Apprendre de ses erreurs? Lorsqu’on met la santé des athlètes en jeu

La sphère tri de l’hexagone en parle beaucoup dernièrement et avec raison. L’élite Julien Fort a passé plus d’un mois dans les hôpitaux valentinois et lyonnais puisqu’il a contracté la leptospirose aka, la maladie du rat pendant la dernière manche des FGP de D1 qui avait lieu à Nice. Cette course comptait d’ailleurs pour le championnat de France individuel.

Julien Fort a été frappé par les premiers symptômes (diarrhée et la fièvre) tout juste avant la coupe de France et il a eu l’intelligence d’aller tout de suite consulter. Nous, les résidents québécois qui n’avons pas la chance d’avoir un système de santé aussi rapide, on aurait attendu et sans un diagnostique rapide, Julien aurait tout simplement pu perdre l’usage dans ses jambes.

Moralité, si après avoir nagé dans une eau impropre et que vous ne vous sentiez pas bien, allez consulter rapidement. D’ailleurs, il existe des vaccins pour les maladies comme la leptospirose.

C’est quoi la problématique?
On peut penser que la natation dans la mer serait exemptée du risque de créer des conditions dangereuses, la preuve que non.

La qualité des eaux de mer/fleuve est désromais menacée par les eaux pluviales. Par ruissellement, ces eaux se chargent en métaux lourds, en hydrocarbures et autres polluants. Sur le littoral méditerranéen, ce phénomène se manifeste souvent lors d’orages en été et impose temporairement la fermeture de plages.

Les orages peuvent aussi provoquer un dysfonctionnements des réseaux collectifs de traitement des eaux usées qui finiront dans la mer ou en fleuve.

C’est un risque dont nous pensons que les organisateurs prennent en connaissance de cause. On peut d’ailleurs spéculer que c’est pour cette  raison que le triathlon de Paris n’existe plus.

Il existait d’ailleurs une rumeur-vérifiée que le lac où se tenait les championnats du monde à Las Vegas était aussi très problématique. Le lac serait incapable de garder ses poissons à cause d’une algue, ceux qui ont la chance de faire cette course doivent se rappeler de la fameuse couleur de l’eau.

Évidemment, la qualité de l’eau se dégrade rapidement après des précipitations dans cette région. Cela n’a pourtant pas empécher d’y organiser les championnats du monde ITU Ld et 70.3. La WTC a justement abandonné ce lac pour la rennaissance de Silverman 70.3 qui est désormais dans le Lake Mead.

Malgré cette problématique, les annulations pour mauvaises qualités de l’eau sont très rares.

On peut donc se questionner si les organisateurs ne font pas preuve de négligence en ignorant la probabilité que la qualité de l’eau qui se détériore avant/pendant la course. Il est difficile d’avoir l’heure juste sur ce thème.

Dans le cas de Nice, il est difficile de connaitre la réelle raison. Est-ce un problème venant du système des égouts et donc un accident isolé? Dans ce cas, il devient difficile de pointer du doigt qui que ce soit.

La problématique est plus le fait que la fédération a choisi de tenir à nouveau la dernière manche à Nice et garde sa fameuse formule du combiné puisque la course déterminera aussi le champion de France Elite et U23 et donc d’accepter des athlètes qui ne sont pas titulaires dans une équipe de D1.

Y a pas juste ces dangers là…
Cela signifie qu’à nouveau, on risque de faire partir une centaine d’athlète sur un parcours de natation de 750m. Cela dépasse la limite que l’ITU s’est d’ailleurs fixée. Cela devient dangereux parce que cela multiplie les risques d’accidents (sachant que la qualité de l’eau est problématique) comme les coups à la tête et donc les risques de commotion cérébrales qui est sans aucun doute la blessure la plus malsaine à s’affliger.

Par chance, les natations dans la mer font que les nageurs sortent plus facilement de la ligne à cause du manque de repères et cela devrait expliquer pourquoi cette natation ne s’est pas transformée en match de waterpolo.

On peut aussi se demander pourquoi, lorsqu’un parcours de natation d’un FGP ne comporte qu’une seule bouée alors que l’ITU adopte de plus en plus des virages progressifs afin d’atténuer les risques de blessures.

On comprend tout à fait l’intérêt d’une fédération de tenir des courses à proximité d’une zone urbaine afin de vendre le sport. On s’étonne par contre  de voir le retour de Sartrouville (nage dans la seine) et de Nice dans le calendrier sachant que de nombreux élites sont tombés malades.

Dans le cas de Sartrouville, il y avait donc un risque pour les athlètes internationaux de tomber malade à moins de 2 semaines de la grande finale ITU. Pour un Junior/U23 ou un nouveau élite international,  cette course déterminera généralement son financement de sa prochaine saison, il risque d’y repenser avant de s’aligner à ces courses.

Contrairement à ce que cet article peut vous faire penser, nous pensons que Sartrouville et Nice ont toujours leur place puisque ces courses ont une longue histoire et elles s’étaient toujours bien passées avant. Il faut par contre prendre bonne note ces cas isolés (ou pas) pour ne plus les répéter et, utiliser ces événements pour faire accepter l’annulation d’une natation si cela est vraiment nécessaire.

Dans tous ces cas, il faudrait tout de même que la fédération sorte de son silence pour stopper une certaine spéculation.

 

 

 

3 commentaires
  1. Le violent orage qui s’est abattu sur Nice lors de la CàP des filles est la cause de tous les problèmes de santé que les garçons ont pu connaître dans les jours suivants la course… Espéront qu’il n’y ait pas d’orage la saison prochaine, comme ça tout se passera bien!

  2. Problème identique au 5150 à Marseille cet été. La baignade était interdite au public à cause de la qualité de l’eau (il y avait un avertissement municipal) mais pas pour les triathlètes. Plusieurs triathlètes ont été malades suite à ce triathlon.
    L’eau n’était pas terrible et ne sentait vraiment pas la rose mais pas de regret car le parcours vélo est fantastique.
    La fermeture des plages est classique après les orages estivaux sur la cote d’Azur due à la pression immobilière, le bétonnage à tout va et la disparition des zones humides.