Le chronique de Pépin > Lance ARMSTRONG et moi.

Nouveau venu dans l’équipe de Trimes. Certains francais le reconnaitrons, voici Pépin. 

Un jour, Lance ARMSTRONG émergea dans mon univers. C’était au Tour 1999. Je reprenais le sport après quelques années de tabagisme teintées d’un alcoolisme certain. Sous l’impulsion de mon ami Loulou, je prenais ma première licence à la Fédération Française de Triathlon. D’emblée, l’appréciation portée sur le texan en lycra fut un point de divergence entre moi et mon ami. Divergence persistante, comme vous allez voir.

Loulou aimait la mise en scène des combats du cow-boy en short contre lui-même, contre sa maladie, contre ses détracteurs. Le type s’imposait à lui comme le modèle du winner tenace. Mon ami m’opposait  l’habituelle caricature du franchouillard indécrottablement américanophobe, et forcément de mauvaise foi, que j’étais. Ainsi, si le champion était un winner, le Français – moi – préfèrais les losers magnifiques. Le héros gagnait de l’argent ? Le Frenchy – moi – catho ou révolutionnaire, détestais le fric comme la peste. Loulou appréciait le vainqueur, l’homme qui travaillait plus pour gagner plus, pour reprendre un slogan politique conservateur, célèbre en France…

En vérité, moi, je trouvais juste qu’il en faisait toujours un peu trop. J’avais lu « LA Confidential » et autres littératures destinées à défaire le texan de son piédestal, sans parvenir à me forger une opinion sur ces histoires de dope. Je notais juste le soin suspect avec lequel notre champion bordait la question sur le plan juridique. Au-delà de cette inextricable question, ce qui m’horripilait, c’était cette mise en scène permanente de son travail : de la sueur, de la rigueur, un soin extrême à son matos, à la diététique, etc. Mais, me disais-je, ses challengers passaient-ils leurs hivers à se bâfrer de donuts, vautrés sur un sofa en laissant rouiller leur spad au garage ? N’avait-on en Europe, aucune culture du vélo ? Notre continent n’avait-il pas enfanté des MERCKX, COPPI ou HINAULT ?

Il faut le reconnaitre, la véritable innovation introduite par Lance fut en réalité l’entrée du cyclisme dans l’ère d’une communication individuelle bien gérée. Après la bérézina FESTINA de 1998 conduite par l’inénarrable VIRENQUE, un boulevard s’ouvrait à un type comme lui, suffisamment intelligent pour le faire. Judicieusement entouré et conseillé, il offrit donc pendant sept années, une story-telling intégrale bien léchée et lucrative. Il soumit des équipes entières, un manager, des journalistes à la dictature de son image. Il fit des affaires aussi, et promut sa fondation contre le cancer. Qui n’a pas possédé son bracelet « Live Strong » jaune lève le poignet !

Ces années m’offrirent le spectacle morne de ce champion froid et pour tout dire, pas très sympathique. Un champion en décalage avec un amateur européen comme moi, qui bénéficie – Dieu merci – d’une couverture maladie mutualisée si un jour, par malheur, je contracte le crabe.

Aujourd’hui, après moultes annonces avortées et la quarantaine arrivant, notre bonhomme se relance sur le circuit Ironman WTC. La vérité devrait m’ordonner de dire qu’il est sollicité par WTC pour relancer certaines épreuves en peine de fréquentation. Car qui ignore que l’Ironman France de Nice peine à remplir ses rangs alors que les autres épreuves européennes font carton plein d’une année sur l’autre ? Que la Société Triangle, l’organisatrice, fasse appel à une personnalité comme ARMSTRONG après avoir invité JALABERT les années passées ne me choque aucunement. Solliciter un vecteur de communication tel que le champion américain relève d’une stratégie de promotion tout à fait respectable. Mais moi, on ne me barbotte pas avec de la com’ s’il vous plait !

Donc, notre homme met en branle son dispositif habituel : Mise en scène d’un héros contemporain, que le sort n’a pas aidé tout petit, et qui réussit grâce à un travail acharné. Gestion de l’image, étalage de l’intimité, pétage de score en faisant deuxième à Panama. On connait la musique. C’est juste un peu la même qu’avant. Le disque est juste usé et la musique sent la tarte à la crème éventée.

J’ai le bonheur d’avoir franchi à cinq reprises, la ligne finish d’une distance Ironman, dont une fois à Nice, sous l’arche WTC. A chaque fois, ce fut un vrai défi pour le salarié père de famille, doté d’une VO² modeste, que je suis. Ce qui m’a conduit à chaque fois, c’est la joie de courir contre moi-même, d’être le héros dans les yeux de mes fils, de me dépasser, comme diraient de mauvais conseillers à deux sous. La perspective d’être confronté un jour à l’arrogance de sa Majesté sur une épreuve, l’hypothèse d’une maladresse de ma part en croisant son Eminence sur le parcours du Marathon me tétaniseraient. Je n’apprécierais pas, tout simplement, le départ natation aux cotés de ce monstre de nombrilisme. Monstre qui arbore, comme c’est drôle, le pavillon jaune de la mise en quarantaine… C’est cruel, le manque de culture, vous ne trouvez pas ? En résumé, je crois très sincèrement que la présence d’une personnalité comme Lance sur une épreuve, sur Mon épreuve, agirait comme un repoussoir et je prétends qu’il y a là, de la part de WTC, une erreur d’appréciation sur l’impact de cette invitation.

Monsieur Lance étale son intimité sur la place publique. On sait ses failles et ses souffrances. Un bon psy devrait pouvoir un jour, l’en soulager. Il voudrait qu’on l’aime. Il se passera de moi.

 

Pépin

7 commentaires
  1. Pôô lol mdr !!!!!
    Que d’inexactitudes dans tes propos pour finir en apothéose.
    Inscrit toi vite sur un Iroman WTC
    Tu ne croiseras jamais IronLance sur le marathon, il en sera déjà à sa 3ème bière à l’arrivée
    que tu seras encore sur ton vélo à te dire « …tain encore 42 bornes à pied »
    Quand a l’idée de nager avec lui, tu rêves, 30′ de ton écart à l’arrivée s’explique à cause du décalage de vague, donc no problem !
    « Kassé » comme dit un autre looser bientôt couronné et yankeesé !
    Allez je m’autotransfuse et je pars au boulot.
    Sans rancune et Amicalement. Loulou

  2. C’est très vrai, pourquoi IM nice ne vend pas… C’est un peu incompréhensible, je veux dire le parcours est magnifique, des hotels pas trop chers… ah c’est vrai le parcours est trop dur… tu veux etre ironman ou pas?