Les essais/erreurs à Ironman France par un français plus français.

Si certains ne le savent pas, je suis né à Poissy en France et pourtant c’était mon premier triathlon en France… et j’ai choisi de faire l’Ironman de Nice. Cette une année assez étrange pour moi parce que je suis désormais Papa = impossibilité de m’entrainer avant 8h du soir, culpabilité à chaque sortie longue en vélo… et pratiquement impossibilité de trouver une piscine ouverte et proche au bon moment…

Course faite, des félicitations protocolaires et moi? Un sentiment doux et amer. Heureux d’avoir fait la distance et aussi frustré de ne pas être au même niveau qu’avant. Je peux me chercher des excuses, mais c’est surement mieux de se faire une liste, donc voilà.

Choisir ses combats > vouloir être compétitif en ironman et en 70.3, cela ne marche pas. Je n’étais pas à Nice pour chercher la qualification, de toute façon, c’est surement pas l’endroit pour! Mon but continue de faire la meilleur perf possible à Las Vegas en tombant dans les pommes 1m derrière la ligne d’arrivée. Cela reste deux sports et deux spécificités et il n’y a pas de compromis possible pour être à son top sur les deux. Il faut travailler sa vitesse pour la garder sur la distance.

Les tapers longs ça ne marche pas pour tous > Je me suis déjà rendu compte que les longs tapers pour moi, cela ne marche pas du tout… j’ai besoin le mardi avant une course d’avoir un gros entrainement en vélo et le mercredi en CAP. À force d’entendre des personnes parler d’un taper de 14 jours, j’ai acheté en partie cette théorie… malheureusement, l’autre partie s’est traduite en gros doute. En plus, en étant touriste… j’étais plus dans itinéraires de musées que de vélos… aussi, le non accès à la piscine etc… C’est important de savoir quel type de taper est bon pour vous et de ne jamais douter…

Le cross-training, c’est important > maintenant que j’ai une voiture, je me rends compte que les 35 minutes en vélo pour aller au travail 365jours par an avaient un très grand bénéfice sur ma forme… simulation post piscine, vélo récup etc… c’est le style d’effort qui n’handicape pas une journée de Papa…

Ne rien prendre pour acquis de saison en saison > J’ai déjà lu Andy Potts qui se disait irrité par toutes ses personnes qui lui disaient qu’ils n’avaient pas besoin de travailler sa natation puisqu’il était tellement supérieur… des atouts doivent être encore plus des atouts… alors lorsqu’on croit qu’on est fort dans une discipline, il ne faut croire qu’on n’a pas besoin d’y consacrer autant d’effort la saison suivante… On connait son potentiel, c’est tout.

Un Ironman en europe, c’est pas du tout la même chose!!! > Il y a beaucoups de petites choses qui sont très différentes, j’y reviendrais… mais sachant que 95% des participants sont des hommes, cela change totalement la dynamique de course. Disons que la natation est plus virile.

Ces forums qui mélangent… > Ils sont souvent une grande perte de temps, reste qu’avec du recul, ils sont des fois des sources d’informations. Le problème, c’est qu’en Amérique du Nord, on lit trop souvent n’importe quoi… genre il faut un compact pour un cote de 200m… qu’il faut dégonfler ses pneus pour faire des descentes etc… Alors lorsque je lisais les forums francais et les longues discussions sur les roues, casques, velo de TT et de routes, je lisais ça de haut et pourtant…

Il faut connaitre les conditions de courses et ne rien sous estimer! > Il y a des choix qui sont ultra important et cela fini par jouer pour beaucoup. Laisser ses chaussures dans le sac ou sur le vélo? Porter un casque de TT ou de route, un vélo de route ou de TT. Le jours de la course, j’ai laissé mes chaussures sur mon vélo de TT et j’avais mon casque de TT. Si je refaisais la course demain, je ferais la course en velo de route et avec un casque de route et avec mes chaussures sur les pedales.

Croire que l’on peut s’en tirer sur une ascension de 1200m sur 20km parce qu’on est bon en vélo est une erreur. Il est facile d’être confiant en vélo, par contre lorsqu’on fait fasse à une situation qu’on a jamais faite, c’est faut de croire que l’on va s’en tirer sans dommage, il y a un effet psychologique très important qui joue la dedans, alors si vous souhaitez faire Nice, allez donc faire du Whiteface à Lake Placid.

La descente, ça s’apprend. Encore une fois, les terrains sont très très différents entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Disons qu’a Nice, c’est chicane avec ravin, des 180… Il faut apprendre à anticiper les courbes etc… C’est une autre spécificité qui rend la course assez unique et très distinct de ce qui se fait ici. Quand je pense qu’a Mooseman 70.3 ou il y avait des panneau slow dans des lignes droites… descendantes…

Arrêtez de croire qu’on va courir plus vite parce qu’on fait plus de volume. Il existe une culture nord américaine qui fait qu’on fait énormément de volume afin que le marathon du Ironman passe… le problème c’est qu’il passe mais pas plus vite! Un très bonne session de vitesse permet généralement de finir avec un bon kilométrage.

9 commentaires
  1. Géniaux tes commentaires, vus de l’autre côté de l’Atlantique et pour avoir fait Nice l’an dernier je jubile derrière mon PC

    1. Salut Alexandre,

      Cette hiver tu me disais que tu allais prendre 11-27 et un 38 comme petit plateau…
      alors finalement tu as pris quoi comme cassette?
      @+

      1. 53-39, 11-28. Honnètement, je commence à detester mon 28, j’ai l’impression que cela me force à trop assurer les montées… mouliner trop alors que je pourrais mettre plus de puissance…

        je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais tu deviens un feignant de la danseuse etc… enfin, je crois qu’avant de se soucier du gear… c’est plus important de se soucier de faire ce style d’effort… et de faire souvent ce style de montée.

  2. Pourtant les descentes, tu les avais reconnu au moins une fois :-). Tu n as pas eu les meilleurs conditions pour une première fois a Nice et je trouve que tu as fais une belle course. Au plaisir.

    1. Loic, c’est vrai que je t’en dois une la dessus! J’en reviens toujours pas de ta gentillesse!

      Pour les descentes, serieusement, je crois que je descendais plus mal durant la course que durant la reconnaissance! Ma chute et les 3-4 gars allongé par terre avec des hommes rouges aux alentours m’a pas mal refroidit.

  3. Tu as tout de même fait une belle course ! Faire moins de 3h30 au marathon sur Ironman n’est pas donné à tout le monde surtout après un tel temps à vélo.

    Pour les chaussures, c’est semble-t-il un bon choix et j’ai hâte de tester les R2. À la fin de la semaine peut-être… Les Kinvara sur Marathon Ironman peuvent également être un bon choix avec un drop à 4mm et une souplesse qui peut reposer les jambes.

    Pour les entraînements, on a toujours plein d’idées sur ce qu’il aurait fallu faire après avoir couru un Ironman. Tout comme toi, je m’interroge sur le volume par rapport à la qualité et je continue de penser que lorsque le fonds est là, il faut privilégier la qualité, surtout à vélo. Mais bon, test en cours et c’est à valider. Cela dépend peut-être aussi de chacun…

    Quoi qu’il en soit, je t’adresse à nouveau mes félicitations. Belle course, vraiment ! Surtout pour une première.