 2h pour retrouver mes amis et mes vêtements.

Je termine 26ieme sur 8000 participants au Goofy Challenge (combiné demi marathon + marathon). C’est un challenge qui reste assez fou, en même temps, courir un marathon après un demi, cela désacralise un peu le marathon… je ne sais pas si c’est quelque chose que j’aime… Enfin, je peux dire que je l’ai fait…

Et oui, je suis de retour dans la chaleur infernale de Montréal!

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