Bilan > Le triathlon des jeux Olympiques de Londres. Un an après…

Certains athlètes nous ont rappelé qu’il y a un an, c’était le grand jour pour eux puisque se déroulait l’épreuve de triathlon aux jeux olympiques. Pour certains cette journée a été assez dramatique comme pour Simon Whitfield et pour certains comme Laurent Vidal ou David Hauss, cela représente un peak de forme qu’ils espèrent retrouver et dépasser dans l’avenir. Chose certaine, cette journée a été un tournant pour beaucoup. Alors voici un petit bilan.

La non-évolution du triathlon aux Jeux Olympiques. Avant les jeux, les spécialistes pensaient que le format de course (OD) était surement à sa dernière représentation aux jeux. On imaginaient que la CIO irait de l’avant avec des rondes de qualifications afin d’augmenter la visibilité de notre sport sans augmenter le nombre de participants. L’ITU semblait vouloir aller de l’avant mais elle a finalement concentrer ses énergies dans les relais. Malheureusement, cela ne sera pas instauré à Rio. Il est difficile de comprendre les raisons puisque les relais sont généralement très spectaculaires.

Une page difficile à tourner? Malheureusement, l’après Jeux a démontré a quel point notre sport était trop focaliser sur les trois médailles. Si on prend les autres sports d’endurances comme le marathon, ou encore le cyclisme, même si les jeux sont importants, les athlètes sont capables de trouver d’autres événements importants et les post jeux sont généralement mieux abordés. Évidemment, le triathlon en ITU étant très fédéré, une médaille aux jeux est pratiquement une question de vie ou de mort pour leur popularité et cela a malheureusement un effet très néfaste. Certains athlètes se sont sentis pratiquement abandonnés après les jeux puisque les budgets ont été coupés. Cela a aussi créé un climat très étrange ou les athlètes semblaient vouloir prendre leur temps pour revenir en WTS. Comment oublier les listes de départ anémiques en Océanie. De plus, les stars des jeux ont voulu voir ailleurs…

Tout cela fait que la WTS est très fragile et même si le sport est très populaire aux jeux, les villes ne semblent pas se battre pour accueillir ces courses. Il y a clairement quelque chose qui ne marche pas…

Ces commanditaires qui quittent… Après les jeux, on a vu les commanditaires des fédérations quitter le navire, que cela soit en France, au Canada ou même en Grande Bretagne, les grandes corporations sont allé voir ailleurs. Malheureusement, même pour les athlètes, il semble presque impossible d’intéresser les sponsors sans un objectif olympique proche.

Où est donc Emma Snowsill?  En 2010, Emma Snowsill écrasait totalement sa compétition, puis après quelques blessures tout s’est compliqué pour elle et sa fédération a préféré sélectionner Emma Jackson afin de préparer l’avenir. Depuis Snowsill est en froid et rien ne semble indiquer qu’elle souhaite faire un retour rapidement.

Dans la série, Helen Jenkins a aussi disparu. Grande favorite pour Londres, elle s’était malheureusement blessée durant sa préparation finale et avait terminé 5e alors que la course semblait être désignée pour elle. Malheureusement, les choses ne se sont pas améliorées pour elle. Helen essaye toujours de corriger des problèmes dans sa biomécanique qui lui donne des douleurs aux genoux. Un retour ne semble pas imminent.

Pour Simon Whitfield, il est facile de rentrer dans la spéculation, mais sa chute semble avoir compliqué son après ITU. Alors qu’on l’annonçait en 70.3, les aléas de la vie l’ont forcé à couper court. Il a désormais de nombreux projets pour aider la relève, mais malheureusement, sa chute semble faire oublier ce qu’il avait accompli avant.

En général, on a vu un retrait de certaines nations cette année en ITU. On pense tout de suite à l’équipe américaine masculine qui a déserté la WTS. Comme Manuel Huerta qui a décidé de ne plus représenter les États unis, mais Puerto Rico. Hunter Kemper qui a participé aux 4 olympiades ou le triathlon était présent semble s’être retiré de la WTS pour de bon. Depuis, les États-Unis à l’exception de Gwen Jorgensen ne semblent pas être si impatients à former sa relève pour 2014. Même le jeune prodige Lukas Verzbicas ne semble pas être pressé de faire son retour en WTS.

Des nations déjà sur la bonne route. Même si cela peut paraitre chauvin. Nous les Canadiens semblent très bien placé pour constater un grand changement dans notre fédération ou les efforts sont déjà bien réels pour former la relève pour Rio. Dans la même idée, on voit une densité de talents chez les français qui fait rêver. Le seul aspect étrange dans ces deux fédérations est que les talents sont généralement concentrés dans un sexe.

Les Anglais déjà favoris? avec l’éclosion de Stimpson et Non Stanford cette saison, on se demande déjà qui pourra

Ces fameux changements d’entraineurs… L’après-Londres a été marquant dans les changements d’entraineurs. Nombreux sont les athlètes qui ont changé de Squads. Il semble d’ailleurs acquis que les athlètes ne veulent plus s’entrainer avec des structures fédérales et veulent choisir leur groupe ou même faire les choses par eux-mêmes.

On voit aussi une nouvelle tendance avec certains entraineurs qui ne veulent pas entrainer leurs athlètes pour une seconde olympiade. Certains semblent avoir acquis un certain réalisme ou ils sont conscients qu’ils ne peuvent aider plus un athlète.

Des Brownlees différents? Il est toujours difficile pour un champion olympique de gérer le succès olympique. Même si Alistair a voulu tester ses capacités en 10 000m, sa rage semble être revenue. Il en demeure que sa relation avec son jeune frère Jonny a totalement changé. Ils ne sont plus inséparables comme avant et commencent à s’entrainer chacun dans leurs coins. Londres a créé une situation ou les deux frères se battront pour la première place.

Et ces nouveaux visages?
Après Londres, on pensait que les fédérations allaient moins conservatrices et être plus audacieuses pour envoyer des jeunes. Même si c’est le cas pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, on ne peut pas dire que de nouveaux visages se sont vraiment imposés.

Évidemment, Stimpson, Stanford et Haug sont les athlètes qui ont le plus profité des absences de Norden et de Spirig. Chez les hommes, nous n’avons pas eu le droit à ce renouvellement et rien ne semble indiquer que les Brownlees sont en danger. Même si Mola est très proche en course à pied, il n’est toujours pas l’athlète complet prêt à rivaliser avec les deux Britanniques.

La relève semble avoir beaucoup de difficulté à rivaliser avec les meilleurs. On doit pas contre avouer qu’on est proche de fonder  un fan-club pour Henri Shoeman. Ce jeune n’a peur de personne.

Et Gomez alors? Il reflète très bien la problématique actuelle de la WTS ou la domination des Brownlees rend le spectacle trop prévisible. Cela ressemble presque aux années ennuyeuses de Schumaker en formule 1. Il y a une sorte d’impression de résignation qui nous laisse sans voix.

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